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Dans ma cuisine, je mets le désordre, pour faire mine d'être occupée si on vient m'interroger. Entre temps, j'ai caché mon tricot et me suis lavé les mains. Au fond de mon évier, on voit encore quelque trac erouge de sang que je n'arrive pas à enlever. Il est maintenant une-heure quarante-cinq du matin. J'ai les yeux qui commencent à me picoter. Mais il ne faut pas que je dorme et puis cette vision de la voiture accidentée m'empêcherait de dormir.

Il est deux-heures du matin, on sonne. Je vais ouvrir une tasse de café à la main, moitié décoiffée et démaquillée bien sûr ! Dans l'encadrement se tiennent deux gendarmes. L'un était brun, l'autre était chauve. Ils font tous les deux la même taille à quelques centimètres près. Mais l'un a beaucoup plus de charme que l'autre.

« Hélène Tuffeau ? », me demande le brun.

« Oui c'est moi ».

« On vient de retrouver votre voiture accidentée. Votre mari était à l'intérieur. Il a été assassiné ! »

Pour ne pas me trahir, je joue la comédie. Je commence à faire croire que je n'y crois pas. Puis je commence à être choquée et enfin je fais venir les larmes. Mais cette fois se sont des larmes de regret et de rage, pas des larmes sur le fait d'avoir perdu un être cher ou encore des larmes digne d'une comédienne.

Je crois bien que j'ai quelques regrets pour l'acte que j'ai commis. Mais comme dirai ma mère adoptive :

« Ce qui est fait est fait, et on ne peut pas retourner en arrière ».

Les gendarmes partis, après m'avoir posé toute sorte de question, je bois et bois pour oublier mon acte ! Puis me dirige vers mon lit et m'endors seule...



Retrouver l'âme perdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant