Prologue

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                     Mikoto Uchiwa était absente. Elle ne sentait pas la chaleur avec laquelle ses amis parlaient. Elle ne sentait pas les lueurs des fiers chandeliers sur sa joue. Elle ne sentit pas non plus la chaste main de son mari lui caresser la cuisse. Elle ne vit pas son fils, le plus jeune, Sasuke Uchiwa qui en profita pour s'enfuir dans la belle nuit avec la jeune et fraîche Sakura Haruno. Si elle l'avait vu, jamais son précieux fils ne se serait conduit comme cela. C'était certes le plus jeune, bien qu'il ait déjà atteint l'âge de raison, mais il n'en demeurait pas non plus le plus bête. Son grand frère, à peine plus vieux que lui, regarda avec candeur la fuite de son jeune frère. Après l'avoir suivi des yeux, Itachi prit son grand verre à pied, et bu le vin rouge qu'il y avait dedans. Il se leva, et embrassa stoïquement sa mère sur le bas de la joue. Son père le regarda avec ses petits yeux noirs autoritaires, avant de détourner son regard vers ses invités. Quand Sasuke avait aperçu sa jolie amie à la fenêtre, il n'avait pas hésité à sortir discrètement des jupons de la nappe blanche couverte d'argenterie, entourée de gens inutiles à son bonheur personnel. Il ouvrit la grande fenêtre en poussant l'amas de rideau qui cachait le dehors. Il se jeta dans les bras de la jeune fille, et l'entraîna dans la nuit en embrassant ses fraîches épaules. C'est bien la femme qui fait ce qu'est l'homme. Elle le façonne, et c'est au creux de ses cuisses que l'homme naît. On dit que l'homme fut créé à la base de la chair des hanches d'une seule et unique femme. On dit aussi que celle-ci l'a rendu malade d'amour et de jalousie, et qu'avec fougue et passion, il assassina sa génitrice. Itachi avait disparu à la mort de sa mère. Il laissa Sasuke et son père s'accuser injustement mutuellement. Fugaku ne se consola pas de la mort de sa tendre épouse, du fait qu'il l'aimait, et ce, bien plus que ses propres enfants. Il ne pouvait contenir le regret de n'avoir eu que des fils. Il aurait voulu avoir une jolie petite poupée, au cœur tendre. Il nourrissait le profond désir d'avoir une fille, une parfaite représentation de sa femme. Elle aurait fait perdurer la vision de son épouse, tout en l'enjolivant dans une sorte de jeunesse et de candeur. Quant à Sasuke, même si les accusations de son père pesaient sur ses épaules, il continuait d'aimer de tout son cœur Sakura Haruno. Il la faisait entrer peu souvent chez lui de crainte que son père n'insultât sa bien-aimée. Depuis la mort de sa mère, Fugaku, haute autorité dans la maisonnée familiale, n'acceptait plus la présence d'aucunes femmes, aussi belles et douces furent-elles. Sakura était peinée secrètement de cette haine mal avisée, mais quoi qu'il en fût, la famille de Sasuke ne valait pas l'amour de Sasuke lui-même. Mais si la femme crée l'homme, puisant dans sa force intérieure, parfois allant mourir pour lui donner la vie, parfois elles peuvent aussi se révéler être de véritable cœur de chiennes. Sakura avait un ami. Très proche certes, mais toujours était-il qu'il restait un ami. Aussi, Sasuke était maladivement jaloux de cet homme. Cet homme avait réussi à donner une famille d'adoption à Sakura, chose qu'il était incapable de faire. De plus, Sasuke était de ses hommes qui reste de marbre, même sous le chaleureux des baisers. Hors, Naruto Uzumaki, à ce jour ami intime de Sakura Haruno, détenait une fraîcheur tiède qu'il faisait partager jours comme nuits à son amie. Sa jalousie le poussa à devenir lui aussi ami de Naruto Uzumaki. Partout on les disait « rois ». Leurs noms étaient connus de tous, et leurs amitiés étaient choyées partout où ils allaient. C'était le trio d'amis, le plus aimant, le plus bienveillant de Konoha. Mais alors que l'amour de Sasuke et de Sakura grandissait à l'ombre de la jalousie et du mensonge, ce dernier, au printemps, partit. C'est à cette occasion que Sakura et Naruto s'aimèrent dans le plus fortifié des secrets. On dit que le trio d'amis avaient eu une vie qui retraçait toutes les actes qu'une vie humaine peut avoir : de la légende héroïque et romantique, à la vengeance. Des balbutiements d'un amour encore juvénile, au dernier soupir de deux amants emportés.

Le fond de tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant