Les 5 dégénérés. (Terminé)

Chapitre 17

Juliette

Mes rêves deviennent très vite cauchemardesques : je rêve de Chiara anéantie, à genou contre son lit, la tête dans ses bras croisés posés sur celui-ci, elle pleure et hurle "Christopher est mort ! Les médicaments l'ont tué !".

Puis je vois Antwan à genou se tenant la tête avec ses mains, une ombre derrière lui lui chuchote "Je t'avais dis que cette fille finirais par te laisser tomber, maintenant qu'elle n'est plus là pour t'aider tu vas payer ta traîtrise" les hurlements d'Antwan se noient dans une sorte de fumée noire et je ne peux rien faire, je n'arrive même pas à parler les sons refusent de sortir de ma bouche.

Ensuite je vois Carol tentant de lutter contre toutes ses émotions qui semblent vouloir s'exprimer toutes en même temps "Prisonnière de ses émotions..." je me dis.

Enfin je vois le visage sans émotions de Vladimir, autour de lui des personnes l'encerclent "Les alliés d'On"  les appelaient-il. Malheureusement il ne peut rien faire à part bougonner, ses muscles sont tout mous.

Un par un je vois mes amis sombrer et je ne peux rien faire pour les aider.

Non...Non je ne veux pas !

Soudain apparaît mon père, il se tient en face de moi et avec son air le plus sévère il me dit : "C'est ta punition."

-Quelle punition ? Je demande.

Nous nous retrouvons soudainement dans une forêt et je sais très bien ce qui va se passer car ce rêve, je le fais chaque nuit.

Mon père reprend : "Ta punition...Pour ce crime."

-Mais je n'ai rien fais !

"Quoi que tu fasses, quoi que tu dises c'est sur toi que pèse ce crime."

-Non c'est faux !

"Tu vois tes amis ? Tu es responsable de se qu'ils vont devenir c'est à cause de toi si ils sont comme ça car tu n'as rien fais pour les aider !"

Les larmes me montent aux yeux. Mon père me dit ces dernières paroles :

"C'est sur toi que pèseront tout ces crimes à présent car malgré tes efforts tu finis toujours par détruire ceux qui t'entourent. Tu as détruis ta famille et tu détruiras tes amis."

Je voudrais lui crier que tout ce qu'il dit est faux mais une fois de plus, aucun sons ne sort de ma bouche.

L'image de mes amis luttant contre leurs maladies et celle du corps de ma mère sans vie à mes pieds tourne en boucle dans mon esprit.

Qu'est-ce qui m'arrive ?

Je me réveille en panique, je me lève. Mes pas me guident inconsciemment vers le bureau. Je sais que c'est ici que sont rangés les dossiers et j'éprouve le besoin de les voir.

Je cherche un bon moment avant de les trouver dans une boîte jaune. Je cherche le mien mais je suis si tendue que je fais tomber la boîte par terre, heureusement personne ne m'entend. Je tombe sur le dossier de Ricky dont on a pas eu de nouvelle depuis un moment. Ce que je lis me glace le sang :

"Suite à de nombreuses crises répétées et incontrôlables, nous sommes dans l'obligation de commencer la procédure. Le petit Ricky devra être emmené dans la salle, les médecins feront le nécessaire pour que l'intervention se passe bien. -Le directeur."

Je regarde plus bas il est écrit :

"Heure de décès : 14h08. J'atteste que Ricky Julian est mort par injection en ce jour."

Je me laisse tomber au sol, par terre tout les dossiers des patients dont on a pas de nouvelles sont éparpillés. Chacun d'eux certifie leur décès. Je suis sous le choc. Alors c'est ça notre avenir ? Guérir ou mourir ? Je ne reviens pas. Je tombe enfin sur mon dossier, je l'ouvre et lis :

"Pour Mr Gauvin :

L'inscription de Juliette Maelis ayant été acceptée je vous laisse le soin de choisir quelle infirmière la prendra en charge. Selon les informations relatées par le juge suite à l'enquête menée il y a quelques temps, elle serait à l'origine de meurtre de sa mère. Et tant donné l'absence de témoin sur les lieux du crime elle n'a été jugée que suspect. Je laisse les psychiatres juger son cas par eux-mêmes."

Je n'en reviens pas, alors ce serait vrai ? Pourtant je suis certaine de ne rien avoir dans cette histoire. Des larmes coulent sur mes joues.

Je me dépêche de tout remettre en ordre et de remettre la boîte à sa place. Avant de partir je vois qu'il y en a une autre boîte sur l'étagère avec l'inscription "Patients pour la salle", cette salle c'est là où ont lieu les injections. Je l'ouvre et découvre les dossiers des cas les plus délicats, ils concernent surtout les patients du 2ème étage. Ces personnes ne seront bientôt plus de ce monde...

Je regarde les autres dossiers et là c'est comme un coup de poignard dans le ventre : il y a les dossiers de chacun de mes amis. Je tremble de tout mes membres, je les ouvrent pour savoir de quoi on les accuses et je me rends très vite compte que même si nous avons l'impression d'être discrets les infirmières voient tout.

Chiara : crises nocturnes, Antwan : tentative de fugue, Carol : refus de prendre ses médicaments et Vladimir : crises incontrôlables. Je ne veux pas y croire. Je suis peut-être encore endormie ? Je range les dossiers et je m'aperçois que je n'y suis pas. Cela devrait me rassurer mais je risque de perdre mes amis et cette idée me pétrifie.

Demain je parlerais à Emma pour voir si elle ne peut pas faire quelque chose.

Emma

Le lendemain quand j'arrive dans la chambre de Juliette et semble m'attendre depuis un bon moment.

-Emma il faut que je te parle c'est important !

Je m'assoies à côté d'elle.

-Tu me promets que tu ne diras rien ?

-Ça dépend de quoi il s'agit.

-Je suis désolée mais hier soir sans savoir pourquoi je ressentais le besoin d'aller voir les dossiers.

-Oh non c'est pas vrai dis-moi que tu n'as pas fais ça !

-Si, je suis vraiment désolée mais ne t'inquiète pas personne ne m'as vu. Je sais maintenant pourquoi on ne revoit plus certains patients.

-...

-C'était ça que tu ne pouvais pas me dire n'est ce pas ? C'est au sujet de la salle ?

-Oui. Je dis dans un soupir.

-Ça m'a choqué mais le pire c'est qu'ils veulent tuer mes amis !

-Je sais mais malheureusement je n'y peux rien.

-Mais Emma ! Écoutes je sais que c'est compliqué mais essaies de me comprendre : je suis arrivée ici sans savoir pourquoi, sans me souvenir de mon passé et ici j'ai eu la chance de recommencer une nouvelle vie grâce à mes amis. Je suis perdue sans eux. Ils sont comme ma famille.

-J'aimerais pouvoir t'aider Juliette ! Je t'assure que j'ai été choqué autant que toi mais je ne peux rien faire.

-Essais de les dissuader de les emmener dans la salle je t'en pris !

Devant son regard suppliant je n'ai pas eu d'autre choix que d'accepter.

-Je vais essayer.

-Merci merci beaucoup.

Je sors, je ne sais pas encore comment je vais m'y prendre mais je vais tout faire pour sauver ces enfants.