Chronique de Laye ( Tome 1 et Tome 2)

Chapitre 11

           

Chapitre 11

« La vraie recette du bonheur, je crois est partout la même. Un esprit de dépassement qui te fait ne pas perdre ton temps pour des futilités. » L.

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Après mes mots, elle écarquille les yeux. J'attends sa réponse fermement. Tout à coup elle se met à rigoler.

-Comment oses-tu me faire une scène de jalousie ?

-J'ose parce que je suis ton époux.

-Epoux de quoi ? De qui ? D'un mariage qui n'a jamais été consommé. Et même entre nous qui devrait faire une scène de jalousie ? Khadija m'a tout dit.

Putainnn. J'essaie de paraitre impassible mais j'avoue avoir les chocottes.

-Et qu'a-t-elle dit au juste ?

-L'autre jour elle m'a appelé pour me dire qu'elle est allée rendre visite à une de ses amies à Ouest-foire et qu'elle t'a vu entrer dans un immeuble avec une fille. J'ai refusé de la croire, elle m'a demandé de venir sur place. Je suis arrivée quand j'ai vu ta voiture j'ai eu l'impression d'être poignardée. Mais j'ai dit à Khadija que ça ne prouvait rien et elle m'a demandé d'attendre. J'ai attendu. J'étais de l'autre côté de la rue, tu ne pouvais pas me voir. Laye tu es sortie de l'immeuble avec une fille. Je t'ai vu l'embrasser. A ce moment, y avait plus de place pour des spéculations. Jamais je ne me suis sentie aussi humiliée...

Je la vois prendre un mouchoir pour sécher des larmes qui se sont versées. Là, j'avoue que je me sens con.

-Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

-Te dire quoi ? Quelque chose qui te donnera l'occasion de me rappeler que ce mariage c'est ton père qui l'a voulu pas toi, que tu t'en fous éperdument de ce mariage ou de moi? Non, j'ai préféré passer mon tour. J'ai appelé ma mère pour le lui dire. Je voulais juste partir. Elle me l'a interdit formellement et elle m'a dit que si tu me trompais que c'était à moi de faire en sorte que tu ne le fasses plus alors j'ai oublié cette histoire.

Une fois à Dakar, je promets de tuer Khadija. Tout à coup, je remarque que les gens sont en train de nous regarder. C'est vrai qu'on a un peu crié. Le fils du propriétaire à l'origine d'un scandale, je doute que ça soit une bonne pub. Mieux vaut que cette conversation se continue dans la suite. Je me lève et tends la main à Alima.

-Montons.
-J'ai pas envie.

Putain... Une Alima qui se comporte comme une gamine. Manquait plus que ça.

-S'il te plait. T'as pas vu que les gens nous dévisagent.

-Je m'en fous.

-Si tu as envie que je te porte en sac patates, je vais pas me gêner mais je crois que tu préfères marcher.

Après m'avoir fait un tchipp, elle se lève et commence à marcher. A force de trainer avec cette impolie de Sali, ses mauvaises habitudes allaient déteindre sur elle. C'est fou comme je déteste ce bruit.

Je vois qu'Alima ne prend pas la direction de la suite mais plutôt celle de la sortie. Je lui tiens le bras.

-Lâche-moi... Dit-elle en se tirant hors de ma portée et continuant d'avancer à grosses foulées.

Je la suis, une fois dehors elle s'arrête. Je me mets en face d'elle.

-Je peux savoir ce que tu es en train de faire ?

-Tu as dit qu'on rentrait à Dakar. La direction de Dakar c'est par là... Dit-elle en pointant la route du doigt.

C'est pas comme ça que j'imaginais ma soirée. Je crois que vaut mieux essayer de rattraper mon coup. Je m'avance jusqu'à elle, j'essaie de l'embrasser mais elle tourne la tête.