Wonder Wasted Land

Chapitre 22

-Puedo entrar?

Murdoc se tenait sur le seuil de la porte attendant patiemment que Milla l'autorise ou non d'entrer.

-Je vois que tu t'exerces en espagnol... Vas-y entres... soupira-t-elle.

Son ami fut légèrement surprise de la voir accepter, elle n'était jamais entrée, elle n'avait accès qu'à la salle de réunion et encore tout le monde n'y était pas autorisé. Elle entre d'un pas hésitant et s'avança vers le bureau ou Milla était installée.

-Il fait très sombre dis donc...

Il y avait une certaine gêne dans la pièce depuis la dernière réunion, Murdoc était effrayée à l'idée de froisser sa supérieure après l'avoir vu autant énervée. Pourtant Smith lui avait affirmé qu'elle s'était énormément contenue durant cette crise de nerf. Elle n'osait pas imaginée lorsqu'elle ne se contenait pas.

-C'est mon élément, ça ne me dérange pas. Qu'est-ce-que tu veux? dit-elle en fronçant les sourcils.

Murdoc se décida enfin à s'asseoir et lui tendit son poignard dans un soupir de soulagement. L'avoir sur elle la rendait nerveuse depuis que Smith lui avait dit qu'il n'était pas qu'un simple poignard. Milla la regarda avec reconnaissance et se mit à sourire avant de lui dire dans un clin d'oeil.

-Je me demandais quand tu me le rendrais, à présent il a une histoire en plus.

-Une histoire en plus?

-Il marque le début d'une nouvelle Laura. Ne t'étonnes pas que tout le monde t'appelle désormais Murdoc, tu n'es plus Laura depuis ton arrivée ici. Tu devrais le prendre comme un compliment, tu es considérée comme une des nôtres.

Murdoc sourit sous cette remarque. C'est vrai qu'elle se sentait à sa place finalement, bien plus que dans son ancienne vie. Elle pouvait être elle-même tout simplement.

-Ce n'est pas trop le cas ces jours-ci... rigola-t-elle doucement.

Milla la fixa intensément avant d'exprimer le fond de sa pensée.

-Et tu as quelques choses à te reprocher?

Murdoc ne s'attendait pas à cette question. Des choses à se reprocher elle en avait énormément comme tous les êtres humains. Cependant, le défaut de balancer n'était pas ce qu'elle se reprochait.

-Je sais que ce n'est pas toi, ce serait trop gros voyons... Elle reprit son regard de lassitude et de colère mélangée aux dégouts.

-Je sais que notre rencontre a été particulière, mais je tiens énormément à toi, je ferai tout pour t'aider Milla, je te le jure.

-Je sais merci. Mais on a un plus gros problème. Si une balance est parmi nous, alors les rebelles savent que l'on aide Hoyt et Vaas...

Murdoc n'avait pas envisagé cet aspect. Elle en eut honte, les récents problèmes lui avaient fait oublié Dave pendant un court instant.

-Mais ils ne savent pas qui ils sont, pas vrai? Je veux dire... Vous non plus vous ne faites pas... dans la dentelle et ils, enfin les habitants l'acceptent...

Milla avait l'air embarrassé pour la première fois.

-Qui sommes nous? Des sales types qui aiment tuer ou de braves personnes qui maintiennent la paix dans ce trou paumé? Les habitants n'en non rien à faire, pour la première fois depuis longtemps, la paix règnent après tout le raffut, ce qui comptent pour eux c'est d'avoir un toit, de quoi bouffer, et de quoi rester en vie tranquillement...

-Quel est le problème alors?

-Vaas et Hoyt ne respectent pas nos principes, on a aboli l'esclavage ici, si les habitants apprennent que l'on aide ceux qui contredisent nos principes, on va rentrer dans une guerre civile. Ce qui tient pour l'instant, c'est l'appui de la population contre les rebelles...

-Ton père travaillait avec Hoyt...

-Mon père était "ami" avec ce type, tout ce qui comptait à l'époque c'était de maintenir une paix entre toutes les îles...

-Et maintenant, ça n'a plus d'importance...

-T'as tout compris.

-En conclusion, on est dans une sacrée merde?

-Ouais, on est dans la merde.

Dave se tenait devant le temple que tant de personnes convoitaient. Debout devant, il ne savait pas s'il méritait d'y entrer, il trahissait cette tribu et être ici signifiait encore plus détruire cet formidable communauté, il le faisait pour Laura. Pourtant, cela faisait tellement longtemps qu'il ne l'avait vu qu'il se rappelait vaguement de son visage, il s'accrochait éperdument à ces sentiments, voilà ce qui le tenait dans la raison.

-Tu es prêt?

-Oui.

Il s'avança vers ce que Denis appelait sa destinée; s'il savait réellement quel était sa destinée, il ne ferait pas tant d'efforts pour lui.

Les escaliers étaient usés, une odeur de plantes, de mousses se baladaient dans l'air. Dave ne pouvait s'empêcher de savourer cette tranquillité, l'espace était lumineux, personne ne bougeait, le temps était figé, il s'approcha de l'autel quand deux gardes tapèrent dans un tambour. C'est là qu'il la vit, la femme que tous ici vénéraient, elle aussi était ornée de tatouage, elle était un mélange entre Vaas et Milla. Sa ressemblance avec le pirate était flagrante, elle dégageait une puissance sereine, à la différence de Vaas, qui dégageait une puissance malsaine. Citra était une version positif de Vaas. Sa démarche était semblable à celle d'un serpent prêt à attraper sa proie.

-Toi! Pourquoi es-tu ici?

Son ton força Dave a baisser ces yeux, c'est Denis qui prit la parole.

-Je t'apporte le guerrier qui nous sauvera des griffes des démons qui peuplent cet île, Citra.

-Assez, le stoppa-t-elle d'un geste de la main, qui es-tu?

Dave releva la tête impossible de répondre à cette question, il ne savait plus, tout ce qu'il trouva à dire fut:

-Je m'appelle Dave et je veux en finir avec tout ça.

-Sors de mon temple, Dave, tu n'y as pas ta place parmi nous... Elle s'apprêta à s'en aller quand Denis la retint.

-Citra, il a fait face à Vaas et s'est battu contre lui...

Dave frissonna, il ne s'était pas réellement battu, il avait plutôt été assommé mais si Denis et les rakyats se tenaient à cette version, cela ne le dérangeait pas. Sa remarque eut pour effet d'arrêter Citra. Elle se rapprocha de Dave, sortit une fiole et lui ordonna:

-Bois, et ramène-moi ce qui a été perdu, ensuite je verrai ce que je ferais de toi...

Dave faillit s'étouffer de rire en entendant cette phrase. C'était la deuxième à lui dire, mais il aurait mit sa main à couper que les deux femmes n'avaient pas le même objectif pour lui.