Chapitre 27

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J'appelle à l'aide depuis ma cellule, en vain. Puis, épuisée, je m'allonge dans mon lit où je trouve immédiatement le sommeil. Je suis réveillée quelques minutes ou quelques heures plus tard je ne saurais le dire par des gardes (encore !) accompagné d'un médecin, ce qui est une première.

Le professionnel de la santé en blouse blanche prend ma tension, puis vérifie mes réflexes (après les épreuves que je viens de traverser je pense que j'en ait suffisamment !) avant de passer au-dessus de mon corps mutilé ce qui ressemble à une matraque noire. Il s'agit en fait d'un scanner réparateur portable qui permet au médecin de regarder si je n'ai rien de cassé et dans le cas contraire, de pouvoir tout réparer ou ressouder en quelques secondes, même les petites éraflures que comptent mon corps. Dans mon cas, le scanner réparateur manque de surchauffer tellement il détecte de blessures dans et sur mon corps, toutes signalées par un « bip » assourdissant qui semble ne jamais s'arrêter. Dès que le scanner portable a terminé son diagnostic, le médecin se tourne vers moi, surpris :

- Alors nous avons là un claquage au mollet, une épaule cassée, de multiples contusions et égratignures, vous devez souffrir atrocement ma pauvre !

- Je n'aurai pas dit mieux moi-même, je reconnais.

- Ne vous en faites pas, je vais immédiatement vous soigner tout ça, me rassure le médecin tout en m'adressant un sourire bienfaisant qui fait chaud au cœur après tant de torture et de souffrance.

Le professionnel de la santé appuie alors sur un bouton situé sur le côté droit du scanner réparateur portable et aussitôt, je sens les os de mon épaule se ressouder, mon mollet se rétablir de son claquage ainsi que toutes mes autres blessures se refermer, telle que mon arcade sourcilière qui est maintenant intacte.

Je remercie au moins mille fois le médecin qui sourit sans me quitter des yeux, avant de m'apercevoir que les gardes viennent de m'apporter un énorme repas constitué d'une entrée, d'un plat bien garnit et d'une grosse part de dessert. Cela suffit à me faire verser quelques larmes de joie dès que j'attrape le premier plat que j'avale en moins d'une minute. J'ingurgite les autres plats aussi vite que le premier et dès que j'aie terminé je soupire d'aisance et va tranquillement me coucher sans que personne ne s'y oppose, sans doute parce qu'ils comprennent que je suis épuisée.

Soudain, à l'instant où je trouve le sommeil (pour une fois) j'entends un brouhaha strident qui me tire immédiatement de ma somnolence. Je découvre alors que tous les gardes sont allongés au sol, inconscients et qu'en face de moi ne se trouvent plus que le médecin ainsi qu'un seul garde, dont la matraque électrique fume encore (signe qu'elle a récemment servi) et je me demande ce qui se passe. Le professionnel de la santé en profite alors pour m'attraper par le bras pour m'inciter à le suivre.

- Où voulez-vous m'emmener et puis qui êtes-vous?, je demande en me défaisant de sa prise.

Le médecin jette un bref coup d'œil au dernier garde debout au milieu des autres à terre et, dès que celui-ci hoche la tête positivement, le médecin enlève une pilule rouge qui se trouvait sous sa langue et à ce moment son apparence change.

« Une pilule qui permet de changer d'apparence ! », je songe en me souvenant que ces pilules sont très rares et le peu qui restent coûtent excessivement cher puisqu'elles sont interdites suite à trop d'excès d'usurpation d'identité par le passé.

J'écarquille les yeux en découvrant que la personne qui s'est emparée de l'identité du médecin m'est familière et qu'il s'agit d'Etienne, mon camarade de classe. J'ai encore du mal à réaliser que se tient devant moi la personne responsable de ma déchéance car c'est lui qui n'a pas respecté ma volonté de ne pas identifier mon ADN et par qui je suis arrivée ici, dans le domaine du roi où depuis je vis une vraie descente aux enfers.

« Il a osé se pointer ici, eh bien il va le regretter », je songe en sentant le léopard des neiges en moi gronder de rage.

Avant qu'Etienne n'ait le temps de comprendre ce qui lui arrive, je me jette sur lui et le soulève du sol par le col de sa veste pour ensuite le plaquer contre les barreaux de ma cellule.

- Sale traitre j'avais confiance en toi, c'est toi qui devrait moisir dans cette prison et subir toutes les choses abominables que j'aie dû affronter ! je siffle tout en le fusillant du regard.

- Je suis vraiment désolé Violette, je t'assure que je n'ai jamais voulu qu'il t'arrive quoi que ce soit!, plaide celui-ci en tremblant comme un feuille.

Je n'ai pas le temps d'ajouter un mot de plus car j'entends dans mon dos quelqu'un dire : « Lâche-le ». Je m'exécute docilement, puis me tourne vers la personne qui a parlé, il ne s'agit plus du garde mais du prince Adam en personne.

- Je sais que tu éprouves de la haine pour Etienne, dit Adam. Mais crois-le ou non, c'est lui qui m'a demandé de l'aide dans le but de te libérer et c'est grâce à lui que nous sommes ici et que nous allons te sortir d'ici.

Je digère cette information surprenante, puis me tourne vers l'intéressé :

- C'est vrai ce que dit le prince Adam ?

Celui-ci opine étant donné qu'aucun mot ne semble parvenir à sortir de sa bouche.

- Par contre il faut faire vite, me presse Adam. Mon père a prévu de te tuer et de prélever ton ADN animal pour me le restituer.

- Après tout ce que le roi m'a fait subir, je l'ai bien compris qu'il veut me tuer, je réponds en affichant un air déprimé. Et puis, cet ADN animal était prévu pour toi à la base et non pour moi...

- Je sais, mais tu peux le garder je n'en veux pas, me répond Adam. Mon père ne jure que par l'ADN de léopard des neiges depuis ma naissance, je sais qu'il ne m'apprécie pas autant que Ronan à cause de ça, il ne me considère pas comme son fils mais plutôt comme une honte pour la famille royale, mais je m'en fiche je refuse que tu sois sacrifiée pour ça.

- Ça fait plaisir de savoir qu'au moins un membre de la famille royale ne veut pas ma mort, je dis en souriant.

Adam me rend mon sourire et j'adresse alors un bref regard à Etienne sans lui adresser la parole car au fond, et malgré l'initiative admirable qu'il a prise de demander de l'aide à Adam pour me libérer, un infime partie de moi lui en veux encore de m'avoir trahie.

Soudain, alors que nous courons tous les trois vers la sortie, nous sommes stoppés en haut des marches par le roi en personne accompagné de 4 gardes qui nous bloquent le passage.

- Vous allez quelque part ?, me questionne le roi tout en me fixant de son regard d'acier froid comme la glace qui me fait froid dans le dos.

*****

Voici le chapitre 27 qui est assez long en espérant qu'il vous plaise bonne lecture à tous ! :D

A.D.N animalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant