Chapitre 14 : Dangerous

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"Non Steven." Dis-je agacé.

"Bon d'accord, une prochaine fois." Répond-t-il vaincu.

Prendre un café avec lui c'est pas vraiment ce que j'ai le plus envie de faire, là, maintenant. J'ai juste envie de rentrer chez moi, regarder la télé sous ma couette, je m'en fiche de paraître flemmarde, j'ai envie d'être tranquille, pas avec, lui.

Je sors par la porte principale de l'opéra et regarde ma montre. Il est vingt et une heure! Déjà! Je n'ai pas dû voir le temps passer. C'est vrai que pour moi ce n'est pas vraiment un travail, c'est un plaisir.

Je commence à marcher dans la rue. Il fait déjà nuit, c'est assez similaire à la première nuit que j'ai passée dans cette ville, quand je me suis baladée.
Je commence à réfléchir, en ne faisant pas trop attention à ce qui se trouve autour de moi.

Comment pourrais-je faire pour me débarrasser de cette contrebasse en plein milieu de ma partition qui gâche tout, par quoi la remplacer?
Je verrais ça plus tard.
Je relève la tête et m'aperçois qu'il pleut, mince je n'avais pas fait attention, je vais rentrer toute trempée.
Je tourne dans une ruelle, c'est plus rapide, et puis y'a pas souvent de gens dedans.

Sauf maintenant.

Il y a un homme qui fume. Je préfère ne pas le regarder, il a pas l'air net.

"Hey madame!" Me demande-t-il.

Je ne réponds rien, faisant comme si je ne l'avais pas entendu. Seulement il n'a pas l'air d'apprécier.

"Répond pétasse!" Me cri-t-il.

Je continue ma marche, mon cœur battant à vie allure. Je ne vais pas mentir, j'ai peur.
Je sens une main se poser sur mon épaule, et me retourner violemment.

"Je t'ai parlé sale pute, mais t'as voulu faire la grande, je vais t'en montrer une autre qui est grande."

"Quoi? Non! Laissez moi tranquille!" Le suppliai-je paniquée alors qu'il me retient par le bras.

Il m'attrape par le cou et m'emmène contre le mur. Il commence à caresser mon corps alors que mes cris sont étouffés dans son autre main. Il empeste l'alcool.

[...]

"Eh voilà ma jolie, tu feras moins la maligne la prochaine fois." Me dit-il en remontant sa braguette.

Je m'effondre sur le sol, la douleur dans mon bas ventre est juste insupportable. Il part sans un regard pour moi, alors que je rampe sur le sol, asseyant d'atteindre mon sac.

Je vais mourir, c'est obligé, la douleur est trop insupportable. Je parviens à prendre mon téléphone qui pèse trois tonnes, et compose le numéro de Michael. Si je meurs de douleur je veux lui parler juste une dernière fois.

"Allô?" Me dit-il, sa voix, toujours aussi douce.

"Michael?" Dis-je dans un sanglot.

"Emmy? Qu'est-ce qui t'arrive? Pourquoi tu pleures?!" Me demande-t-il inquiet.

"Si jamais je suis plus là, je veux que tu saches que je t'aime de tout mon cœur et, que je veillerais toujours sur toi." Lui dis-je en sanglotant.

"Emmy?! Qu'est-ce qui t'arrive?! Parle-moi s'il te plait!" Me dit-il visiblement paniqué.

"J..j..je me suis fait violer." Dis-je à travers mes spasmes.

"QUOI?! Où es-tu Emmy?! Ou es-tu!"

"Je suis dans la ruelle à côté du restaurant Chez Nolwen."

"J'arrive tout de suite!" Me dit-il avant de raccrocher, ne me laissant pas le temps de répliquer.

J'essaye alors de calmer ma respiration erratique, chose très difficile. Mon cœur refuse concrètement de se calmer, tout autant que mes spasmes.
Mon bas ventre est torturée, je n'ai jamais ressenti une douleur aussi intense, j'ai besoin d'aide, j'ai besoin de Michael. De quelqu'un.

Je sens encore la trace de sa main qui m'étranglait, d'une de ses gifles, qui ont été nombreuses.
Je suis frigorifiée, trempée, salie par cette pourriture. Je suis à bout.

Je sens que mes spasmes se font plus lent, mais je sens aussi mes paupières s'alourdir, seulement la douleur est toujours aussi intense. Il a été violent, sans pitié, et je lui souhaite d'aller en enfer pour ça.

Je commence à respirer plus lentement, serais-je arrivée à me calmer, ou mon corps serait-il en train d'abandonner face à la douleur?

Je vois une voiture se garer sur le trottoir en face de la ruelle. À mon plus grand bonheur, je vois Michael arriver vers moi, j'aurais aimé le sentir me toucher, l'entendre me parler, me chuchoter des mots rassurant, ou bien sentir ses bras s'enrouler autour de moi.
Mais mes paupières se ferme avant même qu'il n'ait pu dire quoique ce soit.

I'll Be There 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant