Pirates des Caraïbes : Sparrow's Flight

Angelica

Les cris d'Angelica transperçaient le coeur et l'âme de Jack autant qu'il l'endurcissaient. Il ne pouvait pas la voir, enfermé dans sa cellules au fond d'une prison carribéenne.

Son ange était entièrement nue, suspendue à un crochet par des fers qui tailladaient ses poignets. Un sang poisseux s'écoulait dans ses bras délicats salissant ses boucles brunes. Son nez saignait aussi, noyé dans ses larmes salées. Sa conscience s'effritait peu à peu. L'homme ponctuait ses paroles de coups d'une barre en fer.

- Angelica, susurra-t-il. Tu a fait le mauvais choix... Tu as prétention de l'aimer...

Pour toute réponse, elle cracha du sang, tachant la chemise de lin de Cutler. Celui ci eut une grimace de dégoût et en épongea quelques gouttes avec son mouchoir de soie. Il disparut de son faible champ de vision mais elle put, malgré les gouttes de sang qui lui bouchaient les oreilles, entendre ses bottes claquer sur la pierre froide et humide vers des braises don't elle n'était plus capable de capter la chaleur. Quand il revint vers elle, il lui tira les cheveux en arrière pour l'obliger à la regarder dans les yeux. Leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Par dessus l'odeur métalique du sang, elle percevait vaguement une effluve de thé et de brandy.

- Sale pirate.

Il posa un P en fer rouge sur la droite de son abdomen. Sa chair fuma, lui arrachant un cri déchirant, cambrant tous ses muscles de douleur.

L'odeur de la viande grillée parvint aux narines du Moineau au moment où les soldat le firent sortir de sa cellule, pour y jeter la jeune femme, cébraillée de ses vêtements sales et déchirés. Il voulut se précipiter vers elle mais le canon du pistolet du soldat collé contre sa nuque l'en dissuada.

Cutler se trouvait au milieu de la pièce sombre et froide, devant une flaque de sang. Il souffla sur le P de métal fumant délicatement avant de se tourner vers le pirate. Il reposa le P dans les braises.

- Jack... Attachez le comme la fille.

Le Moineau se trouva suspendu au dessus du sang de sa femme, face à celui qui l'avait aimé.

- Tu sais pourquoi tu es ici, n'est ce pas Sparrow ?

- J'avais cru comprendre... Tu fais le sale bouleau maintenant ?

Beckett répondit par un coup de poing qui fit craquer douloureusement sa machoire. Le jeune anglais ouvrit lentement sa main pour la détendre.

- Apparament...

Une ancienne lueur brilla dans ses yeux bleu glace. Il semblait sur le point de se briser.

- Pourquoi tu m'as fait ça ? Murmura-t-il en devoilant lentement le bras gauche de son ancien amant.

- Cutler, je...

Le sourire sadique q'il vit se dessiner le fit taire, il eut un regard apeuré pour le couteau qui s'élevait vers lui. Beckett laissa lentement la lame se planter dans la chaire tendre de l'intérieur du bras gauche du pirate. Il en savoura les longs chemins sinueux des veines qu'il s'appliquait à reproduire. Un sang vermillon s'en découlait merveilleusement. Jack poussa un gémissement de douleur.

- Tu n'as pas accompli ta part du contrat, Jack...

Il sentit les lèvres de Cutler se poser sur les siennes en enfonçant son couteau un peu plus profondément.

- Tu reste donc un pirate. Et les pirates doivent être punis.

Jack ne compris pas ce qu'il se passait. Subitement, il ressenti une violente brûlures à l'avant bras droit. Le fumet de viande grillée agressa ses narines. Il poussa un cri de souffrance en pensant à Angelica qui avait du subir les mêmes atrocités... Pour elle, il eut un soubresaut d'espoir et un éclair de folie.

Il attira Cutler en l'entourant avec ses jambes et en s'appuyant au crochet. Le jeune homme fut surpris et déséquilibré et finalement fut entrainé dans la chute de Jack. Celui-ci se servit de son amant comme bouclier humain contre les soldat qui le tenaient en joue. Il appuya ses menottes contre cette gorge blanche qu'il avait trop embrassée.

- Camarades ! Que ce jour reste à jamais dans vos mémoires comme le jour où vous avez failli affaiblir le Capitaine Jack Sparrow !

Il le jeta dans les bras de ses ennemis avant de s'enfuir vers les cellules pour y récupérer ses affaires. La riposte se mettait en marche, son effet de surprise serait rapidement dissipé s'il ne faisait rien. L'avantage c'était que tout le monde s'occupait de l'état de leur jeune chef bien aimé.

- Jack...

Il se retourna vers la faible voix qui avait parlé.

- Mon ange...

Leurs doigts se mêlèrent naturellement à travers les barreau.

- Tu es venu me libérer, sourit-elle, brisée.

Les cris des soldats résonnèrent dans la prison.

- Désolé Angelica, mais pas aujourd'hui...

Il la lâcha, enfila son manteau, ses armes et son tricorne et s'enfuit lachement.

A l'extérieur, l'air était tiède et chaud. Son amour restait la liberté mais son prix était bien trop élevé pour un homme commun. Il se convainquit qu'il était une légende. Le Capitaine Jack Sparrow, le pirate libre qui paierait toujours le prix de la liberté.