Acte VI

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« L'air était brumeux, ce jour-là. L'hiver venait doucement s'installer pour envelopper de son souffle glacial toute la nature et sa population, à commencer par dépourvoir les plus beaux arbres de leurs richesses vives et verdoyantes. Comme lorsque la mort s'empare brusquement des vies les plus heureuses et innocentes.

La nuit tombante et précoce plongeait la ville de Séoul petit à petit dans les ténèbres, éclairée de part en part grâce aux réverbères et aux néons des insignes ornant les boutiques. Quelques rues isolées des centres commerciaux et des lieux publics restaient néanmoins plongées dans l'obscurité, offrant à chacune d'entre elles un aspect lugubre... Le vent sifflait, à peine audible, et mordait la peau de la jeune fille qui venait de passer le portail de sa résidence. Tel un serpent...

Cette même jeune fille était anxieuse, ce jour-là. Plus qu'à son habitude. Elle sentait des yeux constamment posés dans son dos depuis son départ du travail, et qui l'avaient observée, elle et son petit-ami, tout le long de leur trajet à pied jusqu'à... jusqu'à maintenant.

Échangeant un bref baiser avec l'homme à ses cotés, elle franchit ensuite le portail, seule. Trottant d'un pas pressé, elle s'introduit à l'intérieur du bâtiment et salua le personnel d'accueil, avant de monter à toute hâte jusqu'au quatrième étage. Des frissons lui parcoururent l'échine et une goutte de sueur perla sur son front. Vite. Elle devait se dépêcher.

Une foi la porte de son appartement franchie, elle la referma aussitôt et vérifia plusieurs fois le système de verrouillage. La porte était fermée à double tour. Tout irait bien, se dit-elle.
Elle se rendit dans la chambre voisine à la sienne, ouvrant à peine l'entrebâillement de la porte. Un petit garçon dormait, éloigné des cauchemars et à l'abri de tout les vilains monstres qui pouvaient se cacher sous son lit. Il était sauf. Tout allait bien. La jeune fille pouvait aller se remettre à ses occupations, et pour se faire, elle rejoignit sa chambre.

Mais un bruit sourd retentit. Elle se leva de sa chaise, prise de panique. Cela venait de l'extérieur, dans la résidence. Au sous-sol. Des bruits innommables, étranges et lointains... Quelqu'un criait ?

Le brouhaha semblaient se rapprocher. Elle avait peur. Un danger arrivait. Elle le sentait. Elle sentait sa soif de vengeance et de chair tendre... La chair d'un enfant. La jeune fille ne réfléchit pas une minute de plus et courut jusque dans la pièce voisine, réveillant l'être innocent qui se reposait paisiblement et à qui elle demanda de courir se cacher et de s'enfermer dans la pièce la plus lointaine de la porte d'entrée.

Elle eut juste le temps de se saisir d'une gourde de sel à proximité, attendant au seuil de l'appartement. Sa seule arme étant à disposition, le révolver étant trop loin pour qu'elle n'ait le temps de l'attraper. Les pas approchaient. Des cris retentissaient. Les portes des couloirs claquaient violemment. Des coups de feu en rafale fusaient. Les murs vibraient sous chaque tirs. Des bruits sourds et ignobles tels que des grognements, des gargouillis et des mastications résonnèrent.

Peur.

Angoisse.

La jeune fille n'avait jamais ressenti ces émotions d'une telle puissance.

Un autre fracas se fit entendre non loin d'elle. Quelque chose venait de tomber. Et elle se retrouva dans le noir.

Vous savez, ce noir que tous les enfants craignent. Ce noir dans lequel il est si facile de s'imaginer toute sorte de monstres et de créatures maléfiques apparaître pour se jeter sur vous.

Mais cette foi, il n'était plus question d'imagination.

La porte avait cédée. Une masse s'était jetée sur elle, la faisant basculer à terre. La fille lâcha son unique moyen de défense qui roula plus loin. Elle ne voyait rien. Mais elle sentait, se débattait, frappait, hurlait. Seule l'obscurité lui répondit.

A sa surprise, cet intrus l'avait ignorée. Il l'avait envoyée contre le mur de sa force colossale et s'était rué dans la pièce la plus lointaine...

De nouveaux fracas et cris retentirent.

Son dos la faisait souffrir. Ses épaules et son poignet la brûlaient sous l'emprise qu'avait maintenue la bête. Mais la jeune fille ne réfléchit pas un instant et plongea au cœur des ténèbres qui se refermèrent sur elle telle une prison.

Plusieurs charges d'émotions se démêlaient.

Peur.

Angoisse.

Désespoir.

Haine.

Survie.

Dans ce noir, un cauchemar pris vie..."

Je tiens à m'excuser de la durée de ce chapitre :') Pour la petite histoire, si vous ne l'aviez pas compris, cette partie retrace un flash-back

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Je tiens à m'excuser de la durée de ce chapitre :') Pour la petite histoire, si vous ne l'aviez pas compris, cette partie retrace un flash-back. En réalité, à la base, le chapitre était censé être beaucoup, BEAUCOUP, plus long qu'en l'état actuel... Mais c'est justement à cause de ça que j'ai préférée le couper en deux parties bien distinctes, histoire de ne pas trop perdre les lecteurs et de ne pas m'étaler plus que ce que je n'ai prévu pour le prochain chapitre... Je garantie que ce dernier compensera largement ! xD

En tout cas, merci d'avoir lu jusque là et j'espère que la suite vous tiendra en haleine :3

N'hésitez pas à m'envoyer vos retours, j'accepte tout vos commentaires avec grand plaisir du moment qu'ils sont respectueux ;)

Le Pacte d'Eden [SHINee/BTS] (Arrêtée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant