Chronique de Laye ( Tome 1 et Tome 2)

Chapitre 4

Chapitre 4

« Je me suis surpris à boycotter mon propre mariage mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour que le monde sache que cette vie n'est pas celle que j'ai choisie. » L.

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Après mon monologue, elle s'est levée et elle est partie. Je me sens presque mal d'avoir dit ça car sans doute mes mots n'ont pas dû lui faire du bien. Je crois que je lui dois des excuses. Mais si elle avait dit non, rien de cela ne serait arrivé donc c'est sa faute à elle aussi. Ce n'est pas ça mais je dois aller chez Malick.

Avant de franchir les escaliers j'entends ma mère crier mon nom. Elle s'est donnée comme mot d'ordre de pourrir ma journée ou quoi ???

-Oui maman... Je réponds tout en me dirigeant vers le salon. Une fois arrivé, je vois 4 paires

de yeux qui me scrutent.

-Yow fo dieum ? (Où vas-tu ?) Viens raccompagner Binetou et Alima chez elles.

Donc ma future femme est arrivée aujourd'hui et elle pourrit déjà ma vie. Trop cool ça... Putain....

-Mais maman, où est le chauffeur ? Qu'il mérite son salaire !!! Moi je dois aller chez Malick.
-Tata c'est pas grave, avec maman on peut prendre un taxi.... Intervient Alima.

-Cool... Un taxi, bonne idée ça. Moi j'y vais.

-Abdoulaye Fall kagne guay neik nitt (Quand te comporteras-tu normalement)? Comment peux-tu laisser ta future femme et sa mere prendre un taxi ??? Dit ma mère... Et ne me parle pas d'Assane. Il est parti avec Astou faire les courses. Et arrête de me parler de Malick, je sais bien que tu n'as rien d'urgent à faire là-bas à part takhawalou (traîner).

Après ça je ne trouve absolument rien à dire. Je me dévoue. Je tourne mon regard vers le canapé où sont installées Alima et sa mère.

-On y va si vous êtes prêtes.

Après ma phrase, elles se lèvent. Mais ce n'est qu'après des au revoir en n'en plus finir qu'elles se décident de se me suivre pour qu'on puisse enfin partir.
Je les ai amenées à Grand-Dakar dans le plus grand des silences. Ta Binetou était assise devant et Alima derrière. Les uniques fois où le silence était rompu étaient quand Ta Binetou m'indiquait le chemin à suivre. De temps à autres je jetais un coup d'œil dans le rétroviseur pour observer Alima. Elle avait la tête posée sur la fenêtre du 4x4 et était plongée dans ses pensées. A quoi pensait-elle ? Je ne le saurais jamais.

Une fois devant la porte, Ta Binetou m'a invité d'entrer. J'ai décliné son offre de la manière la plus polie que j'ai eue. Je suis sans doute un connard mais je ne veux pas l'être devant elle.
Dans la voiture je regarde ma montre. Putain, il est déjà 20h. J'ignore maintenant comment je pourrais aller chez Malick. D'autant plus que demain je dois aller au boulot. J'abandonne l'idée d'aller aux P-A et finalement je décide de rentrer chez moi.
Pendant que je repense aux rebondissements qui constituaient ma journée tout en étant au voulant sur la route, j'entendais la sonnerie de message sur mon portable. Je regarde et qui je vois ? Khadija en train de me dire « BB g envie de tw. Si on se voyait dans ton appart. » Rien de mieux pour me faire afficher un gros sourire. Alors ça oui... C'est exactement ce qu'il me faut pour sauver cette journée. Je lui réponds que j'étais d'accord avant de faire demi-tour pour me diriger à Ouest-foire. Papa s'est décidé d'investir dans l'immobilier, il m'a confié la gestion et je me suis fait plaisir en gardant un des appartements de l'immeuble de Ouest-foire. Bien-sûr qu'il n'est pas au courant et le jour où il le saura, je serais mort sans doute. Je ne peux pas ramener de filles à la maison quand ma mère est là-bas et je ne peux pas attendre tout le temps sagement qu'elle aille quelque part pour le faire. Ici j'ai toute mon autonomie.
Je suis arrivé et bien installé dans mon appart attendant l'arrivée de Khadija. C'est un petit appart mais pas mal pour un célibataire chambre, salon, cuisine, salle de bains et toilette. Je l'ai meublé moi-même. Je vous interdis de me juger. D'abord je n'ai jamais fait vœux de chasteté et je crois que vous ne vous imaginez pas que j'allais être fidèle à une femme que je ne compte même pas toucher.