Kokoro crisp •° уσσиgι

Provocation

Mardi, pause de la matinée, le ciel était beau et les températures chaudes.
Nous étions allongés dans l'herbe, somnolant pour récupérer de notre sortie d'hier soir.

Ce concert avait été démentiel, et le fait d'y avoir été avec elle l'avait rendu encore meilleur.
Tout le stress et l'anxiété que j'avais accumulé ces derniers jours étaient descendus.
Nos deux voix un peu éraillées d'avoir chanté et crié si fort, nos jambes étaient légèrement lourdes d'avoir sauté et dansé mais ce fut une si bonne soirée.

«Heureusement qu'on peut se permettre des poses siestes sinon on ne tiendrait jamais le rythme.»

Elle se foutait royalement des taches un peu verdâtres qu'il y aura sûrement sur son jean quand elle se relèvera.
Le gazon frais lui convenait totalement.

«J'ai rarement passé un aussi bon moment. Honnêtement ça faisait longtemps.»

J'étais content de l'entendre dire ça.
Mais une chose continuait de me trotter dans la tête. Ce baiser que nous avions échangé l'autre jour chez moi, devrais-je en parler ou faire comme si il ne s'était rien passé.
A vrai dire, cet acte ne s'était pas réitéré.

«Mais regardez qui je vois au loin. La princesse et la grenouille.»

Cette voix suivie de ricanement, je pouvais la discerner à des mètres à la ronde.
Jungkook.

Sungah ouvrit ses yeux et soupira. 

«Jamais il ne nous fichera la paix ce prétentieux.»

Elle se redressa et mit sa main vers son front pour cacher la lumière du soleil et mieux apercevoir celui qui avait brisé sa tranquillité.

L'homme en question avançait d'un pas hautain, en exagérant sur le balancement de ses épaules qu'il croyait larges.
Ses amis étaient restés en retrait, un peu plus loin.

«Qu'est ce que tu veux encore ?

_Comprendre pourquoi une jolie fille dans ton genre perd son temps avec des gars comme lui. Je suis plus intéressant que ce fragile.»

Je ne pouvais plus le supporter, dès qu'il entrouvait la bouche il me soulait déjà. Il se croyait meilleur que tout le monde, et ça c'était profondément détestable.

C'était juste trop, la goutte d'eau qui faisait déborder l'aquarium de ma patience. Si bien que le requin s'était échappé.

«Le fragile ? Mais il t'emmerde le fragile. Elle a pas envie de te voir, tu lui donne la nausée. Maintenant casse toi et laisse nous tranquille, va faire ton malin ailleurs mais ne revient plus vers nous.»

Elle resta silencieuse, étonnée. C'était bien la toute première fois qu'elle m'entendait m'exprimer de la sorte.

«D'où tu me donnes des ordres ? Elle est pas à toi à ce que je sache. Si j'ai envie de la voir, de l'inviter et de la draguer je le fais.

_J'ai l'honneur de t'annoncer qu'elle n'est plus libre.»

Sur ces mots, j'écrasai mes lèvres sur celle de Sungah.
Elle fut surprise puis ce baiser qui, à l'origine, était provoqué par la colère se transforma en un long échange langoureux.
Jamais un frisson n'avait été aussi agréable.