Parfois dans la vie, des choses arrivent. On ne sait pas bien pourquoi, ni même comment, mais elles arrivent. Ma rencontre avec Nour fait partie de ce genre de choses.
J'étais jeune. Je devais avoir une vingtaine d'années. Et alors que tous mes amis étaient occupés à "profiter de la vie" comme ils disaient, je restais dans mon coin et me focalisais sur mes études.
J'ai toujours été timide, et c'était ainsi, je m'enfermais dans mon cocon, telle une chenille, espérant qu'un jour je devienne papillon.
Lorsque j'ai rencontré Nour, je suis devenu ce papillon.
Elle était si belle. Elle en faisait tourner des têtes, elle en faisait battre des cœurs et bien sur, je n'y échappais pas.
La première fois que je l'ai vue, j'étais chez un ami. J'avais travaillé toute la journée et j'avais fini par aller passer du bon temps, pour me changer les idées sûrement. Elle était là elle aussi.
Et comme cela semblait si naturel, elle a engagé la discussion. Elle maniait facilement les mots, elle me parlait aisément. Alors, imitant son éloquence je tentais de prolonger, toujours un peu plus, la conversation. De temps en temps elle souriait, parfois elle hochait la tête. Ainsi, de manière tout autant naturelle, nous avons gardé le contact.
Elle me plaisait depuis le début, c'était indéniable, cependant un beau jour je me suis rendu compte que ce que je ressentais allait au delà de l'attirance. Il fut un jour où elle a jailli dans mon esprit et un sourire béat s'est dessiné sur mes lèvres, j'ai ressenti quelque chose se serrer dans mon ventre.
Je ne sais pas ce qu'est l'amour, mais si je devais donner une définition, je pense que je décrirais ce que je ressens en l'imaginant. Et je crois bien que cette sensation qui m'était nouvelle était partagée.Et toujours naturellement, comme tout semblait se faire avec elle, nous nous sommes aimés. Divine Idylle. Nous nous aimons toujours, du moins c'est mon cas.
Un soir je me suis agenouillé et je lui ai demandé sa main.
C'était un beau mariage, je m'en souviens encore.
Elle est arrivée dans la chapelle Saint-Paul de Damas vêtue d'une belle robe blanche, sa longue chevelure brune était relevée en un chignon.
Oh souvenirs fugaces et joies mélancoliques.
Et puis, petit à petit, nous avons commencé à imaginer la vie.
Nous parlions d'enfants, de futur, de projets, de voyages. Nous pensions l'impossible être possible, et c'est ainsi je crois quand on aime, tout nous parait accessible, tout nous parait réalisable. Le conditionnel est alors passé au présent et son ventre s'est arrondi.
Les premières désillusions se sont posées en travers de notre chemin, l'enfant n'a pas vu le jour. Larmes, insomnies et remises en question.
Mais tels les papillons que nous sommes, nous avons réussi à survoler ces malheurs.
Et la vie continue, et les essais se perpétuent.
Une fois de plus, son ventre s'est arrondi,
Au bout de neuf mois de prières et d'espérance, non pas un, mais deux enfants vinrent au monde. Soledad fut celle qui arriva en premier. C'était un beau bébé. Déjà à sa naissance elle avait sa fameuse tignasse brune et bouclée. Un minute plus tard, ce fut le tour de Victor, il ressemblait beaucoup à sa sœur, avec un peu moins de cheveux.
Et je pense que c'est à partir de ce moment là, que ma vie a réellement débuté.
Élias.
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soledad ou les jours heureux.
Short Story« Et quand Soledad dansait, le monde dansait avec elle. » Elias, Nour, Victor et Soledad formaient une petite famille des plus normales rythmée par les aventures de chacun. Mais subitement le monde ne tourne plus rond, les colombes p...