Chapitre 13 : Nouveaux amis✔️

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J'eus à peine le temps de sortir de l'échoppe avec mes nouveaux camarades que Vincent m'attrapait pour me mettre dans son dos afin de faire barrage de son corps entre les trois inconnus et moi. Je voulus me débattre mais il me tenait fermement et c'est alors qu'Astaldo prit la parole tout en dégainant son épée :
- Qui êtes vous et que voulez vous ? Demanda-t-il à Vincent.
- Oh non c'est à moi de vous poser cette question, lui répondit mon protecteur avec véhémence. Qui êtes vous et que faites vous avec mon amie ?

Je tentai de me dégager une seconde fois et Vincent fut tellement surpris de mon insistance qu'il me relâcha. Libérée, je pus enfin parler :
- Stop arrêtez tout, dis-je d'une voix lasse, avant de vous embrocher, je tiens à ce que les présentations en bonne et due forme aient lieu... Vincent je te présente Astaldo, Anar et leur père Othar, annonçais-je en les désignant un par un. Astaldo, Anar, Othar je vous présente Vincent et c'est grâce à lui que je suis ici alors au lieu de vous entre tuer, je leur lançais un regard noir, s'il vous plaît réfléchissez pour une fois.

Ils restèrent sans voix quelques minutes. C'est Othar qui brisa le silence en avançant sa main vers Vincent afin qu'il puisse la serrer :
- Et bien, je suis très heureux de rencontrer l'homme qui nous a ramené notre princ...notre amie, finit-il en s'apercevant que des oreilles indiscrètes s'étaient amassées autour de nous.
- Moi de même M. Othar, je suppose que si vous êtes là avec vos enfants c'est qu'Alicia vous a invitée à rejoindre notre groupe ? lui demanda-t-il en me lançant un regard qui se voulait intimidant.
- Affirmatif mon jeune ami et nous sommes très honorés de faire parti de cette compagnie, n'est-ce pas les garçons ? demanda-t-il à ses deux fils.
- Oh oui, cria Anar, ça va être trop bien. On va pouvoir se battre et aider la princesse...

Avant qu'il n'ai pu terminer sa phrase, son frère lui avait mis une main sur la bouche et lui dit tout en le regardant dans les yeux :
- Anar il ne faut plus jamais dire le mot princesse ou quête durant notre voyage. C'est clair ? Tu risquerais de tous nous faire tuer.
- D'accord, répondit-il d'un air penaud.

Il était tellement touchant avec ses grands yeux d'un vert resplendissant et un peu humide. Je lui lançai un petit sourire qu'il me rendit avec entrain comme si il ne venait pas de se faire réprimander.
Pendant que j'observerais le petit Anar, Vincent et Astaldo s'étaient rapprochés.
Le contraste était saisissant.
L'un était lumineux comme un rayon de soleil, avec ses magnifiques cheveux dorés, et l'autre, mystérieux et sombre, avec ses doux cheveux ébènes comme les ailes d'un corbeau. Je me rendis compte que je les observais depuis un petit bout de temps quand mon regard rencontra celui d'Astaldo.
Tout en me regardant il m'offrit un sourire en coin irrésistible qui fit apparaître une fossette adorable. Je détournai immédiatement les yeux afin qu'il ne perçoive pas mon trouble et la magnifique pigmentation de mes joues qui avaient virées au rouge. Je m'apprêtais à suggérer de nous mettre en route quand, en regardant chacun de mes compagnons, je ne vis pas tante Nora. Je m'approchai de Vincent et lui demandai :
- Vincent ? Aurais-tu vu ma tante ?
- Justement je la cherchais, me répondit-il inquiet.

Après avoir informé les elfes de notre problème nous décidâmes de nous séparer en plusieurs groupes afin de la retrouver le plus vite possible. Othar et Anar allèrent à l'entrée du marcher, Vincent, lui, retourna voir aux alentours de l'échoppe où il l'avait laissée, et Astaldo et moi recherchâmes dans les auberges et les petits rues sombres. Avant de nous séparer, Vincent m'avait confié une petite gemme noire et m'avait dit :
- En cas de problème jettes cette pierre par terre, elle m'indiquera ta localisation et fera apparaître un écran de fumée qui te permettra de t'enfuir.
- Merci, lui avais-je répondu, mais ne t'en fait pas, Astaldo sera avec moi et j'ai entièrement confiance en lui.
- C'est bien ça le problème, je ne veux pas que tu sois seule avec lui sans moyen de te défendre.
- Hum hum, serais-tu jaloux ? lui demandais-je tout en observant son regard fuyant et ses joues prendre un peu de couleur comme les miennes quelques minutes auparavant.
- Mais pas du tout, affirma-t-il en faisant de grands moulinets avec ses bras, c'est juste que je ne lui fais pas confiance.
- Très bien alors je te le dis, si tu n'as pas confiance en lui, ait au moins confiance en moi et mon instinct.
- Bon d'accord je te fais confiance sur ce coup là, en espérant que tu aies raison. Mais je te préviens, si il fait quoi que ce soit de louche je lui ferais passer l'envie de sourire.

Je lui fis signe de la main avant de me mettre en route avec Astaldo. Nous passâmes en revus toutes les auberges, toutes les tavernes et tous les recoins les plus sombres mais en vain.
Je ne comprenais pas.
Comment cela a-t-il pu arriver ? Comment j'ai fait pour réussir à perdre ma tante ?
Et si elle avait était enlevée ?
Oh non tout mais pas ça !
Mais, et si je me faisais du soucis pour rien ?
C'est vrai quoi : ma tante est une grande magicienne, elle ne se laisserait pas enlevée aussi facilement.
Pendant que je tergiversais, Astaldo était venu vers moi et me regardait d'un air inquiet. Mon corps tremblait à cause du froid que la nuit avait apporté, qui s'insinuait sous mon manteau, et de peur.
Peur de perdre la seule mère que je n'ai jamais eus ou, du moins, celle dont je me souviens.
Peur que les personnes qui l'ont enlevée lui fassent du mal.
Peur de ne plus la revoir...
Sans le sentir, ni même le penser, des larmes vinrent couler le long de mes joues. Mes genoux tremblèrent une dernière fois avant de me lâcher. Heureusement, Astaldo, vif comme l'éclaire, me rattrapa avant que je ne touche le sol et me maintint ainsi en me disant :
- Ne t'en fais pas on va la retrouver. Elle ne doit pas être très loin et peut-être que les autres l'ont retrouvée eux. Il ne faut pas perdre espoir !
- Depuis que je connais mes origines et mon histoire tout m'est retiré : mon amie, ma famille, ma vie... Je n'ai plus aucune certitudes. Je ne sais pas quoi faire ni comment le faire. Je ne me suis jamais sentie aussi seule et isolée. J'aurais tant voulu ne pas naître. En y repensant c'est à cause de moi que mes parents ne sont plus là. J'étais leur point faible. Si je n'avais pas été là ils auraient peut-être réussis à vaincre Salvatorius et ainsi sauver le royaume...
- Justement tu as dit «peut-être» donc tu n'en es pas sûre ! Si ça se trouve tes parents auraient perdu et nous auraient laissé sans héritier et donc sans chance de survie. Et ne dis plus jamais que tu es seule. C'est vrai tu as ta tante, Othar, Anar et tu m'as moi. Bon d'accord tu as aussi l'autre là, Vincent... compléta-t-il dans un grognement. Je dois bien l'avouer, c'est grâce à lui que le royaume à une chance d'être sauvé et c'est également grâce à lui que j'ai pu te rencontrer, finit-il en souriant.

Je me sentis mieux après le petit discours d'Astaldo. Quand je relevai mon regard vers ses yeux, je fus prisonnière de ces pupilles dans lesquelles se reflétait une âme pure et généreuse.
Ne dit-on pas que les yeux sont les miroirs de l'âme ?

La montre d'or- tome 1 La quête des souvenirs (CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant