Chapitre 29

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Me voilà à nouveau entrainée à travers un dédalle de couloirs qui m'est désormais familier et, comme je m'y attendais, je découvre quelques minutes plus tard que l'on m'a à nouveau amenée dans cette fichue arène et je lève les yeux au ciel en soupirant :

« Décidément je n'en sortirai jamais de ce lieu maudit ! », je songe en soufflant.

Je regarde le sol recouvert de terre tout en me demandant quel cauchemar éveillé on va encore me faire vivre, quand soudain, le roi, qui a repris sa place au sein de la loge royale dans les gradins prend alors la parole :

- Peuple de New Paris, le moment que vous attendiez tous est enfin arrivé, et je suis tout aussi excité que vous puisqu'il s'agit de la mise à mort de la jeune fille qui se tient devant vous!

Tous les regards sont alors braqués sur moi et, à mon grand étonnement, je n'entends personne hurler « qu'on la tue », ni même énumérer d'horribles sentences mortelles.

« A croire que les gens de New Paris ont de la sympathie pour moi », je songe en me disant que je me fais peut-être des films.

- J'ai le plaisir cher peuple de vous annoncer que c'est moi-même qui va me charger d'anéantir notre chère Violette Williams, continue le roi.

« J'ai déjà affronter une manticore, le roi en personne ne me fait pas peur, qu'on en finisse », je songe en crispant les poings, prête à me battre à nouveau pour survivre.

Alors que j'attends patiemment que le roi me rejoigne, j'observe que Ronan a un échange avec son père et je regrette d'être trop loin pour entendre leur conversation qui parait très sérieuse.

Quelques minutes plus tard, le roi descend les escaliers des gradins en bombant le torse de fierté et entre à son tour dans l'arène, puis il me fait face tout en m'adressant un affreux sourire sadique, qui m'aurait sans doute fichue la trouille il y a quelques jours, mais plus aujourd'hui. Nous tournons l'un autour de l'autre comme deux animaux – d'un côté le lion, de l'autre le léopard des neiges - prêts à engager le combat. Le roi fait craquer sa tête et teste ses articulations, tandis que je me contente de gronder contre lui en dévoilant une rangée de dents pour indiquer qu'il ne m'intimide pas.

J'ignore pourquoi, mais alors que mon esprit me hurle d'assener le premier coup, mon corps tout entier refuse d'obéir et reste incapable de cogner mon royal adversaire malgré tout ce qu'il m'a fait vivre depuis que j'aie mis les pieds au château. Bien évidemment, le roi s'en aperçoit et c'est sans surprise qu'il attaque en m'assenant un violent crochet du droit qui me fait perdre l'équilibre, puis tomber en ramassant la poussière du sol de l'arène. Je me relève péniblement en massant ma mâchoire endolorie, puis j'attaque à mon tour en tentant un coup au plexus. Malheureusement pour moi, mes gestes manquent de précision et laissent le temps au roi d'esquiver mes actions et de m'affliger de méchants coups dans les reins qui me tordent de douleur.

En l'espace d'à peine 10 minutes je me retrouve couverte de poussière après m'être retrouvée deux fois au tapis et je commence à avoir dû mal à relever mon corps, qui est sans aucun doute couvert d'hématomes gros comme le poing. Le roi, quant à lui savoure ce moment qui lui donne l'occasion de m'humilier en public, mais aussi de prouver qu'en tant que roi c'est lui le plus beau et le plus fort aux yeux de son peuple.

Suite à cela, le roi donne un violent coup de pied dans mon dos qui m'arrache un gémissement et m'envoie une fois de plus au tapis. Cette fois-ci je ne trouve pas la force de me relever car la fatigue l'a emporté par rapport à la force et le roi ne cache pas sa victoire en contractant les biceps et en tendant les bras vers son peuple.

A.D.N animalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant