Chapitre 14

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Juliette

Nous avions pris l'habitude de nous retrouver dans la salle d'Antwan pour manger. Cette fois-ci j'étais en retard.

Quand j'arrive devant la salle j'ai à peine le temps de frapper à la porte de Chiara m'ouvre. A bien regarder elle a l'air apeurée.

-Tout va bien ? Je demande.

-Non entre, il faut que tu vois ça !

J'entre et pose mon déjeuner au sol. Tout mes amis sont déjà réunis. Je constate qu'ils forment une ronde autour de Vladimir.

-Qu'est ce qui se passe ? Je dis en m'approchant.

Il se décalent pour me laisser la place. Je découvre un tout autre Vladimir : son visage est inexpressif contrairement à d'habitude, il regarde dans le vide et d'ailleurs son esprit à l'air vide lui aussi.

-Vladimir ? Ça va pas ? Je lui demande en agitant ma main devant son visage.

Il ne répond pas. Je jette un regard perplexe à Carol qui m'explique :

-En fait ce matin les infirmières sont arrivées pour nous apporter les médicaments et tu commences à bien le connaître maintenant, il a refusé de les prendre. Ils ont été obligés de l'attacher et de lui injecter de force.

-Mais pourtant les médicaments qu'on nous donne ne font pas cet effet là !

-Je ne sais pas peut-être qu'il n'a pas les même médicaments que nous enfin surtout ce qu'apparemment tu ne sais pas c'est qu'ils ont décidé de nous ajouter à tous de nouveaux médicaments !

-Je n'étais pas au courant !

En y repensant ce matin Emma avait l'air tendue pourtant elle m'a donné les mêmes que d'habitude. Mais pour le moment c'est l'état de mon ami qui m'inquiète , lui qui vit à 100 000 à l'heure, le voir comme ça m'attriste.

Je décide de le secouer un peu.

-Dis nous quelque chose !!! Je crie en le secouant dans tout les sens;

Carol m'arrête dans mon élan :

-On a déjà essayé. Tout ce qu'on a réussi à obtenir c'est un bougonnement...

-C'est pas possible qu'est ce qu'on va faire !

-On y peut rien c'est co....

Elle fut interrompu par un bougonnement de Vladimir, celui ci tente de parler en vain. Les muscles de sa mâchoire ont l'air d'être hors-service. Alors que nous espérons l'entendre parler celui-ci se met à....baver.

-Oh non ! s'écrie Chiara.

-Aucun doute il va vraiment mal. Dit Carol.

-Comment on peut arrêter ça ? Je demande.

-On ne peut pas. Répond Antwan.

-Si il y a forcément une solution !

-Non Juliette ce sont les effets de ses médicaments.

-Mais vous en prenez aussi et vous n'êtes pas dans cet état !

-Oui mais tu sais si il n'a jamais voulu prendre ses médicaments et que d'un coup il en reçoit une grosse dose c'est peut être une réaction normale...

Ils avaient beau essayer de me rassurer je n'étais pas convaincu....

Carol

Frappe...frappe toujours plus fort...Argh.

Je tombe, les genoux à terre, en sueur.

Tu peux faire mieux que ça beaucoup mieux ! me dis-je intérieurement.

Je le sais pourtant je n'arrive pas à me lever. Je suis fatiguée...Je me mets à rire, à rire si fort que j'en ai mal au ventre et puis je pleure, je pleure pour...En fait je ne le sais même pas.

Mon infirmière arrive en courant et m'aide à me relever. Avec son aide, je parviens à m'asseoir sur mon lit.

-Mademoiselle vous êtes en pleine crise ! Il faut prendre vos médicaments. Elle me tend deux boîte.

-Pourquoi ? Pourquoi il y en a deux ?

-Nous avons reçu l'ordre d'ajouter de nouveaux médicaments en plus des anciens.

-Mais pourquoi ? Les anciens me suffisent.

-Désolé mais on ne peut pas faire d'exception.

Je prends la boîte et me prépare un verre d'eau. Caroline sort de la chambre en me donnant l'ordre de bien prendre les cachets.

Je repense à Vladimir, à son état qui ne s'améliore pas...Il ne parle plus, ne fait plus rien, d'ailleurs il ne sort même plus de sa chambre.

Je jette un œil aux nouveaux médicaments : ma décision est prise, je ne les prendrais pas. Le problème c'est que je sais que Caroline viendra vérifier que la boîte est vide. Je prends alors les deux boîtes de cachets, car j'ai décidé de ne plus prendre les anciens non plus : ces derniers temps ils me faisaient vomir, je jette les cachets dans les toilettes et tire la chasse. Je finis mon verre d'eau.

Quand Caroline reviendra, elle n'y verra que du feu.

Les 5 dégénérés. (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant