Les 5 dégénérés. (Terminé)

Chapitre 10

Emma

Lorsque je rentre ce soir là dans la chambre de Juliette, je la trouve assise par terre un livre à la main. En m'entendant fermer la porte elle se redresse et cache précipitamment son livre sous son lit.

-Pardon je ne voulais pas t'effrayer ! Je m'excuse.

-Non tu ne m'as pas effrayé.

-Tu étais en train de lire non ?

-Peut-être.

-Quoi tu as si honte que ça ? Tu sais...

-Emma si ça ne te gênes pas est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose ?

-D'accord, en fait je venais te dire que demain tu aurais un rendez-vous chez le psychiatre.

-...

-Ça va aller ?

-Oui c'est juste que je n'y suis jamais allée.

-Oh ne t'inquiète pas ça va bien se passer !

-J'espère...

-Tu peux me croire !

Je ne la sens pas vraiment rassurée mais malgré ça je voudrais qu'elle me dise pourquoi elle ne veut pas qu'on la voit lire, je tente quelque chose.

-Juliette si je te dis un secret, tu me diras pourquoi tu avais l'air gênée quand je t'ai vu lire en entrant tout à l'heure ?

Elle me regarde avec des yeux ronds.

-Ça restera juste entre nous d'accord ? Je continue.

-Bon d'accord.

-Alors je commence.

Je m'assois par terre en tailleur en face d'elle.

-En réalité je rêve d'aller travailler à l'étranger, pour tout te dire je voudrais exercer le même métier en Australie. Lui confie-je.

-Qu'est ce qui t'en empêche ?

-Eh bien, mon entourage n'est pas vraiment favorable à cette idée. Ils pensent que je suis trop "fragile" pour supporter le décalage horaire et tout et tout...

-Ne les écoute pas !

-Plus facile à dire qu'à faire !

-Non regarde : ton entourage te donne son avis mais toi qu'est ce que tu veux vraiment c'est travailler là-bas !

-Oui.

-Tu vois c'est ta vie pas la leur. Ils doivent te soutenir.

-Tu as sûrement raison mais bon pour l'instant je travaille ici et je envie de rester.

-Je comprends.

-Allez à toi maintenant, pourquoi as-tu caché ton livre quand je suis arrivée ?

Elle baisse les yeux et croise les bras.

-J'ai trop honte pour en parler...

-Juliette te peux me le dire, je ne dirais rien !

-Je ne sais pas...

-Tu sais avant d'être ton infirmière, je suis ton amie.

Elle relève la tête vers moi, plus confiante. Elle reprend le livre et commence :

-Ce livre c'est Antwan qui me l'a prêté.

Elle marque une pause.

-Je lui ai dis que je le lirais...

Elle repose le livre par terre, une larme coule sur sa joue.

-Mais je ne pourrais pas le faire parce que...je ne sais pas lire...