Je cours, saute, enjambe et rampe toujours plus vite pour échapper aux griffes de la maudite manticore qui me pourchasse aussi farouchement qu'un prédateur sur sa proie.
Soudain, alors que je commence à prendre une avance conséquente sur l'horrible monstre ailé, une sensation anormale s'empare de tout mon corps.
" Mais qu'est-ce qui se passe ?!", je songe tout en sentant toute l'adrénaline qui déferlait en moi depuis le début de la course s'éteindre progressivement alors que ce n'est vraiment pas le moment.
Je n'ai pas d'autre choix que de ralentir le rythme de ma course car je suis prise d'une horrible crampe sur le mollet gauche qui m'arrache une grimace de douleur. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine et ce rythme s'affole encore plus lorsque je m'aperçois que la manticore est en train de se rapprocher dangereusement de moi. Je pourrais déclarer forfait, mais ce serait donner trop de satisfaction au roi, c'est pourquoi je prends mon mal en patience et continue malgré tout le parcours en marchant aussi vite que ma crampe me le permet.
Malheureusement pour moi, la manticore n'a pas abandonné non plus et vole encore plus vite dans ma direction. J'essaie de ne pas céder à la panique et continue donc de ramper rapidement sous le filet du parcours en espérant qu'elle ne va pas me lancer une boule de feu sinon je suis fichue. Dès que j'émerge de l'autre côté du filet cloué au sol, je clopine à cause de cette saleté de crampe et je m'aperçois avec stupeur que la manticore n'est qu'à quelques mètres seulement de moi et crache une énorme boule en fusion qui menace de s'écraser sur moi. Je l'esquive de peu et me précipite vers le prochain obstacle : Escalader une montagne de rondins de bois empilés les uns sur les autres.
La sueur perlant sur le front, je réussis à escalader de justesse les rondins avant d'être transformée en merguez et je traverse la montagne de rondins en ayant le malheur de ne pas regarder devant moi, trop concentrée sur la vermine volante à mes trousses. Mon pied bute alors une branche apparente qui se trouvait sur mon chemin et je suis violemment projetée en avant. Je dégringole le long de la descente des rondins avant de retomber lourdement au sol. Le choc m'arrache un hurlement de douleur et je reste clouée au sol, incapable de relever mon corps meurtri par cette course contre la mort.
La manticore n'est plus qu'à 8 mètres de moi tandis que je peine à me lever. Mes blessures suite à ma chute sur les rondins me font souffrir le martyr et me ralentissent davantage, mais je n'abandonne pas pour autant et je me bats pour avancer malgré tout. Mes genous et mes mains sont écorchés, j'ai une cicatrice à l'arcade sourcilière droite, du sang qui a un gout de métal dans la bouche, une épaule sans doute cassée, ainsi qu'une crampe toujours présente au mollet donc en conclusion : je suis sacrément amochée et je fais pitié à voir.
Profitant de ma faiblesse, la manticore redouble d'efforts pour espérer m'atteindre et je sens presque le battement furtif de ses ailes gigantesques dans mon dos. Mes forces me lâchent petit à petit et je commence maintenant à voir trouble suite à mes blessures qui saignent toujours abondamment. Tout tourne autour de moi à m'en donner la nausée, mon rythme cardiaque bat à fond contre mes tempes et je suis contrainte d'exercer une pression qui m'arrache un gémissement de douleur contre mon épaule cassée qui a bien choisit son moment pour me rappeler sa présence.
« N'abandonne pas, n'abandonne pas ! », je me répète tout en priant silencieusement pour que cette épreuve ne dure pas trop longtemps car, dans le cas contraire je ne tiendrai pas éternellement dans cet état critique.
Je ne m'arrête pas et clopine toujours dans le but d'échapper à la mort qui me poursuis. Durant une demi seconde, je me retourne et réalise que, malgré mes efforts, la manticore est encore plus près de moi et je sens que ma fin est proche.
Au moment où tout semble perdu, je regarde une dernière fois autour de moi pour espérer trouver tante Liz afin de lui dire par signes que je suis désolée et enfin lui dire adieu, quand quelque chose attire soudain mon attention. Je remarque alors que je suis quasiment arrivée à la fin du parcours d'obstacles et qu'au sommet, justement, trône ce qui ressemble à l'ascenseur de verre qui m'a amenée dans cet enfer quelques instants plus tôt. Atteindre cet ascenseur coute que coute devient alors mon but ultime car je sais qu'en arrivant jusqu'à lui je serais sauvée, mais mon corps n'est pas du même avis puisque mes jambes flageolent et me font tomber à genou sur le sol. L'affreuse bête se délecte de ce spectacle depuis les airs et fond sur moi, tous crocs dehors. Je l'esquive en faisant une roulade sur le côté et imagine alors qu'une délicieuse pizza encore fumante m'attends si je réussi, ce qui me donne le courage de ramper pour atteindre l'ascenseur situé à quelques pas de là où je me trouve.
Après un dernier effort qui me coûte une énergie considérable, je finis par atteindre l'ascenseur et je l'embrasserai presque tellement je suis heureuse d'avoir réussi ce parcours infernal. J'attends quelques secondes que les portes s'ouvrent mais rien ne se produit. J'essaie alors de trouver un bouton partout, mais il n'y en a pas et, voyant que la manticore s'est maintenant posée au sol et qu'elle s'apprête à me dévorer, je finis par frapper des dernières forces qu'il me reste contre le verre, en vain. Je découvre alors que je suis prise au piège car il n'y a plus rien au-delà de l'ascenseur à part une falaise de 15m de hauteur et je ne peux pas faire demi-tour puisque la manticore me barre le passage.
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Voici le chapitre 24 j'espère qu'il vous plaira et je vais faire de mon mieux pour poster la suite cette semaine pour écourter le suspens ;) Bonne lecture à tous :D
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A.D.N animal
Science FictionAu début de l'année 2024, le monde a dû faire face à un virus nommé le Fléau qui a quasiment éradiqué de la planète l'espèce humaine, mais n'a eut aucun impact sur les animaux. C'est donc en mêlant de l'ADN animal aux êtres humains encore en vie que...