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Je sors du sommeil le lendemain matin. L'heure sur ma montre m'indique qu'il est très tôt, et que Ray ne doit être probablement pas réveillé.
Je redécouvre petit à petit les murs de béton gris et froids de ma chambre, parsemés de petites fissures ça et là, et je me dis, avec une note de nostalgie, que c'est la dernière fois que je les verrai.

Une fois complètement émergé du sommeil et de mon lit, j'enfile un T-shirt blanc et un jean, et je finis par nouer mes lacets.
Je sors de la chambre, en prenant soin de faire le moins de bruit possible - malgré la porte en lourd métal qu'on n'a pas huilé depuis des années sûrement, et descends les escaliers faits du même béton que la chambre, en essayant de mémoriser le moindre détail. La barre en métal bleu, avec sa peinture écaillée, la troisième marche du deuxième escalier dont le rebord gauche est ébréché, ou encore le tableau du fondateur de l'Inernat, que nous devions saluer chaque matin. J'effectuai ce geste une dernière fois, en guise d'au revoir définitif.

Une fois en bas des escaliers, je contournai ces derniers et arrivai devant une grande porte en béton armé.
Les foules de souvenirs m'assaillirent dès que je posai un doigt sur la pierre froide. Un jour d'été, il fait chaud, je sors avec Ray pour manger des biscuits, piqués à la cuisine. Encore un autre, cette fois-ci il pleut. Mais je n'ai pas l'air de m'en soucier, et continue de parler avec Ray.

L'air frais qui entre dans le bâtiment à travers l'ouverture me ramène à la réalité. Il est encore tôt, le soleil est en train de se lever ; ses rayons traversent les feuilles des arbres et illuminent d'un rouge flamboyant les murs gris de l'Internat.
Je m'avance dans ce fameux jardin, dans lequel j'ai passé de merveilleux moments de ma vie. Le sol est recouvert d'herbe verte, parsemée de feuilles mortes tombées des nombreux arbres délimitant l'endroit.
Je m'assieds sur l'unique banc situé au centre du jardin, et je plonge avec nostalgie dans mes souvenirs.

L'arrivée de Ray sur le banc m'extirpe de mes pensées. Nous n'avons pas besoin de nous parler, seul un profond échange de regards suffit.
Je penche ma tête sur son épaule, quand un élan de tristesse me prend, et que des larmes se mettent à couler sur mes joues.

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