Je suis malade depuis quelques jours. Je vomis tout le temps. Le docteur voulut me mettre en congé maternité dès maintenant. J'ai refusé. Mes élèves vont se retrouver sans professeur, j'ai nullement envie de les faire échouer. Je dois assister au conseil de classe également puisque mes élèves veulent que je sois présente. Ce qui est normal pour ceux qui m'ont en tant que professeure principale. David a voulu prendre ma place mais j'ai refusé tout autant. Je suis enceinte, c'est pas une maladie.
- T'es sûre que ça va ? questionna David, en montant les escaliers.
- Oui, arrête de t'inquiéter... Ce n'est pas parce que je marche à deux à l'heure que ça ne va pas. Je suis enceinte, c'est pas une maladie. Certes, j'ai vomi pendant quelques jours mais c'est rien. L'année scolaire va bientôt se finir. J'y pense... je pourrais pas faire la rentrée... fis-je remarquer tristement.
- Tu pourras toujours faire ton premier jour et leur expliquer... tes élèves verront ton gros ventre... gloussa-t-il.
- T'es très drôle... j'adore ton sens de l'humour, ironisai-je.
- Tes hormones t'ont fait perdre ce trait que j'aime tant... se rattrapa-t-il dans ses propos.
- Un homme aussi parfait que toi... n'existe pas, souris-je.
En arrivant, dans la salle des professeurs, en fin d'après-midi, peu de monde fut acte de présence. Les conseils de classe avaient commencé tôt. J'attendis avec impatience ce troisième conseil de ma vie d'enseignante. Une année qui s'achève à une vitesse que je surestimais trop lente à la rentrée officielle de septembre. Beaucoup de choses se sont réalisées, finalement, un rêve d'être au contact d'adolescent déboussolés et d'anciens apôtres, comme dirait-on. Que de bons souvenirs en définitive.
David me prévint de son départ au conseil de ses terminales. Toujours dans la plus grande discrétion, je zieutai son joli fessier. C'est vrai que cela devenait une habitude, une habitude intéressante.
- T'es vraiment amoureuse toi ! s'affala Adeline sur la place de canapé vide à côté de moi.
- Si tu savais... rougis-je.
- Ah ouais ! Il te fait toujours le même effet... ce coquin ! ria-t-elle.
- Toi et Mickaël, c'est pas mieux, constatai-je. Elle me regarda d'un air fautif.
- Tu veux un café ? questionna Adeline.
- Plutôt un jus d'orange mais laisse-moi faire... je suis pas malade non plus hein.
Je pris une tasse dans le placard, la tasse quotidienne d'Adeline avec une danseuse de tango en image. Pas très représentative de ses exploits sportifs mais sûrement un rêve inassouvi. Ce dernier peut l'être si Mickaël met la main à la pâte.
- Ah, tiens ! June, y a un élève qui t'attend, m'informa une professeure. Je la remerciai.
Dans la foulée, je donnais le fameux café noir sans sucres à mon humble collègue. Je me dirigeais hors de la salle. J'aperçus mon brillant élève en béquilles.
- Toujours aussi doué ! Attends, j'arrive !
En bas de l'escalier, il me remit sa dissertation. Je discutai un peu avec lui. J'étais surtout curieuse de savoir le pourquoi du comment il est en béquilles : son pied a, apparemment, atterri sur le côté béton au lieu du sable au saut en longueur. Des choses qui arrivent. Je remontai à la hâte les marches mais tout ne s'est pas passé comme prévu. J'ai glissé, en avant, sur une des marches. Je ne dirais pas que j'ai perdue connaissance mais presque. Ma démarche oscillait de plus belle en resurgissant dans la pièce à moitié vide.
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Je suis tombée dans un cercle vicieux - TOME 2
Novela JuvenilAprès cinq de séparation, nos deux amants sont de retour pour une nouvelle histoire, peut-être une renaissance pour eux.