2 octobre

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MIGUEL SILVESTRE

De bruyants sanglots me sortirent brutalement de mon sommeil. Ce matin-là, ma tête était affreusement lourde. Je ne parvenais à distinguer nettement tout ce qu'il y avait autour de moi. Tout tournait à une vitesse folle au-dessus de ma tête.

- Miguel ? Miguel ! S'il te plaît dis-moi que tu m'entends ...

C'était la voix d'une fille. Je ne la reconnus pas et je n'arrivai pas à voir clairement de qui il s'agissait. Aurait-on posé du plomb sur mes paupières durant mon sommeil ? Je rassurai la personne, bien que je ne sache pas qui c'était, en hochant faiblement ma tête. La jeune fille qui m'avait parlé fondit en larmes et écrasa sa poitrine contre la mienne. Je la serrai également dans mes bras, du moins comme je le pouvais avec le peu de force qu'il me restait. Et puis, enfin, je parvins - non sans peine - à discerner les formes autour de moi. La lumière était aveuglante, mais je gardais les yeux ouverts un maximum de temps pour prendre conscience de l'endroit où je me trouvais. Je sentis une secousse violente et tout autour de moi trembla. Je remarquai alors que la jeune fille sur mon torse et moi n'étions pas seuls : un grand homme qui devait avoir la trentaine se tenait debout, tant bien que mal avec les cahots qui secouaient le véhicule, devant moi et me surveillait. Il portait des vêtements plutôt dans les tons rouges et il y avait une étiquette sur le haut de sa tenue qui indiquait Benjamin - pompier.

- Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ?, je parvins à articuler malgré les violents coups qui semblaient marteler mon crâne.

- Combien de doigts vous voyez ici monsieur ?, me demanda le pompier sans prendre la peine de répondre à ma question.

Je regardai sa main en essayant de me concentrer un maximum mais j'en voyais plus que ce qu'une main était capable de posséder. Les secondes passèrent et révélèrent que je ne connaissais pas la réponse. J'essayai de me relever pour peut-être mieux voir et pouvoir répondre. Je poussai délicatement la femme toujours étalée sur moi et j'observai la main du fameux Benjamin mais je louchais toujours. J'aurais dû lâcher l'affaire mais rien à faire je n'arrivais pas à voir le nombre de doigts qu'il me montrait, et ça me frustrait. Ma vue se brouilla et je sentis ma tête heurter le brancard sur lequel j'étais allongé.


ALFONSO HERRERA

Driiiiiiiiiing!

La sonnerie annonça enfin le fin des cours de cette matinée. Depuis quelques temps, je parvenais enfin à faire décoller mes résultats scolaires, et ça me rendait confiant sur ma vie : pour la première fois depuis longtemps, je me projetais dans mon avenir. Ma dernière note de maths avait été un 18 : moi, Alfonso Herrera, j'avais eu 18 en maths ! Mes félicitations, Alfonso se serait mis à travailler ?  était le commentaire auquel j'avais eu droit sur ma copie. Je la rangeai dans le protège-cahier en souriant, fier de moi. Je rangeai toutes mes affaires dans mon sac à dos, et attendis que les autres élèves quittent la classe pour avoir une petite discussion avec la professeure.

- Je suis très contente que tu te sois mise à travailler ! Je savais que tu n'étais pas idiot..., commença-t-elle.

Je ne savais pas vraiment si c'était un compliment, mais c'était toujours mieux que toutes les appréciations que j'avais eu jusque là.

- M. Silvestre m'a demandé de te féliciter pour lui ! Il semble vous apporter une attention particulière.

- Comment ça pour lui ?, je demandai en fronçant les sourcils. Il n'est pas là aujourd'hui ?

- Non, je ne sais pas ce qui lui est arrivé mais apparemment il est à l'hôpital... Tout va bien ?

Mon visage s'était décomposé à cause de l'angoisse. Il fallait que je parvienne à me maîtriser pour ne pas éveiller de soupçons.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 21, 2019 ⏰

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