Chapitre 4 ~ Keridwen

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Je sors du bâtiment de pas pressés et longe les murs au ruelles silencieuses jusqu'au belles avenues. Je croise quelques "oiseaux nocturnes" mais sans plus. Personne ne voit ce que contiennent mes poches et j'en suis satisfaite. J'ai passé seize années à détraquer chaque renforcement de sécurité, que ce soit alarme, code, laser, où même enfermé dans des chambres hautement sécurisés. Les naïfs, c'est tellement simple. 

Mes trésors brillants dans mes poches, je vois autant déambuler quelques ivrognes sortant des bars, que des personnes de mon âge. Mes pensées divaguent et se faufilent jusqu'au poison parcourant mes veines. Combien de temps vais-je rester ici ? Je porte mon regard jusqu'au dessin ancré sur mon poignet. La colère monte en moi mais je tente de le laisser fuir avec calme. Quand va-t-il partir ? J'ai envie de le crier, le monde entier en témoin. Prise de fureur incontrôlable, je frappe de toute ma force dans le mur. Ma main en sang, je reprends doucement mes esprits, mais la colère continue de rôder. Quand va-t-il partir ? Quand ce maudit dessin disparaîtra de ce poignet ? Quand je serais libre sans devoir me justifier de chaque agissements ?  Il me hante, et j'ai horreur de cette impression d'être enchaînée. Pourtant c'est plus que ma vie qui est en jeu. C'est si simple à le briser. Pourquoi avais-je accepter déjà ? Je suis en prison sans l'être, je crois que c'est ça le pire. Les mots, ces phrases continuent de me cogner dans le crâne. J'étais si naïve, si ambitieuse, si perdue... moi qui défie toute les règles je n'avais même pas remarqué l'étau qui se tenait devant moi.

Distraite, je n'avais pas entendu qu'un policier me suivait en silence depuis une bonne dizaines de minutes. Eh merde. Comment je n'avais pas pu le remarquer avant ? Tout le trahit : le bruit de ses pas, son ombre, sa voix chuchotante au téléphone. Tout me trahit : la ruelle vide, les éclats des trésors et des pierres précieuses reflétés par la lumière du réverbère, le sang sur ma main, l'absence d'ombre. Je fais un geste impérieux dans sa direction, lui finis à terre tout comme son arme et son téléphone brisé sur le sol. Une dizaine d'autres surgissent. Je me mets à fuir, cherchant une gouttière ou un balcon afin d'escalader la façade d'une maison et m'échapper par les toits. Pile au moment où la chance semble être de mon côté, deux policiers réussissent à me choper de chaque côté. Je souris au cadet, commençant sûrement à peine son travail, effrayé. Une main tendus vers le cou de son protecteur, j'étrangle l'homme de loin en serrant simplement mon poing avant de faire un geste vers le mur. L'homme ayant percuté le mur aussi, titube avant de s'écrouler sur le sol, la tête en sang.  Je lâche mon emprise et le cadet s'enfuit, comprenant mon avertissement. Je peux donc m'enfuir et je rejoins en peu de temps Chax avec Nihil, près de notre endroit peut-être pas temporaire. 

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