Chapitre 3 : Rencontre inattendue

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Je vois donc ce beau blond s'avancer dans le car à la recherche d'une place. Je baisse alors les yeux et fais mine de dessiner. Puis j'entends une voix douce et virile à la fois me demander :
- Je peux m'asseoir?
Je relève la tête avec étonnement et hoche la tête pour lui faire signe de s'assoir. C'est lui. Et comme vous vous en doutez, je rougis. Je suis beaucoup trop timide, je rougis très facilement. Mais dans ce genre de situation ce n'est vraiment pas le moment! Alors je garde la tête baissée, les yeux rivés sur mon carnet de dessins et mon crayon à la main. Mais aucune idée ne me vient. Je suis obnubilée par cet homme, je n'arrive pas à me concentrer sur un autre objet ou animal quelconque. Ah mais si! Il me vient une idée! Mais je vous avoue que sur ce coup là j'aurais mieux fais de m'abstenir. La seule idée qui m'est venue en tête est de dessiner mes pieds. Non mais sérieusement... J'ai un bel homme à coté de moi et tout ce que je trouve à dessiner c'est mes pieds? Et bien évidemment, il a fallut qu'il jette un œil sur mon carnet à ce moment là et qu'il glisse un petit rire. Ce rire est beaucoup trop craquant. Je rougis de nouveau, ce qui l'amuse. Il me sourit alors quand il remarque que je le regarde du coin de l'œil. Je baisse à nouveau la tête, gênée. Puis il me regarde et me dit:
- Vous l'avez fini?
Je ne comprends pas de quoi il parle, je lui réponds timidement :
- Euh, de quoi parlez vous?
- Eh bien, du dessin! me répond-t-il.
- Celui de mes pieds? Oui bientôt pourquoi cette question? dis-je gênée.
A ce moment précis je suis très mal à l'aise et je pense être devenue aussi rouge qu'une tomate. Puis il rigole et me dit :
- Mais non! Celui que vous avez commencé de moi!
Mes yeux s'écarquillent. Comment est-il au courant? Il m'espionne? Je réponds avec étonnement:
- C...Comment v...vous savez?
- Eh bien, il se trouve que j'ai remarqué que vous me dessiniez la dernière fois et je me suis donc assis à côté de vous par curiosité mais à mon grand malheur vous avez ramassé votre carnet.
Je suis stupéfaite, contente et mal à l'aise à la fois. Contente qu'il m'est remarquée mais mal à l'aise que ce soit dans de telles conditions. Il doit me prendre pour une folle. Je ne sais quoi lui répondre et je rougis. Il sourit légèrement et me dit simplement :
- Puisque je suis votre modèle et vous ma dessinatrice, nous pourrions nous tutoyer non? Qu'en pensez vous?
Je le regarde dans les yeux et lui répond un faible :
- Oui...
- Très bien, alors commençons par des présentations dignes de ce nom. Je suis Taylor Kylson et j'ai 17 ans. Et toi? dit-il
- J... Je m'appelle Eyvie Malreau et j'ai 14 ans.
- Tu as un joli prénom Eyvie! Ce n'est pas commun! s'exclame-t-il
- Euh... Oui... j'acquiesce
- Oh! Je descends là! À une prochaine fois! me dit-il avec un clin d'œil.
C'est le genre de clin d'œil qui vous fait fondre sur place. Il descend. Je ne me vois pas dans un miroir mais je pense que je dois avoir une tête de niaise, la tête de celle qui bave sur un beau garçon. Puis je reviens à la réalité quand il faut que je descende pour aller au collège.

Bon, comme d'habitude c'est une journée ennuyante et je vous passe les détails. Je remonte dans le car pour le  retour vers la maison, mais il n'est pas là. J'ai vraiment l'impression qu'il fait exprès de me faire patienter!

La fin de la semaine arrive vite et toujours pas de traces de Taylor. Nous sommes donc en week-end. Je n'aime vraiment pas les week-ends, il faut que je reste avec ma famille et je n'aime pas ça.

