Chapitre 1

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Chapitre 1


« Tu vas au lit pensant que demain sera un jour comme les autres. Tu te réveilles et on te fait une déclaration qui changera ta vie à tout jamais. » L.


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Je suis sur mon lit sous ma couette en train de savourer la grâce mat du dimanche matin surtout que j'ai passé la nuit à traîner avec les copains à faire tout et n'importe quoi, j'ai vraiment besoin de dormir. C'est en somnolant que je remarque une touffe de cheveux mal coiffés sautiller sur mon lit. Ma petite sœur je promets de la tuer un jour.

-Pousseul fi yow (Dégage d'ici toi)...

-Ma bagne. Kay wouyou yaye. (Je refuse. Viens répondre à maman).

Elle a 5 ans mais j'ai jamais vu plus tête de mule.


-Dis à Maman que Laye dort.


Elle part et je l'entends dire sans doute depuis le salon à maman. « Man Laye neina day neilaw (Man Laye dit qu'il dort) ». C'est ainsi qu'elle niqua ma journée. Je ferais mieux de me lever avant de recevoir une bouteille d'eau en pleine figure. Mère bi you sadigue yoyou lay def. (Elle a tendance à faire ce genre de chose sadique).


Je mets le premier t-shirt que je trouve sur la pile de vêtements entassés dans cette chose que j'ose appeler armoire sur mon pantalon de survêt. C'est en faisant la tronche que je quitte ma chambre prenant la peine de bien traîner mes pieds pour me diriger dans le salon où je vois mon père que je vois rarement. Toujours en voyage d'affaires pour que sa société d'architecture reste prospère. Je m'en plains pas cette maison est meilleure quand je suis le seul homme qui commande. Il est assis sur le canapé sirotant son café lentement en se concentrant sur la chaîne France24.


-Laye do nouyou sa papa yow (Laye tu ne salues pas ton père)....


Ma mère me tire de ma rêverie, j'avais même pas remarqué que je me suis assis sans avoir dit bonjour.

-Bonjour papa.

-Meunone gua seulemou aussi (T'aurais pu te débarbouiller aussi).

-Ah maman je dormais tranquillement, yama yé (Tu m'as réveillé) et je compte me recoucher.
-Abdoulaye c'est moi qui t'ai appelé car je crois qu'il est tant qu'on discute de quelque chose... Intervient mon père... T'as 15 ans t'es plus le jeune garçon que je pouvais tabasser parce qu'il a fait une bêtise. Fimou toleuni sa yarr damena. (En ce moment, je n'ai plus le droit de te frapper).


Évidemment. En ce moment je suis un petit homme. Mais pourquoi mon père réfléchit à ce qu'il doit me dire. Aurais-je encore fait une bêtise ? Pourtant ces temps-ci je suis sage. Même wa Saint-michel guedj naigne ma coller. Mon père me tire de mes pensées.



-Sa yaye mome diapenani défo dara mais mane khamenani amene gua guel wala diote guako ame. (Pour ta mère t'es encore un innocent mais moi je sais que tu as une copine ou t'en a eu)

Et mon père qui me dit ça au calme. S'il savait que j'en ai 3.


-Et ??? Je demande voulant savoir où il veut en venir.


-Tu te souviens de ton oncle Abdoulaye Gueye, ton homonyme ?


Il est mort alors que j'avais 3 ans. Comment veut-il que je me souvienne de lui ? J'étais bien trop jeune.

-Non, je n'ai aucun souvenir de lui mais je vois qui c'est.

-Normalement nous devions être associés dans l'entreprise d'architecture. Nous étions collègue dans un cabinet et nous savions que nous nous faisions exploiter alors on a décidé de faire tous les deux des économies avoir assez d'argent et monter notre propre boite. Malheureusement des années plus tard l'argent était là mais quand tout était sur le point de commencer, il eut un accident de voiture. Sur son lit d'hôpital, il m'a dit sa dernière volonté. Il avait foi en moi, en notre projet, il savait qu'on allait réussir et même s'il ne serait pas là pour le voir il était content de notre travail. Il a dit qu'il savait que sa femme n'accepterait jamais que j'élève sa fille mais je pouvais faire une chose et c'était de faire de cette dernière ma belle-fille quand elle aura l'âge. Pour lui c'était un moyen pour que sa fille ait la vie qu'il a toujours pour elle. J'ai accepté. Je lui ai donné ma parole et tu sais que je n'y faille jamais.

Mon père baisse la tête pendant que j'essaie d'analyser son long speech..... Non mais c'est quoi cette merde ? Je suis fils unique, je n'ai que 4 sœurs donc pour que cette fille devienne la belle fille de papa elle doit m'épouser. Je me lève automatiquement.


-J'épouserais jamais une fille que je ne connais même pas. Vous avez cru qu'on vivait au moyen âge ou quoi ???


Je me lève et quitte le salon prenant bien soin de claquer la porte.

Chronique de Laye ( Tome 1 et Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant