Chapitre 3

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Ensuite, nous nous dirigeons vers ma salle de cours sous l'oeil attentif de madame Dutheil. Dès que nous sommes en cours, elle commence son baratin sur la nouvelle année et sur le fait qu'on ne passera jamais. Je me demande combien d'élèves se sont suicider pour ces discours abrutissants. Je glisse un mot à ma voisine qui se trouve être, surprise, Inès.
-J'ai besoin que tu me rendes un service.
- Quoi, chéri ?
-Que tu mentes à la police.
-Hors de question.
-Pourquoi?
-C'est beaucoup trop dangereux!
-Tu veux que je finisse en prison ma chérie ?
-Non.
-Alors tu dois mentir...
-On en reparle à la récré.
Madame Dutheil passe à ce moment. J'ai tout juste le temps de cacher le papier dans ma trousse. Ouf! De peu. Quand la cloche sonne, je jette un coup d'oeil à mon emploi du temps. Plus qu'une heure avec monsieur Marchand, le prof de maths, puis nous irons en récréation. Elodie me fait des signes que je ne comprends pas de l'autre bout de la classe.
Je hausse les épaules et lui fait comprendre qu'elle me le dira à la récré.
Les profs de maths ne perdant jamais de temps, il commence déjà à nous questionner sur nos connaissances des années passées. Je commence alors à observer la classe, au comble de l'ennui. A côté de moi, il y a bien sûr Inès qui semble décidé à me coller toute l'année, ou du moins jusqu'à ce qu'elle en ai marre de moi. Notre classe est composée de trois grands groupes. Il y a déjà une partie des populaires: Ceux qui ont de bonnes sans travailler, qui ne s'habillent qu'avec des marques et qui parlent fort. Ceux que tout le monde envie mais beaucoup méprisent. Il y a ensuite un petit groupe,  constitué d'une ou deux personnes seulement, avec les élèves qui regardent tout le monde de haut. Ceux là, personne ne les aime vraiment,  mais ils s'aiment bien assez pour toute la classe. Et puis il y a les autres. Nous qui sommes plus ou moins invisibles, plus ou moins normaux. Bref, ceux que l'on remarque peu, qui doivent se forcer pour augmenter leur moyenne. Bref les gens comme moi, comme Thomas, comme Elodie ou comme tout le monde. Il y a quelques punks dedans, mais ils ont interdiction de s'habiller comme ça à l'école.
La cloche sonne. Je sursaute.
Elodie: Ramène tes fesses, Bapt!
Thomas: Et le reste avec !
Antoine: Très classe, Thomas...
Je souris. Je suis content de leur présence.
Moi: Attendez les gars, je dois parler à Inès.
Elodie: Je ne te remercie pas, Baptiste.
Moi: T'emmerde, El'.
Je sors et rattrape Inès juste avant qu'elle ne rejoigne ses amis. Elle m'embrasse. Putain ce qu'elle embrasse bien! Je l'éloigne de moi et lui dit:
Moi: Si tu ne nous aide pas, nous irons en prison. On ne sera plus ensemble. Bref, ce sera la merde.
Inès: Tu m'aimes ?
Moi: Tu me plais.
Inès: Je t'aiderai.
Moi: Merci Inès.
Je retourne vers mes amis.
Antoine: Je crois que tu nous dois des explications...
Moi: On sort ensemble.
Elodie: Alors que c'est elle qui a mit les vidéos sur Facebook?
Moi: Ouais... Mais c'est pas très grave quoi...
Thomas me regarde d'un air suspicieux. Il se dirige vers la porte.
Moi: Wesh tu fais quoi?
Thomas: Je vais fumer. Tu viens?
Je hausse les épaules et le suit.
Moi: Grouille, il ne nous reste que cinq minutes.
Il allume son joint et le porte à ses lèvres.
Thomas: Alors?
Moi: Alors quoi?
Mon coeur se met à battre plus vite. Ne me dites pas qu'il sait pour le chantage d'Inès ?
Thomas: ... La punition de ta mère. C'est quoi? Tu ne vas pas me faire croire qu'elle ne t'as pas puni?
Moi: Hein?! Oh... Privée de sortie.
Thomas: Ça va alors.
Je hausse les épaules. J'observe les élèves qui sont sortis fumer. Ils semblent heureux...
Moi: Ça te fait quoi de fumer?
Thomas: Chais pas... Juste... Au début, ça m'aidait à me calmer, à me sentir mieux. Mais... Quand l'addiction devient plus forte, c'est plus trop ça...
Thomas n'exprime pas souvent ses sentiments. C'est quelque chose qu'il a du mal à faire. Les petites larmes au coin de ses yeux qu'il essuie d'un geste rageur en témoigne.
Thomas: Pourquoi? Tu veux t'y mettre?
Moi: Pt'être...
Thomas: Le fait pas. C'est de la merde.
Moi: Pourtant, tu m'en propose à chaque fois.
Thomas: Parce que je sais que tu vas refuser.
Il jette son mégot et souffle sa dernière bouffé.
Thomas: On rentre.
Je hoche la tête. Elodie et Antoine sont en train de jouer à un jeu de carte avec un autre groupe d'élèves. On les observe quelques secondes, puis la cloche sonne.
Nous rencontrons alors notre professeur de latin. Monsieur Mallet. Le prof préfèré des filles. Et de quelques garçons aussi. Parce que, il faut l'avouer, il est bon prof.
Je l'observe. Même en étant un garçon,  je me rends compte qu'il est beau et qu'il a beaucoup de classe.
Lorsqu'il me demande de me présenté, je me lève. Ma tête tourne. Je tombe et me raccroche in extremis à ma table mais ma tête cogne quand même contre le sol. Je passe ma main à l'endroit le plus douloureux.
M. Mallet: Ça va, Baptiste?
Je ressors ma main de les cheveux. Quelques tâches de rouge y sont désormais.
M. Mallet: Va à l'infirmerie. Ça ne doit pas être très grave, mais mieux vaut prévenir que guérir.
Je me relève et me dirige vers la porte.
Thomas: Je peux l'accompagner monsieur? Au cas où il referait un malaise.
Le prof hoche la tête. Thomas se lève et viens avec moi jusqu'à l'infirmerie.
Moi: Tu voulais quoi pour m'accompagner?
Thomas: Faut qu'on mette un plan au point pour samedi.
Moi: Ouais. Inès est d'accord pour dire qu'elle a fait un montage.
Thomas: T'es sûr? 
Moi: Oui. Ou au moins, elle dira que c'était pas nous ou je ne sais quoi.
Le téléphone de Thomas vibre. L'infirmière vient me chercher. Quand je sors, Thomas est assis sur une chaise, livide.
Infirmière: Ça va jeune homme?
Il secoue la tête.
Thomas: Oui, oui. Très bien.
Nous sortons, je lui demande:
Moi: Qu'est ce qui se passe ?
Il me tends son téléphone, ouvert sur un SMS.
Inconnu: Vous allez faire exactement ce que je vous demande. Sinon, vos vidéos iront à la police -M
A SUIVRE...
Que de suspens. Bref, merci d'avoir lu jusqu'ici, je dois vous laisser donc je ne m'eternise pas 😘

Le verre de tropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant