Céréale Killeuse

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Depuis son intrusion ce jour là, mes pensées furent hantées.
L'idée qu'une personne soit si à l'aise, c'est aucune gêne à s'infiltrer chez moi et me demander de quoi manger comme si cela paraissait tout à fait banal et normal.
Ce surplus social m'intriguait, le fait qu'elle ai pu se comporter de la sorte envers moi, alors que nous étions que deux inconnus.
Ma timidité était un frein à toute vie sociale mais, pour moi, cela était tout bonnement impossible qu'un jour cette situation se produise.

Je la croisais souvent, le mercredi matin.
Elle avait son gobelet encore fumant à la main et quittait son appartement. Une légère trace de mousse demeurait au coin de ses lèvres, mais je n'osai jamais lui dire.
Elle me souriait simplement et me saluait poliment.
Elle me semblait toujours de bonne humeur.

Curieux d'en savoir un peu plus sur cette mystérieuse femme, je relevai le nom qui était inscrit sur les boîtes aux lettres du rez de chaussé.
Mademoiselle Park Sungah.
Bien trop renfermé pour avoir la courage de l'inviter boire une boisson chaude avec moi, je préférai mener une petite enquête.
Active sur de nombreux réseaux sociaux, un assez grand cercle d'amis, des photos de nombreux instants de sa vie, ce qu'elle appréciait, les comptes qu'elle suivait.
Bientôt, j'en su beaucoup sur elle, bien que je le résignais à engager toute discussion.

Parfois, j'avais la chance de l'apercevoir pendant ma journée d'étude et souvent il se passait plusieurs jours sans que je puisse la croiser.
Je ne saurai expliquer pour qu'elle raison je lui accordais tant d'importance.
C'est sûrement vain, et puis qu'en ai-je à faire après tout ?

Cela devait faire deux semaines depuis ma première rencontre avec elle.
Ce dimanche ci, j'avais décidé de me mettre un bon film dès le réveil afin de commencer du mieux qu'il soit ma journée.

Heureusement qu'il ne venait que de débuter quand un martèlement de type "ouvre vite" se fit entendre.
Je le levai, un fois de plus péniblement, et ouvris.

C'était elle, Sungah, avec un léger sourire gêné ou innocent, je ne pu réellement le déchiffrer, une fois de plus son bol dans la main, en pyjama qui venait, une fois de plus, me piquer mes réserves.

«Hey, salut. Je t'assure que c'est la dernière fois que je te fais le coup mais s'il te plaît laisse moi entrer... En plus tes céréales sont super bonnes. Et puis je suis toute seule et il pleut et ça me met le moral à zéro et j'aimerais avoir une présence avec moi et...

_C'est bon, c'est bon... Viens»

Elle ne me fit un câlin qu'après avoir délicatement déposé son bol dans un endroit sur.
Ce contact physique m'embarrassait, là ou elle ne voyait aucune accolade amicale.

Elle était spéciale, paraissait attachante et pleine de bonheur à revendre.

Elle était assise sur mon canapé, son petit déjeuner en main et regardait attentivement la télé, sans aucune gêne, venant combler, d'une manière atypique, ma solitude.

Kokoro crisp •° уσσиgι Où les histoires vivent. Découvrez maintenant