Chapitre 4

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Hayden tournait nonchalamment la cuillère dans son chocolat. Du moins en apparence, car en réalité il n'en menait pas large. Ses idées noires, suppositions de punitions diverses et variées, additionnées aux ronflements de son cousin, l'avait tenu éveillé toute la nuit. Finalement, l'adolescent descendit avec le projet de comater devant la télévision. Hélas en passant devant la cuisine, il fut intercepté par sa tante qui lui prépara le petit déjeuner sans un mot. Le silence était pesant. Mais Hayden n'osait pas le rompre, même pour demander quand ses parents allaient arriver. Même la personnalité d'Hadès n'osait broncher. Sans doute souvenirs des colères de Perséphone qui faisait même trembler le tartare. Cette malencontreuse pensée fit pouffer de rire Hayden.

- Oh mais il n'y a pas de quoi rire ! le tança sa tante. Tu ne te rends pas compte ! Il aurait pu t'arriver dieu sait quoi ! Et où est-ce que tu te serais retrouvé si...
- Dans son ancien royaume, sûrement. plaisanta Aélys qui venait de faire son entrée.
- Ce n'est pas drôle jeune fille. Et de quel royaume tu parles d'abord ?

Isabella aurait voulu rester fâché contre les adolescents. Oui mais voilà, la curiosité l'avait emporté. Il fallait bien dire qu'être la mère d'une déesse grecque mettait du piment dans le quotidien et une fois encore elle s'était fait avoir par ce petit plus que lui avait offert le destin.

- L'Hadès bien sûr, répliqua l'adolescente.

Hayden se tassa derrière son bol en gémissant. Pourquoi avait-il fallu qu'elle la ramène avec ça ? Comme si il n'avait pas assez d'ennuis comme ça. Isabella les regardait tour à tour éberluée. Elle pointa le doigt vers son neveu avec une expression de poisson hors de l'eau.

- Ah parce que... c'est Hadès... le dieu Hadès... balbutia-t-elle.
- Non le chanteur d'Heavy métal. ironisa Aélys. Évidemment le dieu.

L'adolescent lâcha un gros soupir. Il avait fallu que sa cousine le dénonce. Et pourquoi ? Juste pour se rendre interessante. Mais après tout, venant Aphrodite, à quoi il s'attendait. Ceci dit, à voir l'air complètement ahuri de sa tante la révélation pourrait bien lui éviter les remontrances. Du coup, peut-être qu'elle avait sciemment lâcher l'info, pour que celle-ci agisse comme une bombe. Ok... mais hors de question que je la remercie. J'en entendrais pendant des siècles. songea-t-il non sans reconnaissance.

- Ah parce que t'es pas la seule ?... y en a d'autres ? bredouilla madame Dancourt à l'intention de sa fille.

Aélys jubilait ouvertement, elle avait déstabilisé sa mère et son cousin, et elle adorait ça. Sa petite diversion fut cependant de courte durée. Isabella reporta son attention sur le fautif.

- Et bien bravo. Hadès. gronda-t-elle. Zeus ou Poséidon. Là oui je n'aurais pas été surprise. Mais un comportement aussi irresponsable de la part d'Hadès ! Alors ça ! Partir en pleine nuit ! Sous l'orage ! Et traverser la ville par je ne sais quel moyen ! Je n'aurais jamais imaginé que le plus sage, le plus responsable des trois frères soient capable d'une telle connerie. Venant des deux autres ça oui ! Ça ne m'aurait pas étonné mais toi Hadès. Alors peut-être que la mort d'un point de vue humain ne signifie rien pour toi aussi. Mais la peine des êtres endeuillés ? Tu la connais mieux que personne à travers les prières ! Et tu n'es pas égoïste. Tu aurais pu penser au chagrin de tes parents, au nôtre ! Tu....

Sa tirade fut interrompue par la sonnette de la porte d'entrée. Isabella leva les bras au ciel en grognant avant d'aller ouvrir, laissant Hayden, à son tour éberlué, planté devant son bol de chocolat. Une simple mortelle venant de passer un savon à Hadès ! Alors ça ! On ne lui avait jamais fait. Il aurait pu trouver ça drôle s'il n'avait pas reconnu la voix de ses parents dans le hall. L'adolescent pria tous les dieux qu'il connaissait et même les autres pour pas que sa tante lâche le morceau à propos de sa double identité.

Le retour des dieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant