Une dernière fois (en réécriture)

17

- Je peux te comprendre mais tu vois quoi par le mot "venger"? Il ne t'a rien fait...

Alors là, c'est la goutte de trop.  "La goutte qui fait déborder le vase" comme le dit la fameuse expression. Comment ose t-il dire qu'il ne m'a rien fait ! Certes à moi, non. Mais vu tout ce qu'il a fait, d'avoir mis enceinte ma génitrice... Alors oui, il faut que je me venge. Il n'a rien à faire dehors, il devrait encore être derrière les barreaux et encore pour un moment. Vingt deux ans, il est resté vingt deux ans en prison pour avoir tué quatre enfants. Quatre enfants innocents, à qui, il a ôté la vie.

Je sais,certes, que cela va me couter cher, mais je dois le faire. Je vais le payer, c'est certain. Mais je dois venger ces quatre âmes. Alors tout m'est venu dans la tête le soir où j'ai appris la terrible vérité. Je suis devenue une autre personne. Fini la gentille Lilas et bonjour à la nouvelle. Je ne suis peut-être pas devenue meilleure mais au moins je suis devenue quelqu'un. Et, c'est à ce moment là que ce scénario m'est venu. Il fallait que je mette "hors de danger" Bastien car il a toujours été là pour moi, et je l'aimais...enfin je l'aime. Et puis mes parents ,même si j'étais en colère pour m'avoir caché la vérité, ils sont mes parents. Et je suis partie, Cody n'était pas prévu au programme mais bon... Je sais pas comment cette idée m'est venue, jamais avant je n'aurais pensé faire cela, moi qui prônais la justice coûte que coûte ! Ici, elle n'a pas fait son travail alors je vais le faire à sa place.

- Il ne m'a rien fait ? Tu te fous de moi, j'espère ?

- Je veux bien comprendre Lilas que cette histoire t'ai traumatisé mais maintenant c'est fini, il a fait sa peine et tu ne pourras rien faire de plus.

- On dirait que tu le soutient et que c'est moi qui est folle !

- Ne dis pas ce que j'ai pas dit ! A quel moment j'ai dit que je le soutenais ? Jamais. Donc arrêtes s'il te plait.

- Donc tu me suis ou pas ? Car j'ai pu le temps maintenant.

Un long silence se fit entendre. Jusqu'à ce qu'il prononce son choix.

- Je te suis.

*

Pas un mot n'a été échangé depuis notre départ de l'hôtel. Un trajet long et plat. Aucun bruit dans la voiture, pas de musique, pas de paroles. Juste le simple bruit des pneus frôlant le béton sur l'autoroute. Nous avançons à grande vitesse. Vers où ? Je ne sais pas. À vrai dire, je n'ai rien ordonné à Cody et il ne m'a rien demandé. On tourne au tour de Paris depuis plusieurs heures maintenant. En attendant très certainement qu'un de nous deux romps ce silence infernal.

- On va où ?

On dirait qu'il a lu dans mes pensées dis donc.

- On va le retrouver ! Plus vite que prévu mais on y va !

- Et sais tu seulement où il se trouve ?

Chaque soir depuis une semaine pendant que Cody dormais dans sa chambre, je n'ai fais que tourner dans la mienne. Je cherchais partout sur internet la moindre information, le moindre indice pour le retrouver ! Cela m'a coûté beaucoup d'heures de sommeil, même trop à me rendre malade mais j'ai vu un résultat. Il se trouve dans une petite maison tranquille à la campagne non loin de la capitale.

- À environ 70 kilomètres. Suis la route que je vais te guider. Quand on sera arrivé, notre chemin s'arrêtera là bas. Tu partiras pour de nouvelles aventures. Je ne veux pas t'entrainer dans ma perde.

- C'est comme tu veux Lilas mais tu vas commettre une terrible erreur !

- Elle est réfléchie !

- On va s'arrêter à la prochaine station, j'ai une envie pressante et on a besoin d'essence.

- Tu le fais exprès ou quoi ?

- Calme toi, s'il te plaît. Sinon je t'abandonne ici ! 

- Oui, excuse-moi.

Ça fait bien dix minutes que j'attends. C'était apparemment pas si pressant que cela ! On dirait qui le fait vraiment exprès à prendre son temps comme ça ! J'ai peut-être parlé trop vite, le voilà.

- On dors là ce soir, j'ai réservé deux chambres, la nuit est déjà là. On repars demain matin.

- Sérieusement Cody ? On a le temps, il est à peine 19 heures !

- Oui, je suis sérieux. J'ai besoin de me reposer et très certainement toi aussi, on se revoit demain matin, bonne nuit.

Et allez ! Comme par hasard, j'en était sûre ! Il croit que ça va me faire changer d'avis, une nuit ? Il se trompe. Juste une nuit de plus à ruminer dans mon désarroi. Pendant que monsieur va gentiment tomber dans les bras de Morphée.

Son plan commençait à faillir, mais est-ce seulement le début ?