La plus douce des revanches [ en correction]

Chapitre VI

Le lendemain arriva bien vite. Après s'être occupée ardemment de la petite Chrystal toute la journée,  Évangéline était fatiguée au plus haut point.
Elle hésita entre aller au dîner ou aller se reposer.Ce n'était qu'un tout petit dîner, mais un grand pas pour mettre sa vengeance à exécution.

Donc, le soir venu elle prit un long bain parfumé, boucla ses cheveux tout en prenant soin de rehausser leur éclat. Elle se maquilla légèrement et enfila une robe bleu nuit qui lui arrivait en haut des genoux et qui moulait tout à fait ses courbes.

Satisfaite du reflet envoyé par le grand miroir de sa chambre, elle se sentit fin prête et enfila des escarpins noirs. Elle était tout à fait sublime.

-Parfait Ève, tu es parfaite...

Il était déjà l'heure du dîner, Ève se dirigea vers la porte mais au moment de toucher la poignée ... elle se retourna pour regarder sa chambre sans même la voir, était ce le bon choix? Si elle passait cette porte maintenant,  il lui sera impossible de revenir sur sa décision, c'était le dernier pas pour commencer ardemment sa vengeance. Mais quand le visage  de sa soeur lui revint en mémoire, après une grande inspiration,elle tourna la poignée bien décidée et s'engagea dans le grand couloir bien éclairé.

Quand elle descendit, M.Frost était dans le salon, un verre d'une boisson dont Ève ne connaissait pas du tout le nom. Quand il la vit, il lui adressa en ses termes tout en s'approchant d'elle.

-Vous etes magnifique ... non!... comment dire? Sublime!  Voila le mot exact.

Ève était surprise. Comment un homme aussi sûr de lui peut il bafouiller et perdre ses mots devant une femme. Tant mieux! ce sera dans ce cas bien plus facile qu'Ève ne le pensait.

-Merci beaucoup M.Frost... vous aussi.

-Moi?  Dit il en riant doucement. C'est le première fois qu'on me dit que je suis magnifique Miss Évangéline.

Miss?... c'était pas du tout la première fois qu'il lui colle cet étiquette, Ève voudrait bien connaître ses origines, vu que sa soeur lui a très peu parlé de lui.

-Je voulais dire... vous êtes...

-J'avais compris.

Il jeta un coup d'oeil à sa montre puis s'excusa auprès d'Ève

-Nous partons dans quelques minutes Miss Évangéline. Excusez moi, je vais chercher mon manteau.

Sur ce il disparut de la pièce  tel une flèche pour revenir tout de suite après.

-Si vous êtes prête, allons y.

Il ouvrit la grande porte et Ève passa devant lui. Une Mercedes noire les attendait en bas des escaliers. Quand ils arrivèrent à sa hauteur, M.Frost vint lui ouvrir la portière côté passager.
  "Quel charmant gentlemen " pensa ironiquement Ève.

-N'avez vous jamais possédé de Ferrari?

Cette question etait sortie de sa bouche sans qu'Ève n'y prête vraiment attention.Mais elle eut un effet de surprise sur M.Frost.

-Pourquoi?

-Ne faites pas attention, simple curiosité.

Quand ils finirent de monter dans la voiture, Ève ajouta

-En fait je pensais que vous aviez une voiture qui vous ressemble plus, genre fermé, sombre et...

-J'ai compris Miss Évangéline.

Ève n'attendait pas mieux pour être réduite au silence.

-Où allons nous? 

Dit elle pour changer de conversation quand la voiture démarra.

-J'ai réservé au restaurant d'un hôtel en ville, j'espère que vous aimerez.

Cette phrase mit Ève un petit peu en colère. Pour elle, il faisait semblant de s'intéresser à ce qu'elle aimerait a dîner plutôt que de s'intéresser à sa propre fille.
Elle ne dit plus un mot de tout le trajet. Mais quand ils arrivèrent à l'hôtel,  elle ne put s'empêcher de s'extasier devant sa grandeur et sa beauté.

-Woaw... dis donc, que c'est beau.

Dit elle à M.Frost lorsqu'il vint l'aider a descendre.

-Vous aimez?

-Ne pas aimer ! Mais ça ne peut etre qu'un pécher.

-Heureux que cela vous plaise.

M.Frost laissa ses clés à un portier pour qu'il aille garer la voiture et accompagna Ève pour rentrer au restaurant.
Quand ils passèrent la porte, un homme assez âgé et à moitié chauve vint à leur rencontre.

-M.Frost...

-Bonsoir Henri.

-votre table est prête. Suivez moi.

Ils suivirent le dénommé Henri qui les conduisit à une table un peu éloignée des autres. Quand ils s'installèrent, il s'en alla.

-Alors Miss Évangéline ? Que désirez vous manger?

Ève regarda le menu...

-Mais je ne connais aucun de ces plats! Comment pourrais je savoir lequel commander?

-Ce sont des mets français. Peut etre voudriez vous que je vous aide?

-Avec plaisir M.Frost.

-Oh...S'il vous plaît. Appelez moi Gabriel.

-Gabriel?

-Oui.  Donc voyons voir... Que diriez vous de salade à la vinaigrette ou encore soufflé de pomme de terre...

Ève n'entendait plus l'homme assis en face de lui, Gabriel ... il avait dit Gabriel. Mais pourquoi se servir d'un autre prénom lorsque le sien c'était Anderson? Que cachait il? Ou se serait elle trompée de personne? Non, ça c'est quasiment impossible.

-Évangéline ?

-Hm vous disiez?

Gabriel la regarda intensément puis déposa le menu.

-Vous me semblez lointaine.

Dit il, les mains en coupe sous son menton.

-Je vais parfaitement bien, je suis là. Qu'avez vous commandé?

-Mieux vaut pas que vous le sachiez.

On apporta le plat et Ève la dégusta avec plaisir. Elle mangea son diner tout entier,  puis avala un énorme dessert et enfin après le bon vin but une belle tasse de café. Gabriel la regardait stupéfait.

-Pourquoi vous me regardez comme cela?

-Et bien... c'est la première fois que je vois une fille manger ainsi sans s'inquiéter pour sa ligne.

Ève éclata de rire sans trop savoir pourquoi.

-Et bien,  vu que je n'ai jamais été plus grosse qu'à l'instant, je ne vois pas pourquoi ne pas en profiter. Et puis ce dîner était magique, fantastique.  Merci beaucoup ... Gabriel.

-Voulez vous prendre autre chose?

-Oh non. Merci. Je me sens suffisamment pleine. Si nous rentrons maintenant ?

C'étaient les dernières paroles qu'elle prononça au restaurant. Ensuite ils rentrèrent chez eux.
Cette soirée les fit être proches, un peu plus proche qu'elle ne l'aurait voulu.

Avant de la quitter devant la porte de sa chambre, Gabriel lui déposa un tendre baiser sur la joue. Tendre...terriblement tendre.