Derrière les barreaux

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Le bruit de pas des gardes m'empêchait de fermer l'oeil, j'étais recroquevillée contre le mur froid et inhospitalier. Il avait déjà l'air de me détester, renvoyant l'écho des pas et concentrant toute sa froideur sur mon dos. Tout dans cette cellule était terrifiant, du sol au plafond. C'est sûr que je n'étais pas habituée à ce genre d'accueil mais j'aurais préféré que pour la première fois que je sorte de chez moi, ce soit plus... accueillant. Les murs était creusés de barres obliques qui ressemblaient à un décompte : de quoi ? De jour ? De mois ? D'années ?
On entendait vaguement les blagues cochonnes des ivres - morts, les grognements des habitués, les railleries des mécontents. Qu'attendait-on dans une prison ? La faim, la soif, la peur, la véritable fin ? Je restais sans réponse, mais une chose était sûre, je n'allais pas rester ici, ce n'était que provisoire et je n'aurais pas le temps de m'habituer à ma cellule. Je n'avais rien fait, j'étais la victime. On n'enferme pas les victimes mais on condamne les responsables. Donc se ne serait qu'une question de temps avant que l'on ne retrouve ce... cet homme qui méritait vraiment d'être ici, même plus il méritait d'être pendu.
Je ne pouvais centrer mes idées sur aucun sujet puisque le rythme d'une goutte d'eau chutant du plafond mal isolé me perturbait. Je n'avais rien à faire et je ne pouvais rien faire. On ne se rend pas compte, mais dans un endroit comme celui - ci, le temps paraît être une extension du temps lui - même. Une seconde semble passer comme la seconde d'une seconde. J'avais l'impression que cette nouvelle unité de temps allait s'encrer en moi pour toujours, alors que je n'étais là seulement depuis quelques heures. Ma seule distraction pouvait être les deux petits cailloux qui traînaient par terre. Je les pris dans mes mains, puis j'en lançais un contre le mur qui me faisait face. Quand ils roulèrent sur le sol, je remarquais un papier blanc roulé en boule dans un coin de la cellule. Je me jetais dessus dans l'espoir de pouvoir sortir de ma routine pénitentiaire. Je le dépliais délicatement et je fus étonnée de pouvoir lire ce bout de papier, une phrase était écrite dessus. "Ne pense pas être oubliée, tiens - toi prête, la chance ne passe pas deux fois." L'encre semblait à peine déposée sur le papier, et je commençais à paniquer. D'où venait ce message ? M'était - il adressé ? Qui l'avait écrit ? Depuis quand traînait - il dans ce coin ? De quelle chance était - il question ? Tant de question que je ne pus pas me poser puisque une étrange alarme se mit à sonner à l'étage supérieur.

Invincible pour toujoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant