Chapitre 10 : Arthur

11 4 2
                                    

" Cet Arthur m'intrigue beaucoup, j'attends de voir demain pour en apprendre un peu plus sur lui. Pourquoi il me regardait ? Pourquoi il a voulu m'aider ? Toutes ces questions tournent dans ma tête et peu à peu le sommeil me gagne. Mes yeux se ferment. "

Le lendemain, c'est reparti pour les cours. Mais cette fois je suis contente d'y aller. C'est étrange, moi qui est horreur des établissements​ scolaires​, j'ai hâte d'y aller. Je m'apprête à partir et prendre le car. Arrivée au lycée, je retrouve ma classe. Arthur est là, il est assit à sa table au fond de la classe, seul. Il griffonne quelque chose sur un carnet. Je suis toute intimidée et je n'ose pas aller lui parler. Mais je prends mon courage à deux mains et m'approche lentement de lui. J'arrive devant sa table, il ne relève pas la tête et continue de griffonner. Par curiosité, je regarde ce qu'il gribouille. À ma grande surprise, il dessine. Il dessine même très bien. Son dessin est un mélange entre du mandala et une tête de lion, c'est vraiment magnifique. Puis je finis par lui dire :
- Tu dessine vraiment bien.
Il lève la tête surpris, comme s'il ne m'avait pas vue auparavant.
- Oh Eyvie c'est toi ? Désolé je ne t'avais pas vue, mais c'est gentil, réplique-t-il avec un grand sourire.
- Ça fait au moins 5 minutes que je suis devant ta table
- Oui sans doute mais quand je dessine, je suis dans mon monde et tout ce qui est à côté n'existe pas. C'est comme une bulle.
- Oui je comprends, je ressens la même chose quand je dessine, je réplique.
- Tu dessines aussi ? Ah mais oui, c'est vrai tu me l'as dit hier
- Ah oui j'avais oublié
C'est dingue on a la même passion ! C'est une sacrée coïncidence.
- Je peux m'asseoir à côté de toi ? je demande finalement.
- Bien sur
Il continu à dessiner et ignore presque ma présence. Je ne le dérange pas et sors tranquillement mes affaires sans dire un mot. Le professeur entre dans la classe, un silence s'installe dans la salle. Arthur range ses affaires de dessins et sort son bloc note.

Mr PADDINGTON, le professeur, est notre professeur principal. Il nous explique toutes les choses à savoir sur l'établissement. Il m'a l'air plutôt sympathique. On reçoit nos emplois du temps, les papiers, enfin tout ce qui est paperasse de la rentrée. J'ai comme langue anglais, espagnol et j'ai choisi comme troisième langue : le russe. C'est une langue un peu différente et assez belle à entendre. C'est pour ça que je l'ai choisi. Je regarde discrètement l'emploi du temps d'Arthur et à ma grande surprise, lui aussi a pris russe. C'est dingue ça ! On aura cours en même temps. Je commence à penser qu'on a les mêmes goûts. Il attise de plus en plus ma curiosité. J'ai envie d'en savoir plus sur cet "inconnu" qui paraît me ressembler plus que je ne le pense. À la fin du cours de présentation, il est l'heure de manger.
- On mange ensemble ? je demande.
- Si tu veux, répond-il un peu sèchement.
J'envoie discrètement un message à Taylor pour lui dire qu'on ne mangera pas ensemble ce midi comme c'était normalement prévu.

Arthur et moi allons au self. Nous nous asseyons sur une table un peu reculée et nous commençons à manger. Un silence pèse entre nous, je ne sais pas quoi lui dire et lui semble ne pas vouloir parler. Alors je tente quelque chose :
- Tu ne parle pas beaucoup aujourd'hui ! Toi qui étais bavard hier ...
- Désolé je ne suis pas trop en forme aujourd'hui, répond-il toujours de manière aussi sèche.
- Qu'est ce qu'il t'arrive ? Si ce n'est pas indiscret
- Non rien laisse, c'est un peu compliqué tu sais et je n'ai pas vraiment envie d'en parler.
- D'accord, ce n'est pas grave je ne veux pas te forcer.
Je cherche à tout prix un moyen de le faire sourire, je ne sais pas pourquoi mais ça me rend triste qu'il ne soit pas bien.
- Arthur ?
- Oui ? répond-il en relevant la tête.
- Fais-moi un petit sourire ! dis-je en faisant moi-même un large sourire.
En voyant ma tête il ne peut s'empêcher de rire aux éclats.
- Ah bah moi qui voulais te faire sourire j'ai même réussi à te faire éclater de rire, dis-je en rigolant à mon tour.
Nous rions tous les deux pendant plusieurs minutes puis nous nous calmons.
- Ah Eyvie tu es vraiment exceptionnelle, on ne me l'avait encore jamais faite celle-là, dit-il en essuyant la petite larme qui s'apprêtait à couler.
Finalement nous avons continué à discuter de tout et de rien. J'ai bien fais de faire la débile, ça l'a fait sourire et en plus il s'est ouvert un peu plus. Bizarrement ça m'a fait du bien de discuter avec lui, ça a égayé ma journée.

CaramelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant