Aélys était assise en tailleur sur son lit. Ses longues boucles blondes étaient remontées en torsades maintenues par une élégante pince à cheveux qui contrastait avec le sweat-shirt gris dans lequel elle flottait. L'adolescente n'avait pas besoin de plaire chez elle, alors elle avait emprunté le confortable vêtements dans la commode de son frère aîné. Mais même ainsi vêtue, la jeune fille était magnifique. D'une beauté presque surnaturelle.
Aélys avait toujours été belle aussi loin qu'elle s'en souvienne. Toute petite déjà, elle suscitait l'admiration. On la comparait à une poupée ou à une princesse de conte de fée. Lorsqu'elle atteignit ses neuf ans, la fillette grandit beaucoup. Les gens se mirent à la comparer à Vénus ou Aphrodite. La toute première fois, elle éclata de rire, vexant la vieille tante qui lui fit ce compliment. Celle-ci la sermonna sur la vanité des filles comme elle et sur l'éphémérie de la beauté.
- Voyons tante Agatha, plaida sa mère. Aélys n'a que neuf ans et puis je suis sûre qu'elle ne voulait pas te manque de respect. Par ailleurs, sa réaction serait plutôt preuve de modestie.
En réalité, la modestie n'avait rien à voir avec son éclat de rire, mais plutôt avec la mention de la divinité grecque. La vieille femme ignorait à quel point elle avait raison. Aélys était spéciale. Elle le ressentait depuis toujours mais ce fut le jour de ses sept ans qu'elle su. Elle était Aphrodite réincarnée. C'était pour cela que le compliment l'avait tant fait rire.
Sa mère eut beau se confondre en excuses et justifications, le mal était fait. La susceptible vieille tante ne revint pas, au grand soulagement des enfants Dancourt. Néanmoins, Aélys dû s'expliquer sur son comportement. Estimant le moment venu, la fillette révéla sa vraie nature à sa famille. Le résultat de la discussion fut de bruyant claquement de porte lorsque la déesse, blessée de ne pas être crue, s'enferma dans sa chambre en pestant contre les humains, et plus particulièrement les humains adultes et leur étroitesse d'esprit.
Avec le temps et le soutien de son frère Philippe qui tint à démontrer avec mainte preuves accumulées durant des années, combien sa cadette était assez bizarre pour être la déesse, les Dancourt finirent par se faire une raison. Leur petite Aélys était bel et bien la mythique déesse Aphrodite, fille d'Ouranos. Après tout, le mensonge ne faisait pas parti de la liste de défauts de leur fille. Celle-ci fut ravie de ne plus avoir à faire semblant avec sa nouvelle famille. L'information digérée, elle pu donc reprendre son enfance, puis son adolescence de façon normale ou presque.
Ses écouteurs dans les oreilles, Aélys se dandinait au dessus de son livre de géographie posé sur la couette en paquet qui lui servait de table. Elle avait un contrôle lundi et n'aurait pas ouvert son livre avant dimanche si son baby-sitter de frère ne l'y avait pas contraint.
Dehors le vent soufflait avec rage et la pluie frappait impitoyablement la vitre. Dans la douillette chambre de l'adolescente Eminem venait juste de remplacer Ace of Base lorsqu'un bruit inhabituel attira l'attention d'Aélys. Elle éteignit son MP3 et prêta l'oreille. Quelqu'un escaladait le mur. La jeune fille intriguée retira ses écouteurs et alla ouvrir la fenêtre pour scruter l'obscurité malgré les éléments déchaînés. Elle recula de surprise lorsque la tête de son cousin émergea du feuillage.
- Mais qu'est-ce que tu fiches là ? S'exclama-t-elle en l'aidant à entrer. Et comment es-tu venu ?
- En bus, à pied... et puis en stop, grimaça le garçon sachant que ça ne plairait pas à sa cousine.
Avant qu'elle ne lâche sa foudre sur lui, il tenta de l'amadouer.
- Mes parents m'ont frappé alors j'ai besoin que tu me caches. S'il te plaît Aphrodite.
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Le retour des dieux
ParanormalAprès un sommeil millénaire, les dieux du panthéon grecs sont réincarnés de nos jours. Ignorants le pourquoi de ce retour, dotés de leur mémoire mais privés de leur pouvoir, certains y voient une seconde chance alors que d'autres ont pour ambiti...