Capìtulo Uno : Le monde des réalités

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Sa tête était levée vers le ciel, de ses yeux fermés, elle profitait du soleil qui réchauffait doucement sa peau claire et délicate. Debout au milieu d'un sentier pavé de pierres plates de couleur blanche, la jeune femme se sentait particulièrement de bonne humeur. Les arbres jouxtant le chemin étaient en fleur, de belles fleurs blanches parsemées de petites taches roses. Non loin de là, traversait un ruisseau. L'eau clapotait doucement au passage de celle-ci sur les pierres humides, essayant d'empêcher le liquide de circuler librement. Qu'ils étaient doux et délicats les rayons de soleil sur sa peau satinée. Quel délice de sentir la caresse du vent frais sur ses joues rondouillettes qui faisait virevolter quelques mèches de ses longs cheveux roux en arrière. Ce dernier lui apportant, délicatement, les différentes effluves des fleurs récemment écloses. Elle inspira lentement, profitant ainsi de chaque seconde de l'air pur et parfumé qui emplissait ses poumons, avant d'expirer. Un grand sourire était plaqué sur ses lèvres, signe de sa béatitude. Personne n'aurait pu le lui retirer, elle en était persuadée. Elle se sentait heureuse comme si, à cet instant précis, rien ne pouvait l'atteindre. Elle entendit derrière elle des pas qui lui semblaient familiers. Ces pas se voulaient assurés, confiants. Elle n'eut pas le temps de se retourner qu'elle entendit, d'une oreille attentive, une voix enjouée et pleine de tendresse lui murmurer :

« Orihime... »

Son sourire, déjà présent sur ses lèvres, ne put que s'élargir davantage en entendant la voix du Shinigami suppléant qu'elle aimait tant... Elle allait se retourner lorsque sa vue commença à se brouiller. D'abord un léger voile qui flouta son champ de vision. Elle fronça les sourcils. D'un mouvement, elle pivota sur elle-même pour faire face au Shinigami. Stupeur ! Elle ne distinguait qu'une forme noire indistincte ainsi qu'une couleur orange au niveau de ce qu'elle devinait être la tête d'Ichigo. Les traits de son visage lui étaient inaccessibles. Lui souriait-elle ? Elle ne put le dire, sa vision se troubla davantage ne laissant qu'un dégradé de couleur sombre. Il paraissait proche, mais si loin à la fois. Elle sentait encore sa présence... que lui arrivait-elle ? Pourquoi ne pouvait-elle pas voir son visage ? Sa voix devint de plus en plus lointaine.

« Orihime... »

Il était si proche d'elle, à deux pas seulement. Elle l'avait très bien entendu l'appeler la seconde d'avant, alors pourquoi ne parvenait-elle plus à percevoir sa voix? Le murmure se mua en un profond silence sans qu'elle n'ait eu le temps de s'en rendre compte. Sa voix était si lointaine comme à des années-lumière. Les sons l'environnant s'étaient estompés pour finir par ne laisser qu'un vide auditif. Elle n'entendait plus le monde extérieur. Les seuls bruits qui lui parvenaient étaient les battements de son cœur, qui avaient soudainement accéléré, cognant douloureusement dans sa poitrine. Au moins, elle ressentait la souffrance, c'était là une bien maigre consolation. Puis tout devint noir. La lumière du soleil rassurante avait été brutalement remplacée par une obscurité effrayante. Elle ne comprenait pas, ses yeux étaient ouverts, et elle ne voyait rien... Ses cellules auditives essayaient, tant bien que mal, de capter le moindre son extérieur, mais rien ne vint. Elle n'entendait même plus sa propre respiration qui se voulait pourtant courte et saccadée. Comment pouvait-elle être privée de ses sens les plus importants, de cette manière, aussi brutalement ?

Des bourdonnements sourds résonnaient dans ses oreilles. Son joli sourire chaleureux s'était volatilisé de son doux minois, pourtant elle était persuadée, quelques instants auparavant, que rien n'aurait pu l'effacer. Elle tendit désespérément les bras devant elle, essayant d'attraper vainement l'homme en qui elle avait toute confiance, cherchant son réconfort, son soutien, son aide. Du vide. C'est tout ce qu'elle pouvait ressentir autour d'elle. La brise, qui auparavant faisait danser quelques mèches autour de son visage, s'était elle aussi estompée pour ne devenir qu'un souvenir. Elle ne sentait même plus la présence du rouquin, elle était seule dans l'obscurité glaciale... Puis le sol se déroba sous ses pieds, la jeune femme se sentit tomber. Elle voulut crier, mais aucun son ne sortit de sa bouche pourtant grande ouverte. Quand elle reprit connaissance, elle était dans une pièce sombre, vide d'âme, vide d'espoir. Elle cligna des yeux, et reconnut sa cellule si morne, si triste, les murs d'un blanc immaculé. Seule la lumière de la lune par la petite fenêtre éclairait la pièce. Elle ne put réprimer des larmes qui commencèrent à couler chaudement sur ses joues rougies par le stress de cet affreux... cauchemar ?

De l'ombre à la lumière étincelanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant