Chapitre 10: Un Doux Réveil

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Rose regardait la merveilleuse silhouette sans faire aucun bruit. Elle paraissait si paisible allongée ainsi sur le sol pierreux, éclairée par quelques champignons luminescents à lueur très faible.  Elle n'osait bouger ni à peine respirer, de peur qu'un simple souffle ne la réveille.

- Il est temps que la fleur sorte de son sommeil petite Rose. Va donc la réveiller. Dit le lutin d'une voix douce. Très délicatement, car elle doit-être en train de faire de jolis rêves.

- Oh mais elle semble si paisible ainsi... et si belle. 

Elle aurait souhaité préserver à jamais cette vision magnifique.

- Cela fait bien trop longtemps que la Rose des Neiges sommeille. N'aie pas peur.

Un peu indécise, Rose s'avança à pas feutrés, tout doucement, comme un petit chat, sans faire de bruit. La jeune femme était encore plus belle vue de près. Sa peau avait la couleur du lait et la saveur du miel. Elle huma son parfum délicat, essayant de réduire son souffle autant qu'elle le put. Cela lui faisait penser à l'odeur des sucres d'orge que l'on mange au village lors du solstice des premiers flocons. Elle percevait aussi d'autres nuances, le goût des fleurs, le chant du geai, la douceur d'un mouton, et.... autre chose encore? Mais quoi... Elle ne sût le dire. Le parfum d'une saison inconnue, des paysages qu'elle n'avait jamais vus... un peu comme le jardin de cristal, mais libéré des glaces, avec des milliers de fleurs, de lutins, de l'herbe verte. Un paysage qu'elle n'avait jamais vu de ses yeux, mais qui lui était apparut en rêve le temps d'une respiration.

Rose tendit sa petite main et commença à caresser tout délicatement le flanc de la jeune femme. Quelle soie merveilleuse, pensa-t-elle, fermant les yeux un instant pour mieux en sentir la caresse. Un sourire apparût sur le visage de la dormeuse, comme un enfant bercé de rêves de bonbons et de sucre glace. Mais elle ne se réveilla pas. Rose tentait de se rappeler comment sa maman faisait au matin pour la sortir du sommeil. En général, elle lui susurrait des mots doux à l'oreille, lui donnant de jolis noms, comme "mon chaton", "mon minou", "petite Rose", "choupinoune", en la caressant avec douceur, lentement. Puis elle lui faisait un bisou sur la joue, parfois même elle s'allongeait à ses côtés pour l'entourer de ses bras. C'était sans doute là le meilleur réveil qu'elle pouvait procurer à la jolie jeune femme.

Alors, en faisant très attention, Rose s'approcha légèrement de son visage. Son expression était emplie de joie enfantine et de sérénité. D'une voix douce elle commença à murmurer de jolies choses au creux de son oreille: "il est l'heure de se réveiller jolie fleur" ; "le soleil va bientôt se lever"... Elle continuait à caresser son étoffe de soie. Il lui semblait que sa poitrine s'élevait avec un peu plus d'intensité ; elle aurait presque pu entendre le souffre de sa respiration. On aurait dit un oisillon lové au creux d'un nid de coton. Cette scène dura un bon moment. Perdue dans la contemplation de la jeune femme, Rose continuait à murmurer des jolies choses. Elle aurait voulut que cet instant dure toujours.

Et finalement, elle avança son visage un peu plus près, et posa ses lèvres d'enfant  sur les joues argentées de la jeune femme, l'enveloppant de ses bras fins, comme le faisait sa maman.

"Hmmm" Fit-la silhouette.

Rose délaissa son étreinte avant de se lever et prit un peu de recul. Sans ouvrir les jeux, la jeune femme s'étira de façon majestueuse, pareille à un cygne, et poussa un fin soupir. Voilà, elle se réveillait. Sa silhouette resplendissait dans d'obscurité.

- "Hm... Oh j'étais en train de faire un rêve merveilleux. Je volait à dos de papillon et... Oh mais dis moi, c'est toi qui m'a réveiller petite fille?"

La Rose des NeigesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant