Chapitre 1

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La mort... La mort... La mort...

Elle rodait autour de nous, sur cette île, dans nos cœurs, dans nos actes. Elle était partie intégrante de l'île, de son moindre grain de sable, au moindre être vivant.

Et aujourd'hui, elle s'exprimait, encore, se ressentait, encore, sur le moindre visage des personnes ici-présentes; Milla, Murdoc, Smith, Dave et bien d'autres.

Milla, Milla n'était plus Milla, par ces pupilles sombres, noires, triste, une cruauté rongée par la douleur dansait dans ces yeux. Contrairement à tous ici, elle n'avait pas que perdu un chef, elle avait aussi perdu un frère, et elle allait se retrouver à prendre les commandes de cette île, tout allait changer, rien ne serait plus comme avant, car tout simplement, Milla n'était pas comme son aîné.

-" Hermano? ... hé... Hermano... Est-ce-que je t'ai déjà donné la définition du mot folie?"

Ce sont les premiers mots qui l'accueillir à son réveil, un réveil long et douloureux, sous les yeux d'un homme qui semblait s'impatienter, visiblement frustré. Celui-ci avait un look assez original, un top rouge, un treillis de pantalon noir, des rangers qui avaient l'air d'avoir parcouru les moindres recoins de cet endroit à en juger par leur états. Jusque là, rien de bien original en soi, seulement, son regard brillait d'une haine profonde, ces yeux bleus plus précisément, semblait amusés de le voir souffrir. Et enfin, sa crête, une grande crête iroquoise et une cicatrice partant de son crâne jusqu'à s'arrêter vers son œil.

Le prisonnier, quand à lui, était enfermé dans une cage, comme un animal. Il n'était pas le seul, autour de lui, d'autres cages, avec d'autres otages qui semblaient être ici depuis bien plus longtemps. La panique le prit tout d'un coup, qu'allait-t-il lui arriver?!

-"Bien! Je vois que la Belle au bois dormant est réveillée!" s'exclama le pirate.

La lueur malsaine qui brillait dans ces yeux s'accentua, le prisonnier n'était plus un homme pour lui, il était passé au rang d'objet.

-" Que... je...." l'homme sentit une boule se former dans sa gorge, la situation lui échappait, était-ce un cauchemar? Non. Un cauchemar ne pouvait pas être aussi horrible.

-"Calmos gringo! Tu me déconcentres dans ma lecture!" répliqua l'homme à la cicatrice.

L'otage ne put s'empêcher de baisser la tête sous l'effet de la peur, ça n'était pas possible, tout ça ne pouvait pas être réel. Il sentit les larmes lui monter aux yeux.

-"Hé! Regarde-moi quand je te parle! Ok?! Je suis pas ta putain de mère... La prochaine fois tu réfléchiras avant de poser un pied sur mon île... Même si ça m'étonnerait que tu sois encore de ce monde hermano... " le pirate ne put s'empêcher de rire suite à sa dernière phrase.

Lunatique. Ce mec était lunatique pensa le prisonnier, la minute d'avant il semblait prêt à le tuer et quelques secondes après, celui-ci rigolait de bon cœur.

Soudain, il reprit son calme et se leva brusquement.

-"C'est toujours la même putain de chose avec vous les otages! Toujours à chialer, crier, supplier de vous laisser en vie! Hein? Mais c'est de votre faute si vous en êtes là amigo! On ne vous a jamais appris à ne pas s'introduire sur une propriété privé?! Et arrête de me regarder comme ça, comme si j'étais fou, où je te colle une balle dans la tête ok?!" s'écria-t-il imitant un pistolet avec sa main posé sur son crâne, puis claquant la langue il imita la détonation de l'arme imaginaire. Puis il prit sa tête dans ces mains, visiblement contrarié, et il commença à rire cruellement, comme si une idée lui était passé par la tête.

-"Alors...Alors, Bruce Marcel hein? Français, 22 ans...ça sonne pas des plus espagnol gringo, mais t'inquiètes hermano, les petits blancs comme toi, vous me rapportez un max de frics, et c'est tout ce qui compte! Hein? Pas vrai ma jolie..." ricana-t-il en s'approchant d'une jeune femme juste à côté de Bruce, qui se mit à pleurer.
Le vendre... Bruce allait être vendu comme esclave... Une douleur intense brûla au creux de son estomac.

-" Chut, chut chut... c'est rien hermana..." lui chuchota-t-il comme s'il se sentait concerné par elle, peut-être l'était-il maintenant, après tout, elle lui appartenait pour quelques temps. Le pirate regarda Bruce d'un regard haineux comme s'il était le responsable des pleures.

Puis regardant Bruce, celui-ci lui dit avec un rictus:

-"Toi et moi, on va bien s'entendre hermano"

Soudain, un homme appela son tortionnaire au loin, trop loin pour que Bruce puisse le distinguer dans la nuit.

-"Vaas! Laisse les otages tranquille et ramène ton cul par ici, on doit parler business!" l'homme semblait énervé, il devait être un supérieur de ce présumé "Vaas".

Vaas regarda alors une dernière fois son otage et lui glissa en ricanant:

-" On en a pas fini toi et moi, à plus tard..."

Puis il partit.

Vaas détestait être interrompu lors de ces rituels de bienvenu, mais Hoyt était le patron, cela n'empêchait pas qu'il avait intérêt à avoir une bonne raison. Discuter business avec Hoyt lorsqu'il était de mauvaise humeur avait le don de faire péter un plomb à Vaas.

Ils entrèrent donc dans ce qui leur servaient d'office, autrement dit; un bureau rempli de cartes de l'île et des îles aux alentours, d'argents, de sachets de drogue, d'armes, ainsi qu'une couchette de fortune installée dans un coin, et des caisses empilés un peu partout dans chaque recoins de la pièce.

Vaas regardait d'un mauvais œil Hoyt; à peine entré, celui-ci bouscula une des caisses de rage et s'écria:

-"Ces putains de Rakyats entravent notre business! Vaas! Dis-moi que ce foutu raffut est bientôt fini! Je perds patience!" en disant cela, il tapa du poing sur la table.

Ces Rakyats avaient encore fait foirer une livraison. Vaas était fatigué de ces conneries, Citra avait toujours l'ambition de tout foutre en l'air. Vaas n'y pouvait rien, il ne pouvait pas être partout à la fois, à part refaire une descente dans ce trou d'Amanaki, buter les mecs, prendre les femmes afin de les revendre pour Bad Town. Il n'avait pas le temps de faire une guerre avec une tribu à la con.

-" Je suppose que je dois refaire une descente" soupira-t-il visiblement frustré.

Mais au lieu d'acquiescer, Hoyt eut une tout autre réaction qui ne laissa pas Vaas indifférent.

-"Non."

-"Non?!" répéta-t-il se levant comme s'il avait mal entendu.

-" Non. On trouve un autre moyen, tout ça, ça suffit plus, il nous faut un allié, quelqu'un qu'ils connaissent pas encore."

-"J'ai pas besoin d'un putain d'idiot pour s'occuper de mon île!"

La tension montait, Hoyt en avait ras le cul de ces sauvages et Vaas refusait que quelqu'un vienne s'occuper de son île, Rook Island, il était hors de lui tout simplement.

-"Eh bah, t'as pas le choix, oublie pas qui je suis entre toi et moi. Je reviens demain avec un nouvel allié, je veux en finir vite."

Wonder Wasted LandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant