Chapitre 3 : Who is it

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Point de vue de Michael:

Il est vingt et une heure, et je dois bientôt partir pour l'opéra, mon dieu je vais être en retard!

"Michael! Bouges!" Me dit Paul.

"J'arrive!" Dis-je en courant vers lui.

Nous nous dirigeons vers la sortie de la maison, et prenons la voiture. Aller à l'opéra, je trouve ça amusant. Je trouve la musique classique très belle, et d'après le petit prospectus que j'ai obtenue, il y aura pas mal de piano. Et l'opéra démarrera sur un piano, c'est un bel instrument.

La voiture démarre et prends la route vers l'événement, j'ai hâte d'y être!

"Alors, tu penses que ce sera bien?" Me demande Paul.

"Oh oui j'en suis sûr." Dis-je d'une voix joyeuse.

"Toujours optimiste toi hein."

"Oui bien sûr." Dis-je en souriant.

Après un bon moment en voiture, elle se gare devant une grande salle, où il y a beaucoup de monde.
Nous sortons tous deux de la voiture, et suivons nos gardes du corps qui nous font passer par l'arrière du bâtiment.

Arrivé à l'intérieur nous nous installons sur des sièges à l'étage, apparemment ça donne une meilleure vue. Sur nos chaises sont posés des petites boites, je prends alors la mienne et l'ouvre. C'est une petite paire de lunette à effet loupe, ah c'est pour ça, je me disais aussi que si on voulait voir plus en détails ça aller être compliqué.

"Ça va Michael?" Me demande Paul.

"Oui pourquoi?"

"Tu observes ces lunettes comme si c'était un truc extraordinaire." Me dit-il amusé.

"Non, c'est juste que je savais pas qu'il y avait des lunettes pour les gens à l'étage."

"Bah quand même, tu savais pas?"

"Non."

"Bon."

Tout le monde est presque totalement installé dans la salle, j'ai envie que ça commence moi!
Une main sur mon épaule me fait me retourner.

"Oh coucou Diana." Dis-je joyeusement.

"Coucou Michael! Content d'être là ?" Me demande-t-elle.

"Très." Dis-je en souriant avant qu'elle ne parte s'assoir.

Les lumières de la salle s'éteignent, et tout le monde devient beaucoup plus attentif.

Un long silence précède, avant qu'une jeune femme sorte de la droite de la scène, vêtu d'un pantalon blanc en tissu, d'une veste noire qui descend en dessous de ses fesses vers l'arrière, ainsi que des chaussures noires.

Elle marche lentement vers le piano déjà en place sur la scène, dans ce silence où nous n'entendons que le bruit de ses chaussures sur le parquet, sous les yeux de tous, et s'installe sur son siège face à nous, en mettant bien sa veste en arrière pour ne pas s'assoir dessus.

Elle débute une mélodie que je reconnais vite, "Für Elise" de Beethoven. Mon dieu, elle l'interprète divinement bien, c'est calme et doux, puis ça monte dans les aigu, et ça prend en vitesse. C'est vraiment magnifique.

Elle termine la mélodie et stoppe toute activité.
Avant d'enchaîner sur une mélodie plus mélancolique, accompagné de beaucoup d'autres instruments, je reconnais le violon, la contrebasse, mais je me perds un peu dans les autres.

Trois personnes entrent sur la scène, un homme est vêtu comme un souillon, tandis que l'homme et la femme qui l'accompagnent sont vêtus comme des rois et des reines. Le souillon chante une chanson remplie de tristesse et de désespoir, c'est prenant.

Le roi chante à son tour en coupant la parole au souillon, en chantant un air très dominateur et très moqueur.
La reine enchaîne sur quelque chose de très arrogant. Et c'est à ce moment que je sursaute, le piano à remonter dans les aigu, tenant une mélodie très alarmante, très paniquant, comment peut-on jouer si vite?!

Je prends les petites lunettes, et regarde à l'intérieur les personnages sur scène. Je regarde la pianiste un instant, lui trouvant quelque chose de familier, avant de manquer de faire tomber les lunettes sous la surprise.
Non...ça ne peut pas être-elle?

Je reporte les lunettes à mes yeux rapidement, et la regarde. Mais si, c'est bien Emmy, je la reconnaîtrais entre milles. Ma bouche pend quelques centimètres en dessous de la norme. Après toutes ces années, je tombe sur Emmy qui est devenue pianiste, je suis trop content. Ça m'avait fait tellement mal de la quitter si rapidement.

[...]

Je ne me lasse pas de voir Emmy jouer, c'est tellement beau. Elle vient de commencer une mélodie plutôt neutre. Un homme est allongé sur la scène, il paraît mort.
Une femme arrive lentement en marchant vers lui, accompagné d'un autre homme les mains dans les poches.
Elle s'agenouille devant l'homme pendant que celui qui l'accompagne chante une chanson très triste dans ses paroles. Mais dans la voix, il n'y a pas beaucoup d'émotion, et étonnamment, ça renvoie un effet surprenant.

La fille chante à son tour la mélodie avec une pointe de désespoir, c'est tellement intense. Elle chante la voyelle du mot "cold", pendant que l'homme la prend par les bras. Et que de nouveaux personnages tirent le cadavre. C'est tellement triste.

Puis tout devient noir sur la scène et tout le monde applaudit.
La scène se rallume après quelques secondes et les personnages sont côte à côte, Emmy y compris, et saluent le publique.

Le publique commence à se lever pour rejoindre les sorties, je dois aller la voir, absolument.

Je me dirige vers les sorties mais tourne vers un couloir en direction des loges.
J'arrive devant une porte "musiciens".
Je l'ouvre lentement et entre dans la pièce. Je ne suis pas censé être ici, mais je dois absolument la voir.
Un groupe de personne entre dans la pièce en discutant et en rigolant. Je regarde pour voir si Emmy est à l'intérieur mais ne la vois pas.

La porte s'ouvre une nouvelle fois, et mon cœur loupe un battement quand je la vois, toujours vêtue de la même tenue. Elle croise mon regard et s'arrête sur place. Elle n'a pas changé, toujours aussi belle.

Je pense qu'on a eu la même idée, puisque qu'on court tous les deux dans la direction de l'autre.
Elle saute dans mes bras et je la serre fort dans les miens.

"Mon dieu Emmy, je ne pensais jamais te revoir." Dis-je les larmes aux yeux.

"Je peux en dire autant." Dit-elle en me serrant tout aussi fort.

I'll Be There 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant