Le paysage qui nous entourait était magnifique... même si je trouve que ce mot est en dessous de la vérité !
Comme fond de ce merveilleux décors, nous pouvions apercevoir une chaîne de montagnes dont l'un des sommet, caché par les nuages, semblait atteindre le ciel.
Le vent soufflait doucement sur nos visages et le soleil nous illuminait de ses rayons, chauffant agréablement notre peau.
En contre-bas de notre position, je pouvais observer une ville. De mon point de vue, elle me semblait minuscule mais je savais qu'une fois descendus de notre perchoir, les bâtiments deviendraient imposants et les rues seraient semblables aux couloirs d'un labyrinthe.
Nous étions sur le point de descendre de la colline sur laquelle nous avions atterri, lorsque Vincent nous interpella :
- Vous n'oubliez pas quelque chose ?
- Non je ne crois pas, lui répondis-je.
- Tu n'aurais pas oublié de soigner ton apparence ?Je me regardai pour voir ce qui cloché lorsque je me souvins de mes attributs assez particuliers qui risquaient de nous faire repérer :
- Ah oui en effet... j'avais oublié ce petit détail...
- Comme d'habitude, me dit-il sarcastique.
- Au lieu de faire ton malin tu pourrais me donner une gélule, lui dis-je en levant les yeux exaspérée et en tendant la main.Après quelques secondes d'attentes, je lui jetai un regard pour voir ce qu'il attendait mais il semblait tout faire pour éviter mes yeux :
- Euh je dois juste te prévenir...
- Me prévenir de quoi ? lui demandais-je, appréhendant déjà sa réponse.
- Certaines personnes développent une allergie aux gélules donc, pour éviter que ça ne t'arrive, nous devrions y aller progressivement. C'est pourquoi tu devras commencer avec la gélule qui te transformera en enfant puis en homme et enfin en invisibilia. Je n'en ai que trois pour enfant, quatre pour homme et trois pour invisibilia, finit-il en cherchant les gélules dans son sac.Un peu inquiète de ce que cela impliquait, je lui demandais :
- Ça veut dire que je changerai presque tout le temps d'apparence ?
- En gros oui, dit-il toujours mal à l'aise.
- Bon ben, quand il faut y aller, faut y aller ! Donne moi une gélule qu'on en finisse, lui ordonnais-je en tendant la main.Il me tendit une petite boule rose, ressemblant beaucoup à un bonbon très connu sur Terre.
Je la pris et la mis dans ma bouche. Elle avait un goût de fraise et la consistance n'était pas désagréable.
Dans un premier temps rien ne se produisit.
Je me tournai vers Vincent pour demander des explications lorsque je vis le sol se rapprocher dangereusement.
Je poussai un petit cris de surprise et j'entendis la voix d'une petite fille. Heureusement pour moi, la gélule s'était également occupée de mes vêtements. Ils avaient rétrécis avec moi.
Quand je me vis dans une flaque d'eau à mes pieds je fus épatée : j'avais retrouvé mon physique de l'âge de huit ans. Les mêmes cheveux noirs avec mes mèches mauve ainsi que mes yeux violets. Seulement dans mon reflet, les rondeurs de l'enfance étaient toujours présentes. Celles-ci me donnaient un air innocent. Je me sentais comme enfermée dans une cage trop petite pour mon âme de jeune fille.
Alors que je continuais de m'observer sous toutes les coutures, Vincent me ramena à la réalité :
- Bon allez, nous avons deux heures avant la prochaine gélule. Je ne savais pas qu'à cette époque tu avais déjà des mèches... Ça va compliquer la tâche car tout le monde sait que seul les descendants de Salvator ont des mèches comme les tiennes, du moins chez les humains. Ce que je trouve étrange c'est que selon les écrits, la couleurs de tes cheveux est censée apparaître à ta puberté... Hors ici, force est de croire que tu les as depuis bien plus longtemps !
- Chez les humains ? Lui demandais-je interloquée par sa remarque.
- Oui car chez certaines créatures comme les elfes les mèches de couleurs à la naissance sont assez courantes.Je gardai le silence quelques secondes mais ma tante reprenait déjà :
- Qu'est-ce que tu proposes ?
- J'aimerai qu'elle fasse un chignon et qu'elle mette mon chapeau.
- D'accord. Retourne toi ma puce, me demanda doucement tante Nora.Je m'exécutai à la seconde. Elle me fit un chignon comme quand j'étais petite, elle était douce et tendre dans chacun de ses gestes.
À la fin elle posa le chapeau au dessus de mes cheveux afin de les cacher.
Ensuite, nous nous dirigeâmes vers les portes d'Aerum. L'entrée était gardée par quatre hommes en armure, munis de lances et de boucliers. À leur ceinture était accrochée une épée longue comme leur bras.
Je vis qu'ils interpellaient des passants.
Au fur et à mesure que la file d'attente rétrécissait, mon angoisse montait.
Je me recroquevillai sur moi même en espérant qu'ils ne nous remarqueraient pas.
C'était peine perdu...
Un des gardiens nous barra le passage et nous demanda :
- Papiers, noms, professions et raison de votre venu.J'étais sur le point de me tourner vers Vincent afin de trouver une solution lorsqu'il me coupa dans mon geste en tendant des documents aux gardes :
- Voici nos papiers, lui dit Vincent, je me nomme Alban Monero et voici ma tante Térésa Salner ainsi que ma sœur Susie Moreno. Ma sœur et moi sommes les enfants de marchands et ma tante est bijoutière. Nous sommes venus voir nos parents qui séjournent quelques temps en ces murs.Le temps que prirent les deux hommes pour vérifier nos papiers me parut infiniment long. Heureusement pour nous, l'un des deux nous sourit en rendant à Vincent nos passes droits :
- Très bien, tout est en ordre. Bienvenu au royaume d'Aerum, gouverné par le très puissant Salvatorius. Je vous souhaite un bon séjour parmi nous.Et sur ce il alla s'occuper d'autres voyageurs. Nous restâmes figés quelques secondes puis nous nous avançâmes dans les rues de la ville. Après une dizaine de mètres je dis :
- Wouha ! Je crois que je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie... Comment ce fait-il qu'ils nous aient laissé passer aussi facilement ?
- Les papiers étaient imprégnés de cogitatio inordinatio. Cette potion trouble les pensées de la personne qui touche l'objet imprégné, du coup le garde a été plus facile à manipuler.Perplexe face à cette nouvelle potion, un point me titilla tout de même :
- Mais cette potion doit être monnaie courante... ils ne devraient pas être immunisés contre ce genre de sortilège ?Encore une fois, il me sembla que Vincent hésitait sur ce qu'il allait me dire :
- En effet, les gardes sont protégés contre certains sorts mais celui que j'ai concocté était particulièrement puissant, me répondait-il avec un air fière.
- Je suis très impressionnée, lui dis-je de ma voix suraiguë d'enfant, et maintenant où allons-nous ?
- Maintenant nous nous rendons à la grande bibliothèque, me signala Tante Nora.Nous marchâmes dans les rues d'Aerum pendant une petite heure, ce qui me permis d'observer le paysage.
Le sol était recouvert d'une pierre blanche presque transparente qui me fit penser au diamant. Les maisons et les boutiques avaient des murs immaculés, des toits plats ou arrondis ainsi qu'une sorte de moulin très haut mais peu large au dessus de chaque maison. Le courant d'air qui traversait les rues avait tout le temps une odeur différente. Il sentait les fleurs, la nourriture, les animaux...
Au bout de cette heure nous arrivâmes devant le plus grand édifice de cette partie du royaume. Il avait des allures de cathédrale ou de temple et était, comme toute les maisons, d'un blanc laiteux. La grande porte qui permettait d'y accéder était aussi noire que la nuit. Une fresque la surplombait. Vincent vint se placer à mes côtés et me chuchota :
- La grande bataille...
- Celle qui a coûté la vie à mon aïeul ?
- Celle là même.Je la regardai déplus près et vis des personnages sur des créatures ailées attaquer des magiciens. Malheureusement je ne pus apercevoir ni Rémunus Salvatorius, ni les grands mages. J'aurais voulu pouvoir placer un visage sur ces être si exceptionnels.
Un peu plus loin sur la frise, je vis une autre bataille. J'aperçus mon oncle, représenté en héros, auréolé d'une ombre noir.
Mais aucune trace de mes parents... Je baissai la tête, attristée.
Ma tante dut sentir ma tristesse car elle me prit dans ses bras et me dit :
- Ne t'en fait pas, nous retrouverons bientôt tes souvenirs et là tu les reconnaîtras.
- Je l'espère, lui répondis-je en retenant mes larmes.Puis nous entrâmes.
L'intérieur était encore plus impressionnant que l'extérieur : les mosaïques sur le sol étaient de toute beauté, les vitraux étaient époustouflant. Et bien sûr toutes ces étagères contenant tellement de livres me laissèrent sans voix. Tout ce savoir réunis en ce lieux magique... c'était comme un rêve qui devient réalité.
C'était incroyable.
Nous rejoignîmes Vincent à un pupitre sur lequel se trouvait un registre. Il nous expliqua que ce registre contenait tous les titres de manuscrits présents dans ce bâtiment.
Je commençai à me sentir à l'étroit dans mes chaussures et mes membres me tirés comme lors des poussées de croissances.
Je repris donc une gélule car il semblerait qu'elles aient un temps raccourci avec moi.
Une fois ce détail réglé, nous commençâmes nos recherches.
VOUS LISEZ
La montre d'or- tome 1 La quête des souvenirs (CORRECTION)
ParanormalAlicia est une jeune fille rejetée par tous. Avec ses yeux d'un violet intense et ses cheveux ébènes aux mèches mauve elle ne passe pas inaperçue. Elle vit avec sa tante depuis la disparition de ses parents, dont elle n'a aucun souvenir. Un jour e...