Chapitre 18 : Is it scary?

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Je fais tourner la clé dans la serrure et entre chez moi, de retour dans mon petit appartement.

Rentrer chez moi avait été une épreuve que j'ai bien cru insurmontable. Cette peur avait fait penser à mon infirmière à l'agoraphobie, la peur de se retrouver dans un lieu où il serait difficile ou gênant de s'enfuir, ou d'être secouru.

Le monstre qui m'a violée ne sait même pas quelle sombre merde il est, et quelle torture il me fait vivre.
Je m'installai dans mon canapé, et alluma la télé, j'avais refusais l'autre jour de parler à Michael, je n'étais pas prête et pas assez forte pour subir la vérité, si mauvaise vérité il y avait.

Je voulais être sûre d'avoir la force de l'affronter, parce que j'avais pris la décision de le laisser s'expliquer. Et s'il disait vrai, Steven m'entendra.

J'avais peut-être réagit vite et dans une certaine inconscience, mais il avait l'air tellement sincère, comme s'il disait cela dans une évidence, je ne pouvais que le croire.

Mon téléphone sonne, j'hésite à répondre, évidement que c'est Michael, j'en suis sûre.
Je le prends quand même et le porte à mon oreille.

"Allô?"

"Emmy, c'est Michael."

"Ah, je ne m'attendais pas à ton appel."

"J'ai besoin de te parler, c'est vraiment idiot ne pas vouloir entendre mon point de vue."

"On va parler Michael, ne t'en fais pas, maintenant que je suis hors de l'hôpital je suis prête à t'écouter."

"Où est-ce qu'on peut se voir?"

"Pas dehors?!" Me précipitai-je de dire.

"Euh, pourquoi?" Me demande-t-il confus.

"Euuh, non, je sais pas, laisse tombé, on a cas se donner rendez-vous à un café."

"Aucun problème, pourquoi pas le Noaille."

"C'est pas à côté ça."

"Emmy, c'est à un kilomètre de chez toi, tu y vas en marchant."

"Oui je sais."

"Bon, et bien on se rejoins là-bas?"

"Ok à tout de suite." Dis-je avant de raccrocher.

Je me lève de mon canapé et pars rapidement vers l'entrée. J'enfile mon manteau et sors de l'appart.
Je descends les escaliers et arrive dans le hall.

Je prends une grande respiration, et ouvre ma porte menant à l'extérieur.
Je commence à marcher en direction du café.
Je regarde autour de moi, je jette des coups d'œil de partout. J'ai l'impression que tout le monde me regarde.

Je commence à sentir des bouffés de chaleur envahir ma poitrine. Je suis effrayée, si je me fais agresser par un homme ici, comment je vais faire?

[...]

Je vois le café Noaille à cent mètres de moi, je vois même Michael, dans son déguisement, qui attend à l'intérieur assis à une table, je le vois à travers la vitre.

J'ai l'impression d'avoir couru un marathon, je me suis même mise à crier dans la rue un moment, parce que des voitures se garaient.

Je vois une dizaine de personnes traverser le passage piéton, qui arrive en plein sur moi. Je n'arrive plus à bouger, je suis tétanisée. Il pourrait m'arriver n'importe quoi!

"Emmy?!" M'interpelle une voix.

Je tourne lentement mon visage vers Michael, qui se trouve à une cinquantaine de mètres de moi et qui me regarde intrigué.

Ma mâchoire est crispée, mes yeux sont grands ouverts, je sens mon visage pâlir, mes muscles sont durement contractés. Je suis paralysée.

Michael arrive rapidement en face de moi, et attrape mon visage entre ses mains.

"Emmy? Qu'est-ce qui va pas? Parle-moi, qu'est-ce qui se passe?"

"J...j'ai peur." Arrivai-je à dire.

"De quoi tu as peur?" Me demande-t-il d'une voix rassurante.

"De gens." Dis-je faiblement, les larmes aux yeux.

"Je suis là Emmy, tu n'as rien à craindre, rien ne peut t'arriver, tu n'es pas seule, personne ne te fera de mal."

Il me prend dans ses bras et caresse mes cheveux. Je l'entoure de mes bras et pleure contre lui, j'ai honte de pleurer pour ça, mais je n'arrive pas à me retenir, je suis terrifiée.

"Aller viens, ne t'inquiètes pas, temps que je suis avec toi rien ne peut t'arriver." Me rassure-t-il.

"Jamais?"

"Jamais."

Il prend ma main dans la sienne et me mène en direction du café. Je lui fais peut-être mal à la main, vu avec qu'elle avidité je la sers, mais il ne dit rien.

Nous entrons dans le café, et nous nous asseyons à sa table. Un serveur arrive et je détourne rapidement le regard.

"Bonjour messieurs dames, qu'est-ce qui vous ferez plaisir?"

"Un café sans sucre et..." Dit-il en me regardant.

Je lui jette un regard paniqué, les yeux écarquillés. Mon cœur est arrosé de peur, il ne cesse de palpiter.

"Deux cafés, ça ira merci." Dit Michael au serveur.

"Aucun problème, je reviens avec votre commande." Répond-t-il avant de partir.

"Emmy, ça va?"

"Oui, ça va." Répondis-je.

"Tu sais ce serveur ne te voulait aucun mal."

"Je sais mais, je peux pas m'empêcher de me dire que j'aurais pu dire la même chose de l'homme qui m'a violée."

"Je crois qu'on va devoir aller voir un psychologue."

I'll Be There 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant