Chapitre 6 : Je t'aime

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J'ai dû me remettre de ce weekend mouvementé. J'ai encore deux poches de cernes sous les yeux, bien voyantes. Je me rappelle plus ou moins de la soirée mais je me souviens bien du rêve que j'ai fait. C'est assez perturbant, frustrant et gênant. Je me sens vide et dépourvu de sens. Je suis ridicule. D'avoir bu comme une alcoolique n'est pas la meilleure solution. J'ai honte.

"June ?! Beh qu'est-ce que tu as ?" questionnait Adeline.

"Très long à expliquer..."

Quand j'apercevais David entrer dans la salle des professeurs. Je déglutissais abondamment et je n'écoutais plus Adeline qui me racontait son week-end. Je prenais l'initiative de déguerpir pour me ressourcer dans les toilettes. Un endroit qui est toujours charmant dans toutes les circonstances, je dirais. Je tremblais perpétuellement. J'ai tellement honte de ce que j'ai fait ou du moins sur le peu que je me rappelle.

Dans la salle des professeurs

David déposait ses affaires près de la  première fenêtre qui donne sur la cour. Il avait vu June partir dans les toilettes. Il se posait des tas de questions jusqu'à ce qu'Adeline vienne l'interrompre dans ses pensées.

"Bonjour !" souriait la jeune femme.

"Bonjour !" répondait simplement David.

"Vous avez l'intention de faire quelque chose vis à vis de June ou ? Et il s'est passé quelque chose ce week-end ? Elle reste trop silencieuse à mon goût." s'exclamait Adeline.

"Si elle t'en parle tu comprendras pourquoi... et tutoie-moi... je ne suis pas si vieux que ça !" souriait-il.

"J'essaierai..."

Adeline repartait s'asseoir sur le divan. David voulait vraiment voir June alors il décidait de la rejoindre aux toilettes.

Retour aux toilettes

Mes yeux étaient devenus rouge après mes pleures du matin. Le miroir en face de moi révélait une personne perdue. Peu importe maintenant, je sais très bien qu'il ne veut plus de moi.

Je baissais la tête automatiquement quand la porte s'ouvrait. Je voudrais que personne se pose des questions à propos de mon existence. Je ne suis pas important. À moins que ce soit David qui est actuellement près de moi.

"June... arrête de te torturer avec ça... arrête de pleurer..."

"C'est toi qui dit ça ? Venant de toi... Tu pourrais t'abstenir de me parler..."

"Tu n'en fais qu'à ta tête mais sois raisonnable avec toi même... est-ce que tu veux réellement m'oublier et qu'on se regarde comme deux inconnus ou l'inverse ?"

Je ne répondais rien. Mais il continuait.

"Je te l'ai pas dit avant parce que... j'avais tellement mal et tellement de rancœur envers toi que je préférais juste m'éloigner de toi... mais en fait je suis vite rattraper par mes démons parce que je t'ai toujours aimé... je t'aime June comme au premier jour... enregistre le ça... et je veux que tu saches que je t'en ai voulu quand tu es partie... mais tu avais ta raison et je la comprends... Je l'ai toujours compris... et tu as agis comme une adulte mais tu as ton tort aussi... Tu ne m'as pas laissé le temps de te parler et tu n'as jamais eu le temps pour moi après... pendant tes études tu avais le temps... J'ai fait les mêmes études que toi même si tu as beaucoup de travail... Tu avais le temps... À partir du moment où je n'étais plus avec Marylin tu aurais pu être là... on a perdu cinq années... si je te fais du mal... on arrête tout.."

"Nan heureusement que je n'étais pas là... si Marylin savait que tu sortais avec moi... cela aurait été un vrai désastre David... et tes filles n'auraient jamais compris... mais j'ai mes torts je le sais... mais c'est le passé... y a un passé que je garderais dans mon coeur... à vie même... c'est quand j'ai commencé à t'aimer et que tu m'as aidé d'une façon que je te remercierai jamais assez... je t'ai aimé d'une puissance si-"

Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase que David me rapprochait de lui pour plaquer ses lèvres contre les miennes. Je contribuais à ce baiser que j'attendais depuis des années. J'oubliais toutes mes peines et toutes mes rancoeurs. C'était comme si tous mes maux avaient disparus.

Après ce baiser si doux, j'eus le souffle coupé. Mais le bien-être prenait place dans tout mon corps. On se regardait avec une intensité débordante d'amour. Je lui sautais au cou pour lui le serrer dans mes bras. J'attendais ce moment avec impatience. C'est comme si je revivais.

"Veux-tu devenir mon amante ?" questionnait David.

"Avec plaisir..." souriais-je mesquinement.

On a dû se détacher l'un de l'autre à l'entente de pas. J'ai fait diversion en débutant sur un sujet quelconque.

"Et comme je suis ta stagiaire... comme on a jamais le temps de mettre ça au point ou très peu... on peut le faire quand ?"

Oui, je vous ai pas dit... cette année c'est ma première année en tant que professeure donc j'ai l'obligation d'avoir un tuteur. Il s'avère que c'est lui évidemment. Il est expérimenté en la matière... et pas que dans le sens figuré.

"Oui évidemment June... je suis tout ouïe ! Par contre il faudrait me dire quand bien sûr ! Oh bonjour Marie ! Tu vas bien ?" me souriait-il mesquinement.

"Hey salut vous deux ! Oh oui mais j'ai les premières juste après je sens que je vais  m'énerver !" riait-elle.

"Moi aussi tiens ! Tu peux me dire ce qu'il ne va pas étant leur professeure principale..."

"Ah oui c'est vrai !! Je suis étonnée d'ailleurs qu'en tant que nouvelle professeure... ils te respectent autant !" remarquait-elle.

"Je ne sais pas comment je dois le prendre... mais je me suis inspiré de mes mentors de l'autrefois !" riais-je.

David me regardait par-dessus ses lunettes tout en se mordillant la lèvre inférieur. Il bougeait sa tête de gauche à droit en signe d'exaspération.

"Tu nous mets du baume au coeur June !!" s'exclamait Marie.

Après s'être lavé les mains, Marie nous souhaitait une bonne journée et se dépêchait à l'entente de la première sonnerie de la journée.

"Je vais être en retard !"

"Bon courage avec les premières !"

"Merci June !"

En nous laissant que tous les deux et en commençant qu'à 10h tous les deux, je prenais la peine de fermer la porte des toilettes à clé. Je regardais David mesquinement. Puis, je me jetais sur ses lèvres qui m'avait éperdument manqué.

"On a pas beaucoup de temps June..." me disait-il entre deux baisers.

"Je sais..." souriais-je.

"Une femme heureuse est une femme amoureuse..." chuchotait-il à mon oreille.

"Un homme heureux est un homme amoureux..." rétorquais-je pleine de malices.

Je me détachais de lui à ma plus grande déception. J'aimais tellement être dans ses bras. Ce qui est le plus drôle, ce que l'on fait presque la même taille à quelque centimètres près. Je fais environ 1M62 et lui 1M65. Il n'y a pas beaucoup de différence mais on est petit.

Je me recoiffais. Je sentais son regard insistant sur moi. Il souriait.

"Pourquoi vous me regardez monsieur ?" demandais-je d'un air innocent.

Il me répondait par un sourire.

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Heeeeey! Voilà ce fameux rapprochement ! Mais est-ce que cela va durer ?

Je suis tombée dans un cercle vicieux - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant