06

194 1 8
                                    

J'fume joint sur joint sans m'arrêter, j'pense à mon frère. J'vois tout en noir, jvend et jvide mon stock de shit pour effacer ce souvenir qui hante ma mémoire. C'est à cause de moi que mon shab est mort, à cause dmes putains de connerie. Jvis avec la mort de mon pilier sur les épaules et wAllah j'aurai tout donné pour mourir à sa place. Mevlut il avais un grand avenir, jle voyais déjà chef d'entreprise avec une femme et 3 gosses. J'aurai été témoin à son mariage et j'aurai pu toujours veiller sur lui. Mais il est parti trop tôt, il avait à peine 15 ans. Après sa mort, ses parents sont parti dla cité et sont reparti vivre au bled, en Turquie. J'suis soulagé qu'ils soient plus là, parce que j'aurai pas supporter croiser leur regard tout les jours. Fin bref ma tête me tourne parce que soleil tape de trop et aussi parce que j'ai fumé trop de joint. Jme suis fait 700 balles aujourd'hui et j'suis khabat jprefere rentrer. J'mallonge sur mon lit et met un match de foot, jme met en joggo, torse nue et laisse la fenêtre ouverte pour entendre les ptits joués en bas dchez oim et les bruits des moteurs de Yamaha. J'commence à m'endormir quand j'vois quelqu'un rentré dans ma chambre. J'ouvre les yeux et jvois Ebtissem.

"- Wesh grosse folle ta pris la confiance à rentrer comme ac dans ma chambre? ta cru t'étais chez ta daronne?

Elle m'regarde surprise et lâche un ptit désolé. Jlui répond un mehlich sec mais jla laisse quand même rentrer. Au moins elle me fera penser à autre chose qu'à la mort dmon frérot. Elle s'assoit sur ma chaise et m'fixe sans gêne. J'sais elle kiff mes abdos, et j'pense pas qu'elle est habitué à ça avec Gloire et son corps tout sec là.

- Viens là.

Elle me regarde avec incompréhension, parce que j'pense qu'elle comprend pas pourquoi d'un coup j'suis sec avec elle et la seconde d'après jlui demande de s'asseoir à côté de oim. Elle vient du coup s'asseoir sur mon lit et jpeux sentir son parfum. J'commence à regarder la télé et à lui caresser la cuisse l'air de rien. Elle m'repousse même pas, j'crois mon plan marche trop bien. En sah j'vais pas vous cacher que j'ai grave envie d'elle mais vazy moi comme jlai dit jtoucherai que ma femme et en plus, elle c'est juste une attirance physique. Son caractère il mplait aps, elle est trop gentille, jsuis sûr Gloire il la trompe elle dit rien du tout. Jcommence à toucher son bas du ventre et jvois elle frissonne, j'suis trop fort j'lui fait trop d'effet. Bref j'arrête parce que j'pense à Gloire, miskine on touche ma meuf comme ça le mec j'le tue d'une balle dans la tête rien a foutre.

- T'es vraiment chelou Nawas, jte le redis.
- Azi toi, ya quoi qu'est chelou chez oim?
- J'sais pas t'es bipolaire un peu. Tu reste tout l'temps solo.
- Ah ouais, bah j'suis comme ça. J'ai vécu des trucs ça ma rendu comme ça, c'est tout. J'ai besoin dpersonne moi, j'suis bien solo.
- Hm, j'espère j'tembête pas quand même? Enfaite j'suis venue apporter un plat à ta mère et je voulais juste te passer le salam.
- Non, t'inquiète c'est rien, passe quand tveux.
- J'suis désolé pour l'autre fois enfaite, quand Gloire il est venu t'parler. J'avais la haine contre toi et j'suis allée me plaindre à Gloire.

J'allais répondre quand j'vois qu'elle reçoit un appel. De Gloire, en plus. J'ai reconnu parce qu'elle a mis une bague en contact sur son téléphone. Ca m'fait rire parce que j'sais que j'lui fait de l'effet. Après je sais qu'elle est amoureuse de ce congolais là, parce que l'autre jour elle m'avais parler de lui et j'étais choqué de comment elle parlait de lui. En mode c'était son prince, fin bref, j'pense entre nous ya que dlattirance physique. Jla regarde se relever, remettre sa veste en cuir et partir dma chambre. Heureusement pour elle, Gloire sait pas qu'elle vient m'voir. En plus dans ma chambre, sinon ça aurait été une meuf morte. Après qu'elle soit partie, jme rendors et me réveille vers 22h. J'décide de sortir voir c'qui spasse dehors. J'vois la bande à Gloire avec des gros chien en laisse. Jm'assois sur une marche d'escalier, m'allume un joint et les regarde. Yanis, mon tipeu vient me rejoindre quelques minutes plus tard et mdis que c'est un dses potes du collège qui c'est fait tirer dessus ce matin. J'vois son regard triste, j'suis sur il pense qu'il va finir pareil que lui. Jle serre dans mes bras et lui souris pour faire zehma que tout va bien. Mais non, tout ne va pas bien. C'est la guerre dans notre cité, entre les perquis' des condés, les gars retrouvés tués au coin des rues et les mecs qui reviennent à la tess avec des bracelets aux chevilles. Les darons se cassent le dos au boulot mais on sais tous que leur salaire suffira pas, et que même si on finis nos études aucun de nos CV sera pris à cause de nos gueules d'immigrés. Même si on n'a pas commis des actes de banditisme, tant qu'on vient d'une cité on est catalogués bandits. Quand j'vois mon tipeu Yanis déjà nerveux alors qu'il est seulement au collège, j'pense a ma daronne qui a du subir ça avec moi. Jlui ai pas rendu la vie facile, désolé mama, c'est le haram qui m'attire. Yanis me dit qu'on a encore parlé sur moi à la cité, parce qu'ils ont vu Ebtissem rentrer dans mon bat. Tfacon les gens ils savent que critiquer et parler sur les autres, ils savent rien faire dleur main ou dleur pied ces chiens.

J'suis vraiment ko de ouf, j'ai la capuche d'mon sweat nike sur ma tête et mes écouteurs visés sur mes oreilles. J'ai l'impression que y'a trop d'ennuis à la tess donc j'ai décidé d'prendre le RER et de partir m'acheter des nouvelles paires. wAllah j'ai trop saigner mes TN. J'rentre dans un foot locker et j'vois une go me demander si j'ai besoin d'aide. Elle m'dévore du regard donc jlui demande de me ramener des paires qui pourrait m'aller. Elle m'ramène des Air Max 95, et j'kiff grave alors jles prend direct. Jmachete deux autres survet et part vers ma cité. Jm'assois dans le RER et j'vois des condés. Ils s'approchent vers moi et m'disent de sortir du wagon. J'commence a me zehef, moi j'ai rien fait, j'ai rien sur moi, qu'est-ce qu'ils m'veulent? Voyant que j'résiste ils me mettent les menottes et me font descendre sur le quai. Jles insultes tout leurs morts, qui ma poucave encore une fois?

Cœur de pierre - NawasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant