Pour la paix, je t'aimerais

Visite matinale

Castiel

J'avais pris plus longtemps que prévu dans la salle de bains. J'allais enfiler ma chemise quand mon reflet sur le grand miroir m'intrigua. Je pouvais voir toutes ces cicatrices plus nettes que jamais, la plus récente et la plus grande en travers de mon torse, du milieu de ma poitrine à mon anche gauche. Ce n'était pas beau... Moche même, je m'habilla pour ne plus la voir, elle, n'y aucune autre blessure. Je n'avais jamais vraiment fait attention à mon apparence, mais en me regardant à cet instant, tout mes défauts parurent ressortir. J'avais la peau trop pâle, les cheveux noirs, qui ne faisaient que souligner mon teint, et des cernes sous les yeux... On me disais souvent, avant l'incident, que j'étais un "beau jeune homme" qui serait "un prétendant de rêve"... Je n'y avait jamais crû ou trop pensé à ça, ma mère le disait, mon père, les invités, les servantes... Et Éva disais que j'étais un prince charmant comme ceux qui apparaissaient dans les comptes... Genièvre me traitait de goule. Si ça avait été vrai à un moment, plus maintenant, j'étais plus blanc que jamais, constamment l'air fatigué, et même moi j'avais remarqué le changement dans mon regard...Genièvre avait raison maintenant en tout cas. Pour quoi j'y prêtait attention juste maintenant?! Je chassa ces idées de ma tête et entra dans la chambre.

Camille était toujours assise sur le sol, la tête posée sur le bord du lit et couverte par ma cape, elle me tournait le dos.

-Toujours debout?

Pas de réponse, en la regardant de face je réalisa qu'elle s'était endormie. Ses cheveux tombaient sur son vissage et les documents avaient glissé de ses mains. Elle semblait si paisible que la réveiller n'était plus une option. Bien enroulée dans ma cape, profondément endormie au pied du lit. Sa respiration régulière invitait à la rejoindre. Je porta ma main à sa joue et la caressa lentement pour ne pas la réveiller. Tellement doux et chaud... Une autre douleur, courte mais effective. On aurait dit un animal qui se faisait taser dès qu'il brisait les règles...Pitoyable.

Je glissa un bras sous ses jambes et un autre derrière ses épaules, doucement je la porta jusqu'au côté du lit qu'elle avait adopté et la déposa délicatement.
La princesse ne semblait pas perturbée par le déplacement, je pris mon vêtement et la couvrit avec des vraies couvertures. J'aurais voulu dormir contre elle et profiter de sa chaleur, mais... Mais si je le faisais elle m'éviterait pour un temps. Je me contenta donc d'un dernier regard et me coucha à mon tour.

***

Camille

La lumière d'un petit rayon de soleil sur les yeux me réveilla. Il n'était que l'aube mais je me sentais déjà reposée et le sommeil avait complètement disparu. Je mis un temps pour réaliser ou j'étais et ce qui c'était passé la veille. Je croyais m'avoir endormi ailleurs pourtant je me trouvais bien dans le lit... Je m'assis et tourna la tête vers ma droite, je m'attendais à voir le lit vide comme les autres matins, mais à ma surprise, Castiel dormait encore. Il n'était couvert qu'à moitié comme s'il avait bougé dans son sommeil, la bouche légèrement ouverte et le vissage calme, il bavait un peut. C'était drôle, il ressemblait à un enfant comme ça. Je croyais qu'il dormirait de côté, droit et avec un vissage sérieux, mais il était complètement étalé sur son côté du lit perdu dans le someil, il ne manquait plus qu'il ronfle.

Je n'étais pas fatiguée, non, mais je n'avais quand même pas envie de sortir du lit, il faisait froid sans les draps. Alors je regarda le lever du jour.

J'avais posté ma lettre hier, ou du moins, Genièvre m'avait assurée qu'elle l'avait postée. Je n'espérait pas à une réponse immédiate, non, mais je l'attendait avec impatience, même si logiquement ça prendrait plus d'une semaine...

Quelqu'un frappa à la porte, je me tourna vers Castiel, le bruit ne l'avait même pas gêné. Assez réticente je me leva. Le contact entre mes pieds nus et le sol froid me fit frissonner, je sauta dans mes pantoufles.