Chapitre 1

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Juliette

Une main dans mon dos me pousse légèrement, m'encourageant à entrer dans ma « nouvelle chambre ».

-Entre Juliette n'aie pas peur ! Me dit Emma d'une voix douce.

Je la regarde, ses petits yeux noisette plissés lui donnent un air sympathique. Elle a les cheveux courts, à la garçonne raides et bruns. Je ne saurais pas comment l'expliquer mais quelque chose en elle est rassurant comme si, à ses côtés, il ne pouvait rien nous arriver.

Je finis par entrer timidement, tenant ma valise fermement. Autour de moi, des murs blancs à perte de vue donnent à la pièce une impression de vide. J'ai la tête qui tourne, j'ai besoin de m'asseoir. Emma a dû deviner, à mon air crispé que ça n'allait pas et décide de me laisser seule quelque temps afin que je puisse m'installer.

Avant de partir elle m'indique où se trouve la fontaine à eau, si jamais j'ai soif.

Je reste un moment seule, silencieuse. J'ouvre lentement ma valise, une photo en tombe. Je la saisie : sur celle-ci, il y a mes parents, ma grande sœur Ashley et moi. Nous l'avions prise lors de nos dernières vacances d'été. Nous sourions tous sur cette photo sauf moi, est-ce parce que je savais déjà à l'époque ce qui allait se passer ? Je me sens vide, comme si j'étais incapable de comprendre ce qui m'arrive.

Je repose la photo et, d'un air nostalgique je finis de ranger mes affaires.

Emma

Juliette Maelis, quelle jeune fille étrange ! Me disais-je. Au premier abord elle m'a paru triste comme si un poids énorme pesait sur elle, comme si elle vivait avec une pression constante.

-C'est normal, tous les patients font cet effet-là ! M'avait dit Jerry.

Je viens de débuter ma carrière, j'ai encore tout à apprendre. Jerry est chargé de s'occuper des dossiers de chaque patient, je me suis très vite liée d'amitié avec  lui. Sa sensibilité est la qualité qui fait sa différence, il connaît chacun des patients et fait de chacun un cas à part, c'est pour cela que cet hôpital à une si bonne réputation.

-Tu sais leurs maladies ne sont que des détails ils sont avant tout des personnes comme toi et moi, avec un passé, une histoire et des rêves. Avait continué Jerry. Tu comprendras tout ça au fur et à mesure .

Je reste pensive. On m'a chargé de m'occuper de Juliette, mais est-ce que je saurais comment faire ? Et si elle ne m'acceptait pas ? Je chasse mes doutes : ils ne me feront pas avancer.

J'hésite à retourner la voir...Je suis peut-être partie trop vite tout à l'heure, mais elle avait l'air si triste et je me suis dit que si elle voulait pleurer elle serait mieux seule. Je vais attendre un peu et j'y retournerais. J'espère que tout se passera bien.

Juliette

Je regarde mes étagères : toutes remplies ! Mes vêtements sont classés par couleurs de la teinte la plus chaude à la teinte la plus froide. Satisfaite, je décide d'aller à la fontaine, tout ça m'a donné soif.

J'ouvre la porte de ma chambre, je regarde dans le couloir : il n'y a personne. Je commence à marcher et j'aperçois la fontaine , il n'y a personne autour...

Je m'avance et prends un gobelet en plastique. Au moment où je m'apprête à me servir j'entends une voix derrière moi.

-Alors c'est elle ?

Je me retourne, une petite fille plus jeune que moi je dirais d'au moins 4 ou 5 ans me regarde incrédule. Elle a les cheveux châtains, séparé par deux couettes ondulés.

-Excuse-moi je n'ai pas compris...Je réponds timidement.

-Pardon, comment tu t'appelles ?

-Juliette, Juliette Maelis. Je suis nouvelle, je viens d'arriver, et...et toi c'est comment ?

-Enchantée et bienvenue ! Je m'appelle Chiara Botel ! Et lui c'est Christopher dit-elle en désignant quelque chose d'invisible.

-Christopher ? Je ne comprends pas, je ne vois personne d'autre à part nous deux...

J'avoue que je ne comprenais pas trop.

-Oh...Je pensais...continue-t-elle, je pensais que toi tu le verrais...pardon...

-Je ne comprends pas de qui tu parles ?

-En fait c'est pour ça que je suis ici, je suis schizophrène et je vois Christopher depuis ma naissance. Il m'a toujours guidé dans mes choix, il m'a toujours dit ce que je devais faire ou ne pas faire. Christopher me dit que je peux te faire confiance.

Je me sens soudain bête de ne pas avoir compris plus tôt...

-Oh, euh...et bien oui...oui tu peux me faire confiance.

Elle relève la tête, un sourire illumine son visage, elle me questionne.

-Et toi pourquoi tu es ici ?

Les 5 dégénérés. (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant