Chapitre 1 - C

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Média: La personne de ce PDV

Courir. J'ai toujours aimé courir.

Sentir l'herbe me caresser les coussinets, le vent s'engouffrer dans mon pelage. Me sentir libre.

Mais ça, c'est seulement dans mes rêves. Pour le moment je ne cours qu'avec mes écouteurs dans les oreilles, le téléphone dans une main et une petite bouteille d'eau dans l'autre.

J'ai une très bonne endurance d'après les professeurs de sport que j'ai pu avoir au cours de ma scolarité. C'est peut-être vrai mais j'aime courir parce que ça me permets de vider ma tête.

Je suis actuellement en train de faire mon activité sportive du soir. Je ne le fais pas le matin, j'ai un minimum de respect pour mon corps qui commence seulement de se réveiller à cette période de la journée. À vrai dire, je ne comprends pas les personnes qui viennent de sortir de leur lit et qui sont déjà en train faire un effort physique alors que leur corps est encore endolori par le sommeil.

Je cours un bon quart d'heure avant de me faire couper par un téléphone vibrant.

-Allo? C'est bien mon seul ami à l'appareil?

-Dis pas ça, tu sais très bien que tu en as d'autres. Me sort une voix masculine à l'autre bout du fil.

-Vraiment? Cites-moi au moins une personne. Lançais-je.

-Euuuh... Ah oui, Julie.

-Julie est plus une lèche botte qu'une amie pour moi et tu le sais parfaitement je te signale.

-C'est vrai, j'avais oublié que toi est la conception d'amis fait au moins huit mille.

-C'est faux! Au fait, pourquoi tu m'appelles?

-Ça te dis de faire un tour tous les deux ce soir ?

-Pourquoi faire ?

-Aller dans le bar.

-Je suis de service je te signale donc c'est inutile que je te réponde.

Je l'entendis soupirer à l'autre bout du fil puis je raccrocha.

Je repris mon chemin en essayant de retrouver le rythme que j'avais juste avant mais je n'eus pas le temps de faire au moins deux pas que mon portable se remit à vibrer.

-Quoi ?! Criais-je.

-Houlà, calme ma petite, ce n'est que moi.

-Qu'est-ce tu veux encore ?

-Te dire au revoir, me répondit-il comme si c'était évident.

-Tu ne l'as pas déjà fait ?

-Me raccrochais au nez ne veut pas dire au revoir. Tu as été élevé où ?

-Dans ton cul.

-Comment t'as fait pour survivre alors ? Plaisanta-t-il.

Je le remercie intérieurement de ne pas avoir planté un couteau dans la plaie et je soupira de nouveau avec un sourire aux lèvres.

-Je suis persuadé que tes lèvres forment un petit rictus, m'informa l'homme de l'autre côté du combiné.

-Pas du tout, répliquais-je en le perdant. Maintenant que tu m'as dit au revoir je peux raccrocher ou tu vas encore m'appeler en pleine course ?

-Ah tu courrais ? Il fallait me le dire plus tôt, je ne t'aurai pas appelé.

-Ce n'est pas comme si tu en avais quelque chose à faire.

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