A Piece Of Heaven In Hell

10.

                    

« - Il va vraiment falloir aller dans la chambre si tu continues.

- Et si on y allait... maintenant ? »

Pris par surprise et de court, je n'ai pu retenir un ricanement avant de secouer la tête. Attentivement, j'ai observé le visage qui se tenait face à moi. Ses yeux, deux petites prunelles chocolat qui brûlaient d'un éclat irrésistible, la courbe de ses lèvres, sans oublier la légère ligne qui dessinait sa mâchoire... Ça faisait beaucoup trop de temps que je me contentais de si peu. 

Beaucoup, trop peu. 

Bien vite cependant, je suis parvenu par je ne sais quel moyen à reprendre mes esprits. Un petit rictus malicieux au coin des lèvres, mes mains qui reposaient depuis un moment sur sa nuque ont effleuré sa peau en descendant sur son torse auquel je donnais bien volontairement une lente attention. Au bout de quelques secondes, j'ai relevé un œil sur Donghae ; et devinez quoi ? Il haletait carrément. Souriant de satisfaction, j'ai laissé ma main tracer un chemin jusqu'à son bas ventre descendant même un peu plus de façon à ce qu'elle atteigne la ceinture de son jean. Il commençait à être tendu, je le sentais bien. Le souffle de sa respiration saccadée raisonnait merveilleusement à mes oreilles. Avec la même lenteur calculée, je ne me suis pas gêné pour effleurer cette partie de lui que j'avais déjà eu l'occasion de sentir enfler durant nos multiples séances de câlins nocturnes. Rien à voir ceci dit avec ce qui se passait actuellement. 

- Et bien et bien... on irait que notre marmotte est maintenant bien réveillée ?

- T'es vraiment un enfoiré, Hyukjae.

- J'ai souvent entendu ça oui, ai-je susurré au creux de son oreille avant d'en mordiller le lobe.

De mes jambes nouées autour de sa taille, je me suis arrangé pour le coller complètement à moi, de manière à ce que nos intimités respectives s'effleurent à travers le tissu de nos vêtements. Le visage enfoui dans son cou, j'y ai déposé une myriade de doux baisers, prenant bien le temps de parcourir chaque petit bout de sa peau. Mon éternel sourire accroché au visage, je me suis redressé en penchant la tête avant de passer ma langue sur ma lippe inférieure que j'ai ensuite mordillée sans jamais le lâcher du regard, le sien qui était pour l'instant rivé sur ma bouche. 

Soudain d'un geste de la main, j'ai mimé un éventail en l'accompagnant d'un soupir exagérément long et prononcé. 

- Dis, il fait un peu trop chaud ici ! Je crois que la clim' fonctionne mieux dans la chambre, je devrais aller vérifier, non ?

Brusquement, j'ai repoussé Donghae avant de sauter de la table et trottiner jusqu'à ma chambre sans un regard en arrière. Je pouffais de rire, sachant parfaitement l'air ahuri que devait avoir son visage. J'avais à peine eu le temps de mettre un pied dans la pièce que déjà je me suis senti poussé contre un mur. Un petit cri de surprise s'est échappé de ma gorge avant que mon sourire ne reprenne sa place sur mon visage tandis que ses yeux noirs de désir me fixaient intensément. Dieu qu'il était beau, avec cette expression... 

- Tu aurais quelque chose à me dire ?

- Ferme la.

J'arquais un sourcil de surprise, m'apprêtant à m'indigner face à cette soudaine prise de confiance mais j'ai à peine eu le temps d'assimiler sa réponse que déjà ses lèvres dévoraient les miennes. Inutile de décrire la décharge de frissons qui m'a frappé violemment à ce contact plus qu'inattendu. Sans plus attendre, mes mains ont glissé dans son dos avant de redescendre sur ses hanches, prenant finalement place sur sa chute de reins. Un grognement étouffé s'est échappé de mes lèvres alors qu'il se mettait à en suivre le dessin de sa langue que j'ai fini par suçoter entre mes deux lèvres entrouvertes. Pris sous le coup de l'excitation qu'il faisait enfler en moi, j'ai resserré mon emprise sur lui tout en glissant une main sur son entre-jambe que je caressais à travers le tissu de son jean, à la suite de quoi Hae m'a offert le plaisir d'entendre un gémissement. Mais ce geste ne lui a pas fait perdre le sens des priorités pour autant. Rapidement, je lui ai cédé l'accès entier à ma bouche. Ma langue a enfin pu retrouver sa jumelle et nous participions tous les deux plus qu'activement à ce baiser dont la passion était annonciatrice de ce qui allait se passer, ainsi que de ce désir qu'on gardait en nous depuis bien trop de temps déjà.