Chapitre 4

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Quand je descends du bus, ma déprime revient comme par magie, me rappelant ma vie merdique au lycée. Une Mel surexcitée m'attrape le bras pour me tirer à l'intérieur. Quand j'arrive, Jenny et Eddy sont en train de s'embrasser contre les casiers comme s'ils ne s'étaient pas vus depuis des année ! Beurk ! Je les regarde encore et Eddy pose brutalement ses mains sur les fesses de Jenny. Double Beurk ! Je détourne le regard et dis bonjour à Mégane, qui parle, encore, du nouveau. Elle glousse en jouant avec une mèche de ses cheveux blonds tout en tirant sur son haut blanc moulant quand celui-ci passe devant nous. Beurk interstellaire ! Je continue sur ma lancé et dis bonjour à Trevor qui regarde Meg, désespéré. Je suis sûre à mille pourcents qu'il craque sur elle même s'il ne franchit jamais le cap. C'est dommage ils feraient un beau couple. Pour finir, je me tourne vers Joe et sont sourire tiré tout droit d'une pub de dentifrice. Il me prend dans ses bras en me chuchotant :

- T'es vraiment belle Alyssa, tu le sais ça ?

     OH MON DIEU MOMENT TRÈS TRÈS GÊNANT !

- Heu merci, toi aussi t'es pas mal. Je bredouille.

     REOH MON DIEU MOMENT TRÈS TRÈS GÊNANT ! Sérieusement Alyssa, « toi aussi t'es pas mal ».

- Aly ça va on dirait que tu t'étouffe tellement t'es rouge. Me questionne Mel faussement inquiète.

     Elle sait très bien ce qu'il se passe et que les seules choses qui m'étouffent, sont les compliments de Joe. La sonnerie retentit et je me rue vers la salle de classe pour échapper à Joe et son sourire superblanc. Merde ! Il me suit avec Mel à ses cotés. On est dans la même classe, donc c'est logique. Je rentre en trombe dans la salle et seul Nathan est présent assis tout au fond. Je ne sais pas ce qu'il me prend sur le moment sûrement qu'un vent de folie et de stupidité a balayé mon cerveau, mais je m'approche et m'assoie à coté de lui. Il porte toujours sa capuche noire qui lui cache la moitié du visage et dessine toujours sur son petit carnet. Je n'ai pas le temps de voir ses dessins qu'il referme le carnet d'un coup sec et se tourne vers moi avec son éternel visage froncé. Je me perds dans ses yeux noirs et bégaye quelque chose :

- Je... heu... salut. Je... tu...

- Qu'est-ce-que tu veux ? Me coupe-t-il la voix dure.

- Heu... je ne sais pas... Mon dieu que j'ai l'air bête, il va me prendre pour une folle.

- Tu ne sais pas ?

- Je... heu... oui pour ah je sais !

     Je sais que j'ai l'air d'une tarée mais je viens d'avoir une illumination ! Je continue en essayant de faire en sorte que mes mots forment une phrase claire et compréhensible :

- Pour... heu le projet en art... heu on fait comment ? Et bah c'est pas gagné pour la phrase claire et compréhensible.

- Tu mets de « Heu » partout quand tu parles.

     REREOH MON DIEU MOMENT TRÈS TRÈS GÊNANT !

- Je... heu non mais c'est pas le sujet ! Je sais qu'à ce moment là je suis aussi rouge que le rouge à lèvre rouge que met ma grand-mère.

Il souffle avant de reprendre :

- Merde j'avais oublié ce putain de projet ! Tu sais quoi t'as qu'à le faire toute seule.

- Oh oh oh Mr je me la joue solitaire, les projets en binôme c'est pour les faire à deux. Tu vois « bi » deux, tu comprends ? Donc non je ne le ferai pas toute seule.

     Je lui dis cela avec une force que je n'utilise que dans les moments d'extrême urgence comme par exemple avec les mecs trop sûrs d'eux qui se croient au dessus de tout.

L'aigle noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant