Chronique de Laye ( Tome 1 et Tome 2)

Chapitre 12

  Chapitre 12

****Laye****

J'espère qu'elle est juste venue rendre visite et qu'elle va vite déguerpir.

-Bonsoir...Dis-je en restant statique devant la porte.
-Bonsoir... Me répond-on. Il y a avec Khadija mes parents et mes sœurs.
-PAPA...Crie ma fille avant de sauter sur moi.
-Comment vas-tu ??? Lui demandé-je avant de la prendre dans mes bras et lui faire une bise.
-Pourquoi tu n'étais pas là quand nous sommes arrivées ?
-Vous êtes là depuis hier ??? Dis-je avant de la reposer.

Je regarde ma mère qui me regarde également. Khadija a les yeux baissés. Si elle pense que je vais l'agresser elle se trompe. A rien je n'ai rien à lui dire. De toute façon amoul diome.

-Maman, je peux te voir ?
-Bien sûr...Dit-elle avant de se lever.

Nous allons dans sa chambre.

-Qu'est-ce que Khadija fait ici ?
-Demande-le-lui.
-Maman, je peux savoir pourquoi tu ne l'as pas mise à la porte quand elle est arrivée ?
-Qui a mis Khadija dans cette maison ?
-Toi...Répondis-je à ma mère qui semble avoir la mémoire courte.
-Comment ça moi ?
-Maman, dois-je te rappeler que je n'avais aucune envie d'épouser Khadija et que toi tu m'as forcé à l'épouser sous prétexte qu'elle était enceinte ?
-L'épouser était ta responsabilité.
-Quoi qu'il en soit, je me suis marié avec cette folle, maintenant on est divorcé et je veux qu'elle quitte cette baraque.
-Vous n'êtes pas divorcés, elle est enceinte.

Je me rappelle que j'avais pas parlé avec elle de cette histoire.

-Si on l'est. Le fait de ne pas pouvoir répudier une femme enceinte n'est pas religieux mais culturel.
-Comment ça ?
-Je suis allé voir un ouztaz qui m'a parlé de ça et c'est bien écrit. On peut répudier une femme enceinte mais c'est son ideu qui dure jusqu'à la naissance du bébé.
-Alors ça je savais.
-On sait rien de toute façon. Puisque je ne peux pas compter sur toi pour foutre Khadija. Je vais le faire moi-même.
-Foutre dehors, yow nitt gua (T'es fou ou quoi) ?
-Maman, par quelle langue dois-je dire que Khadija n'est plus ma femme pour que tu le comprennes ?
-Tu penses réellement que moi en ce moment j'ai la moindre affection pour Khadija après ce qu'Alima et elle t'ont fait ?
-N'oublie pas aussi que papa m'a lui-même demandé de laisser Alima faire que la partie qu'elle réclamait était celle qui lui revenait de droit, vu que son père et lui ont monté l'entreprise ensemble.
-Ce qui est fait est fait. Mais ne pense pas pouvoir renvoyer Khadija. Tu as pensé à l'enfant dont elle est enceinte et surtout à ta fille qui est assez grande pour savoir et comprendre ce qui se passe ? Tu as pensé à elle ?
-Putain...Soupiré-je avant de m'affaisser davantage.
-Tu peux dire ce que tu veux mais Khadija est dans son droit.
-Quel droit ?
-Si vous n'êtes plus mariés, tu as dit que le ideu prenait fin avec l'accouchement. N'oublie pas normalement la période d'attente se passait au domicile conjugal.
-C'est trop facile que Khadija foute toujours sa merde et s'en sort tout le temps.
-Tu peux parler toi. Tes femmes t'ont quitté et t'ont trainé devant les tribunaux, je cautionne pas cela mais quand même c'est arrivé parce que tu avais une maîtresse. Affaire you gnak fayda yoyou. Avoir deux ravissantes femmes et tu es allé voir ailleurs malgré ça. Si tu savais à quel point je t'en veux, tu t'abstiendrais.

Comme d'habitude, ma mère me tire les bretelles.

-90% des mecs sont infidèles.
-Tu n'avais qu'à t'arranger pour te retrouver parmi les 10%.

Quelle réplique !!!
Je sors de sa chambre sans repasser par le salon. Ma mère a raison, je ne peux pas foutre Khadija dehors. Toutefois je me réserve le droit de ne plus avoir quoi que ce soit à faire avec elle.
Je vais prendre une douche.
Pendant que l'eau coule le long de mon corps, je repense à Khadija. En fait, cette fille c'est comme une mauvaise herbe, elle croît toujours. On ne peut pas s'en débarrasser. En plus la meuf est chanceuse.