Le retour des dieux

Chapitre 11

Hadès prit le combiné que le surveillant lui indiqua le fusillant du regard pour l'inciter à sortir rapidement. Si l'adolescent avait moyennement apprécié d'être dérangé, le dieu en lui peinait à contenir sa colère.

- J'espère que ta question de vie ou de mort est importante. lâcha-t-il sans préambule de façon façon fort peu aimable.
- Oh que oui. Je n'ai plus de vernis à ongles fushia. répondit sa correspondante d'une voix exagérément désespérée.

Furieux l'adolescent raccrocha violemment. Il tournait les talons lorsque le téléphone sonna. Hayden fut tenté de l'ignorer. Pourtant quelque chose le poussa à décrocher.

- QUOI ? demanda-t-il avec humeur.
- Bah dis donc ! T'es de mauvais poil. T'as tes règles ou quoi ?
- Aph... Aélys. Si c'est pour me dire des conneries, je vais raccrocher et t'iras te foutre.

La secrétaire lui lança un regard outré qu'il se força à ignorer. A l'autre bon du fil, Aphrodite grimaça. Elle avait espéré que plaisanter fera mieux passer ce qu'elle avait à dire mais visiblement son cousin n'était pas humeur. Elle décida donc d'y aller carrément.

- Ouranos est en ville.
- Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ?

L'inquiétude dans la voix de la déesse avait un peu refroidi sa mauvaise humeur. Mais pas assez pour qu'il s'intéressa à la présence du primordial.

- Hadès. Cronos est inquiet. Quand il l'a vu Ouranos était...
- Écoute, c'est pas mes affaires. C'est pas moi qui lui ai scalpé les bijoux de famille. Alors je ne vois pas en quoi ça me concerne ? fit-il plus bas pour ne pas être entendu par des oreilles indiscrète.
- Que tu peux être têtu quand tu t'y mets. soupira Aphrodite. Hadès. Ouranos te surveillait. Je sais que tu es plutôt en froid avec Cronos. Mais Ouranos est dangereux. Je ne sais pas ce qu'il manigance mais soit prudent. Quand ton père l'a vu, il te surveillait d'une camionnette de dépannage.

Hayden avait beau dire qu'il s'en fichait, son estomac se contracta pire qu'une veille de contrôle.

- Mystic Connexion ?
- Oui c'est ça tu l'as vu il t'a parlé qu'est-ce qu'il t'a dit tu sais ce qu'il veux ? demanda Aphrodite sans prendre le temps de respirer.
- Non. J'ai juste remarqué la camionnette qui nous suivait ce matin. On a coupé par le parc pour la semer. Je n'ai même pas vu le conducteur. répondit Hayden autant inquiet que contrarié.
- Nous ? Tu étais avec qui ?

La seule fois où le dieu avait vu son ex tante et présentement cousine, c'était quand Zeus lui avait annoncé qu'elle allait épouser Héphaïstos. C'était dire si la situation était grave à ses yeux.

- Ma voisine, mais elle n'a rien remarqué. dit-il en se gardant bien de signaler que Léonora l'accompagnait tous les jours.

Mentionner un béguin devant la déesse de l'amour n'était pas une bonne idée. On ne pouvait jamais savoir comment elle allait réagir. Mais une chose était sûre. Elle ne pouvait s'empêcher de s'en mêler. C'était cet aspect agaçant d'Aphrodite qui le faisait hésiter à poser les questions qui le rendait dingue depuis sa rencontre avec Léonora.

- Bien. T'en approche pas. ordonna-t-elle.
- Non je vais juste organiser une grande réunion de famille ! ironisa Hadès.

Non mais comme si il avait envie de les revoir. Hériter des enfers ou plus précisément des mondes souterrain ne l'avait pas emballé jusqu'à ce qu'il se rende compte à quel point il était coupé de Olympe et donc peinard, même si le comportement des humains envers lui le blessait. En réalité il n'y en avait qu'une qu'il voulait vraiment revoir. N'y tenant plus, Hadès demanda en baissant la voix :

- Quand un dieu n'est pas éveillé, on le sens par intermittence ou en continu ? Et puis comment ça se fait qu'on sente ce truc bizarre alors qu'on a pas de pouvoirs ?
- Je suppose que ça doit être un truc genre Highlander qui se reconnaissent entre eux. J'en déduis que tu n'as pas encore retrouvé Perséphone.
- Non. Enfin peut-être. J'en sais rien. Tu sais quelque chose ?
- Non. mentit-elle sans la moindre hésitation malgré un froncement de sourcils perplexe.