Chapitre 10 : Enfin le départ !✔️

24 4 2
                                    



Le lendemain matin la maison était silencieuse.
Mon esprit était encore engourdi par le sommeil et je me sentis un peu perdu.
Je m'habillai et descendis pour aller courir, histoire de me réveiller comme il faut.
Quand j'arrivai dans la cuisine, je m'aperçus que quelque chose ne tournait pas rond. Il y avait un garçon assis sur la cuisinière qui discutait avec ma tante.
Et là tout fut clair : je n'avais pas rêvé, tout était vrai !
Alors je fis le demi-tour et couru jusqu'à la chambre d'amis. Les Flatch étaient déjà chez eux. Ma meilleure amie devait sûrement avoir un énorme mal de crâne après s'être fait «éponger» le cerveau. Je retournai dans ma chambre et troquai mon survêtement contre un jean, un débardeur noir sous une veste en cuir et une bonne paire de bottes, une tenue à l'épreuve des aventures les plus périlleuses.
Ensuite je préparai un sac avec quelques vêtements de rechange ainsi que le nécessaire pour le voyage tel que une lampe torche, mon couteau Suisse, mon téléphone (même si je doute qu'il marche là bas), un briquet... Sans oublier la dague de ma mère pendue à ma ceinture.
Quand j'eus terminé, je descendis prendre mon petit-déjeuner.
Dans la cuisine Vincent préparait du bacon et des œufs brouillés. Je m'assis et commençai à manger. Il parla avec tante Nora de l'organisation du voyage ainsi qu'aux provisions qu'il fallait emporter. Pour finir ma tante s'occupa de la nourriture et de l'eau, Vincent fut en charge de tout ce qui avait rapport à la magie, comme les gélules,les potions... et moi je dus prendre l'équipement de camping : tente, sacs de couchage, couvertures...
Une fois toutes les vérifications effectués, nous chargeâmes la voiture et nous mîmes en route. Après quelques minutes Vincent brisa le silence :
- La raison pour laquelle nous devons aller dans un lieu spécifique est simple : je n'ai pas l'énergie nécessaire pour nous transporter tous les trois jusqu'à Aerum. Nous devons nous rendre jusqu'aux montagnes qui bordent la ville. On y trouve  un canalisateur de magie qui me permettra d'ouvrir un portail vers l'autre dimension. Ainsi, nous pourrons y parvenir sans encombre.

Inquiète de ce qu'il pourrait lui arriver je lui demandais :
- Tu es sûr ? Je ne peux pas le faire pour toi ?
- Non car malgré ta puissance tu n'as jamais mis les pieds à Aerum, enfin tu ne t'en souviens pas... Pour pouvoir se transporter il faut visualiser l'endroit où l'on atterrit.
- Je ne comprend pas... Quand tu es venu me chercher dans le repère de Salvatorius, tu n'y étais jamais allé n'est-ce pas ?

Au premier abord, il me sembla qu'il hésita sur ce qu'il allait dire mais rapidement il enchaîna :
- C'était un cas particulier... En fait... née t énerves surtout pas quand je vais te le dire mais... je t'ai posé un traceur magique...
- Tu as fait quoi ?! lui demandais-je, choquée.

Il parut tout d'un coup beaucoup moins sûr de lui avant de continuer :
- Je craignais qu'une situation comme celle que tu as vécu n'arrive alors... plutôt que de te perdre sans possibilité de remettre la main sur toi, j'ai préféré prendre des mesures de sécurité en te marquant...

Un silence pesant s'installa dans l'habitacle. C'est alors que Tante Nora prit la parole :
- Tu sais Alicia, je comprend que tu puisses être en colère et déçue que Vincent ait posé un sort sur toi sans ta permission mais dit toi que grâce à cela, tu as pu être sauvée rapidement !
Je comprenais parfaitement le point de vue de ma tante et, bien que je sois peinée de l'apprendre comme ça, je suis plutôt satisfaite du geste de Vincent qui m'a littéralement sauvé la vie.
Nora continua :
- Vincent, bien que ton geste partait d'une bonne intention, je te pris de croire que si jamais tu recommences à placer des sort sur ma nièce sans qu'elle ne t'ait donner son accord au préalable, je ferais en sorte que tu ne recommences plus par n'importe quel moyen...

Vincent déglutit bruyamment et fixa la route devant lui afin de ne pas croiser le regard noir de la magicienne.
Après quelques minutes où la tension était à son comble, je pris la parole :
- Je ne peux vraiment pas t'aider avec ce sort du coup ?
- Ne t'inquiète pas Alicia... Si j'ai réussi à venir jusqu'ici, je parviendrai à nous ramener dans notre monde. Même si mon pouvoir risque d'être un peu capricieux, chuchota-t-il dans son coin.
- Et si je te prêtais un peu de ma puissance comme l'on fait les cinq mages ? lui proposai-je pleine d'entrain.
- Non cela serait trop dangereux et puis, selon la légende, c'est uniquement parce que Salvator pouvait «voler» le pouvoir des autres mages qu'ils ont réussi cet exploit... Ne t'en fait pas, nous ne sommes pas pressés à ce point. Autant conserver notre énergie pour un moment plus important.
- Ok on fait comme ça.

Et nous ne parlâmes plus du trajet.
Nous arrivâmes au pied de la montagne vers 13h.
Comme nous étions en automne, les rayons du soleil tapaient dans le feuillage des arbres à proximité, leur donnant l'allure de flammes qui s'agitaient au vent.
C'était magnifique.
Nous sortîmes de la voiture et prîmes nos affaires. Il nous aura fallu une bonne parti de l'après-midi pour arriver au canalisateur.
Quand tout fut prêt, le soleil se couchait et mon ancienne vie s'envolait avec les feuilles mortes. Après quelques minutes de réflexion je remarquai que Vincent m'observait.
J'avais l'habitude d'être observée par les personnes que je croisais...
Parfois j'entendais même des mots comme monstre, jeune à problème, sorcière...
« Si seulement ils savaient » pensais-je.
Je savais que les gens avaient peur de moi et que c'était pour ça que j'avais très peu d'amis.
Mais là, je ne me sentais pas en danger.
Ici et maintenant, je me sentais acceptée, appréciée et j'étais heureuse.
Si seulement il n'y avait pas la menace de mon oncle, tout serait tellement plus simple.
Vincent s'approcha et mis ses mains sur mes épaules :
- Ne t'inquiète pas, tout se passera bien. Je serais là pour t'aider et te guider.
- Merci. Je n'ai pas encore eu le temps de te remercier pour m'avoir sauvé lors de ma tentative désespérée pour aider Émie.
- Oh ! Ce n'était rien... Je me devais de le faire ou ta tante m'aurait arrachée les yeux et puis, je ne pouvais pas te laisser entre les mains de se fou. Tu es beaucoup trop importante pour notre survie.
- Ah oui c'est vrai, lui dis-je un peu dessus de sa réponse, j'avais oublié pourquoi on était ici.
- En parlant de ça nous devons y aller.
- D'accord. C'est parti.

Nous nous dirigeâmes vers la grotte dans laquelle se trouvait le canalisateur.
Au centre de ce petit endroit se trouvait un cercle.
Nous nous plaçâmes avec les sacs à l'intérieur de ce cercle. Ensuite, Vincent ferma les yeux et se concentra.
Pendant une seconde je crus qu'il n'y avait pas assez d'énergie mais, heureusement, je m'étais trompée. Vincent commença par être auréolé d'une lumière bleutée et juste après, un portail se forma. Je pouvais ressentir la puissance de ce portail comme si c'était la mienne.
Vincent ouvrit les yeux, pris son sac et nous fit signe de traverser le portail. Ma tante fut la première à passer, je la suivis de près et Vincent referma le portail derrière lui.
L'atterrissage ne se fit pas sans une chute mémorable de ma part, me recouvrant de poussière.
Quand je me fus relevée et époussetée je restai sans voix devant ce magnifique paysage.
Nous avions réussis.
Nous étions arrivés au royaume d'Aerum.

La montre d'or- tome 1 La quête des souvenirs (CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant