Caramel

Chapitre 7 : Le visage de l'espoir

Je me réveille le lendemain matin avec cette impression bizarre que ma vie a changé. Comme ci ce matin, une nouvelle vie commence. J'essaye de me rappeler tous les détails de ces magnifiques moments de la veille. Je n'en reviens pas. J'ai l'impression qu'il s'agit d'un rêve. Est-ce que ça a vraiment eu lieu? Je n'en reviens pas. Je me lève tranquillement et vais prendre un petit déjeuner. C'est dimanche, jour où je vais à la plage pour me promener et prendre des photos.

Je suis devant mon petit déjeuner, encore sur mon petit nuage quand soudain un son désagréable vient perturber ma bonne humeur : Mélodie. Décidément elle ne me lâchera jamais la grappe :
- Alors! Tu es rentrée tard?? Qu'est-ce que tu es restée faire?
J'avais presque oublier que j'avais une famille dit donc ! J'étais tellement préoccupée par Taylor.
- J'étais chez une copine, répondis-je
- "une" copine? Ou plutôt UN copain?
- Pourquoi j'irais voir un garçon? J'étais chez une copine pour travailler mes cours.
- Mouais... de toute façon je sais que tu n'es qu'une traînée, pas besoin de le cacher, dit-elle sur un ton hautain.
À cette remarque totalement déplacée, je ne réponds que par un long silence.
- Pff laisse tomber... En fait, tu es trop moche pour qu'on s'intéresse à toi, dit-elle en partant.
Et voilà. Un quotidien assez mouvementé et surtout très mauvais pour mon bien-être et ma joie. J'étais de bonne humeur mais elle a réussi à tout mettre par terre avec ses réflexions. Je sens le besoin urgent de revoir Taylor. À ses côtés je me sens tellement bien et surtout j'ai l'impression d'être quelqu'un. Mais comme je suis un peu tête en l'air je n'ai même pas son numéro, ni son adresse. Je vais devoir attendre lundi.

Après avoir fini mon petit déjeuné, je monte dans ma chambre pour me préparer. J'enfile une jolie robe aux motifs fleuris avec un petit gilet noir. Je me brosse les dents, les cheveux, je me maquille légèrement. Je sors avec mon appareil photo direction la plage. Je me balade sur les sentiers, je sens le vent se glisser dans mes oreilles, le bruit des vagues dansantes apporte une certaine sérénité. Je reste quelques heures contempler les vagues et l'horizon lointain. Les nuages s'entremêlent et se transforment en différents objets et personnages identifiables selon notre imagination. Un des nuages, par exemple, ressemble à une baleine sautant hors de l'eau ou un autre ressemble à une petite fille avec une petite robe. Ces nuages permettent de s'évader dans un autre univers, un univers où il n'y a pas de limites : l'imagination. Puis je rentre chez moi pour manger le déjeuner et je passe l'après-midi à faire mes devoirs. Enfin, j'essaye de les faire. Puis je me suis couchée tôt, j'étais épuisée.

Et nous voilà lundi. C'est la première fois de ma vie que je suis aussi heureuse d'aller en cours. Enfin plus sincèrement j'ai surtout hâte de revoir Taylor. Je me prépare et me fais très belle : un chemisier blanc avec des petits froufrous et un jean skinny noir accompagné d'un maquillage léger. Je prends mon petit déjeuner puis sors prendre le car. Il arrive à l'heure, comme d'habitude. Je monte et m'installe en entendant que le car arrive à l'arrêt de Taylor. Les longues minutes qui me séparent de lui paraissent être une éternité. Je ne tiens plus en place, une multitude de papillons parcourent mon ventre. J'ai la tête un peu ailleurs et j'attends impatiemment l'arrivée de Taylor. Le car s'arrête. Le temps semble s'être arrêté, les secondes paraissent être des heures. Je n'arrive plus à détacher mon regard de la porte du car. Elle s'ouvre lentement, les personnes montent dans le car un par un. Je guette chaque personne dans les moindre détails en espérant voir apparaître le beau visage de Taylor. Mais rien. Le car referme ses portes. Taylor n'est pas là. Mon visage se décompose et des larmes montent jusqu'à mes yeux.

Soudain, une silhouette apparaît à la porte du car et frappe violemment contre le carreau pour faire signe au chauffeur de la laisser entrer. La porte s'ouvre et la silhouette n'est autre que Taylor. Mon visage s'illumine d'un sourire radieux, je pense même que toutes mes dents sont facilement dénombrables tant je souris. Il me voit et s'assoit à mes côtés mais cette fois sans me le demander. Il pose son sac au sol, me regarde en souriant et me dit :
- J'ai faillit le louper ! C'était moins une!
Puis il m'embrasse tendrement, c'est sa manière de me dire bonjour et je dois dire que c'est très agréable. Je continue ce baiser langoureux puis nous nous séparons. Je finis par lui lâcher en tapant sur son épaule :
- Tu m'as fait peur je pensais que tu ne viendrais pas !!
- Comment j'aurais pu laisser une si jolie fille toute seule à pleurer sur son siège? dit-il avec ironie.
- Mais ! Je ne te permet pas ! Je ne pleurerais pas pour toi ! répondis-je sur un ton sarcastique.
- Ah bon ? Bah la prochaine fois je louperai mon car alors ! réplique-il avec son petit sourire en coin.
Je lui réponds par un sourire puis il me sourit en retour. C'est assez impressionnant la complicité que l'on a alors que ça ne fait que quelques semaines que nous nous connaissons. Je sais, ça peut paraître étrange mais nous sommes vraiment complémentaires et puis caractériellement on se ressemble. Je suis vraiment heureuse d'être avec lui et de partager ces moments. C'est la première fois que je ressens cette sensation de bien être. Je suis vraiment à l'aise avec lui. Et puis lui semble aussi heureux de cette relation.
Nous avons parlé pendant tout le trajet de tout et de rien, nous avons appris à connaître des choses l'un sur l'autre. Par exemple, j'ai appris qu'il avait une petite sœur de 9 ans et un frère de 22 ans. Ah oui ! Et j'ai aussi eu son numéro ! Enfin ! J'y ai pensé cette fois-ci. Mais bon, toutes les bonnes choses ont une fin et Taylor descend à son arrêt. Et à ce moment précis je réalise que j'ai cours. Que je dois aller au collège... J'en ai pas envie. La dure réalité me reviens en pleine face après un court moment de bonheur. En quelque sorte, Taylor est ma drogue, j'ai besoin de lui tout le temps. Il est un peu comme une petite lumière qui illumine ma vie, une petite lumière qui me réchauffe le cœur et me donne envie d'avancer dans ce long tunnel sombre qu'est la vie. Je réalise que le bonheur tient à peu de chose, dans mon cas il s'agit d'un homme.