Mais ce week-end je dois aller chez ma tante Cassie. Elle habite à 1h30 de chez moi en train. J'ai hâte d'y aller! Ma tante Cassie est vraiment adorable. Elle est tellement gentille avec moi et a toujours une attention pour moi à chaque fois que je vais la voir. Ah oui! Il s'agit de la sœur de mon père, mais je ne la vois que très rarement car elle est hôtesse de l'air et voyage souvent. Avec son emploi du temps très chargé elle n'a pas beaucoup le temps de me recevoir. Mais là elle est en congé. Je dois prendre le train ce soir et je passe tout le week-end chez elle. Je ne rentre que dimanche soir. Ce qui est bien c'est que la gare se situe juste à côté de chez moi. Je n'ai que 10 minutes de marche.

Je rentre chez moi après les cours, je prépare ma valise et descends demander à ma mère de l'argent pour le week-end. Elle me le donne sans broncher et me dit sur un ton presque agressif :
- Tu rentre quand?
- Dimanche soir, lui répondis-je froidement.
- Ok, soit polie avec tante Cassie.
- Oui maman, lui dis-je.
Puis je lance un "salut" presque provocateur et m'en vais. Ma sœur devait être chez une amie et mon père au travail.

Je me dirige vers la gare, mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles avec la musique Let it be des Beatles. Oui, j'ai des goûts plutôt décalés en matière de musique. Puis je descends la rue en chantonnant et en sautillant légèrement. Je suis vraiment heureuse de partir en week-end chez tante Cassie! Sans ma famille! Après 10 minutes de marche,  un peu mouvementé je dois dire car j'avais l'air d'une hystérique, j'arrive à la gare. Je vais prendre mes billets de train et reste postée devant le panneau annonçant les quais. Je suis un peu en avance donc j'attends que mon train arrive en gare.

Quand le numéro de quai s'affiche, je prends ma valise et me dirige vers mon train. Je monte dedans et je cherche une place pour m'asseoir. Il y a vraiment beaucoup de monde dans le train c'est impressionnant! Je vois enfin une place libre après plusieurs minutes de recherches intensives, alors je dépose ma valise à l'emplacement des valises et je m'assois, mais comme un sac à patates. C'est vraiment exténuant de trouver une place dans le train. J'ai une jambe encore dans l'allée, un bras ballant le long de mon siège. On dirait vraiment une enfant qui ne sait pas se tenir.

Alors je me redresse et me rends compte que je n'ai même pas été correcte envers mon voisin de train et que je n'ai même pas employé les manières de politesse alors je lui dis tout en relevant la tête vers son visage:
- Excusez-moi je me suis vraiment installée comme une...
Je  me stoppe net face à son visage. Je cligne des yeux au moins 10 fois en l'espace d'une seconde pour être sûre de voir qui j'ai en face de moi. Vous voyez, ces beaux cheveux blonds, cette carrure fine et musclée et ces yeux mauve cendrés? Oui c'est lui! C'est Taylor!

Mais ce n'est pas possible je ne fais que le croiser dans les transports en commun! Il me regarde lui aussi surpris de me voir et me dit avec un sourire :
- Je t'avais dit de me tutoyer non?
- Ah oui... je suis désolée de m'être installée comme un sac à patates. C'est difficile de trouver une place dans le train, lui dis-je avec un petit sourire nerveux.
Il rigole. Je dirais même qu'il se moque de moi. Mais il est vraiment mignon alors je ne peux pas lui en vouloir. Puis il me dit :
- Ne t'inquiète pas, il y a des gens pires que toi si ça peut te rassurer.
Il me fait signe de regarder à côté de moi par un hochement de tête. Puis je regarde dans la direction indiquée et je vois un homme un peu enrobé, complètement affalé sur deux sièges en même temps, en train de dormir. J'explose de rire et il ne tarde pas à me suivre dans mon fou rire. Nous nous arrêtons de rire quand la conductrice annonce le départ et que le train sort de gare. Nous avons parlé pendant tout le trajet, de tout et de rien. J'avais vraiment l'impression que nous apprenions à nous connaître petit à petit. Puis il est descendu deux arrêts avant moi. Et j'arrive enfin à la gare de la ville de ma tante.

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