Chapitre 3

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                           Naruto était sur le balcon, torse nu. L'aube embrassa la dalle blanche et remonta au fil des minutes le corps de L'Hokage. L'ombre s'arrêta un peu avant ses yeux, laissant le haut de sa tête dans une pénombre chaude. Il venait de se lever, et avait pris la peine de sortir de la chambre sans un bruit. Il était sous pression à présent qu'il savait qui était à la bordure de son village. Peut-être allait-il lui faire payer ses mensonges, ses secrets, ses trahisons. Il n'en n'était pas sûr, car il n'était pas convaincu que Sasuke sache l'intégralité des actes qu'avait accomplis Naruto. De ce fait, il le savait, et irrémédiablement, cette idée le terrifiait : Sasuke venait lui arracher l'amour de sa vie. Le simple fait qu'il l'eut aimé était une trahison, la plus grave. Il allait le payer de sa vie, et quand Sasuke tiendrait son cœur sanglant dans sa main victorieuse, alors Naruto aura payé pour cette minuscule erreur. Si Naruto avait de l'ambition, Sasuke était tout aussi tenace que lui. Rien ne l'effraie, et même absent, Naruto sent l'influence que son ami à sur ses membres. Il sentait toujours la peur dans ses entrailles, qui lui cisaillait le foie et qui lui emmêlait les boyaux, quand il se prenait à penser que Sasuke pût le devancer. De plus, Naruto de par ses crimes, avait imprimé une odeur malsaine sur sa peau et sur celles de ceux qu'il a entrainés dans ses combines. Si jamais Sasuke venait à apprendre que Naruto avait sur les mains le sang de sa famille, du moins, d'une infime part de sa famille, aucun homme ne pourra résister à l'invincible haine de son partenaire. Naruto avait l'odeur d'un assassin qui à dépassé la limite, il n'imagine même pas une vie après une de ses visites. C'est ce qui coûta la vie de Fugaku. Le temps avait fait disparaître les souillures sur le creux des ongles de Naruto, mais il le savait : Neji Huyga lui n'avait pas oublié. Si le blond était capable, avec démence, du plus grand calme, Neji, lui était terrifié et le montrait à chaque regard. Naruto l'avait convaincu qu'il préparait un attentat afin de récupérer son ancienne influence. Neji l'avait suivi sans un mot poursuivi par un silence de mort et d'un sentiment de distance. Naruto lui avait assuré qu'à présent les vrais hommes tuaient. La cervelle du grand-père éclata dans les mains de Neji, souillant celles de Naruto qu'il avait posé sur l'épaule de Neji qui s'était accroupit. Neji le tua, détournant les yeux. Naruto se jour, avait pensé que Sasuke ne reviendrait jamais, parce que s'était un traitre. Il n'avait pas songé au fait que les traites ont les mains aussi crues que leurs paroles, et que leurs rancunes que celle de la nature qui voudrait reprendre ce qu'elle a auparavant donné. Mais voilà, Naruto stagnait, parce qu'il le savait : Derrière chaque vengeance, se trouvait une femme. Elles n'oublient jamais, parce qu'elles n'aiment pas qu'une saison. Seule elles pleurent à s'en noyer, à cause de leur incapacité à tourner la page. Malgré le déni de Sakura, Naruto gardait dans sa tête l'idée qu'elle l'aima encore. Son avenir est partit avec Sasuke, et son sourire se trouve dans les yeux verts de sa femme.

                                    Il s'avança vers la zone ou le soleil cognait sur les dalles auparavant blanches. Il contempla un instant sa barrière blanche en pierre qui délimitait le balcon, s'y avança, posa ses mains dessus, et regarda le bas. La population venait à peine de se lever, et déjà l'odeur des petits pains de beurre s'élevait dans les airs. Naruto avait grandi, et depuis il n'arrivait plus à faire la différence entre un bol de ramen et l'odeur du sang. Il resta là quelques instants, et se tourna en direction de sa chambre. Il s'arrêta et resta planter là, scrutant les yeux son ancien ami.

« Je savais que tu viendrais » Murmura Naruto
« Mais tu ne sais pas encore pourquoi je suis venu à toi » Répondit Sasuke d'un ton cinglant.

Naruto releva la tête, dédaigneux, et s'en retourna vers son balcon. Il posa les mains sur la rambarde, découvrant son visage de l'ombre, tandis que Sasuke restait en retrait, les yeux baissés, les hanches à peine tournées vers la chambre ou dormait Sakura.

« Je pense savoir... » Souffla l'hokage.
« Ah oui tu crois ça ? » Répondit froidement Sasuke, s'arrachant à son envie d'aller retrouver la femme dont il rêvait sans cesse.
« Sois tu es revenu, plus clément que jamais pour me tuer, sois tu penses que tu vas éradiquer ce village... » Dit Naruto d'un air amusé.
« Et toi, tu crois que si tu t'interpose, ce village aura la vie sauve ? Tu rêves... La vengeance nous donne de bien plus grands pouvoirs que tu ne crois... » S'exclama Sasuke en toisant son ancien partenaire.
« Et bien toi aussi, sache, que la rancœur, t'offre également des pouvoirs. Alors si tu parles de vengeance, Sasuke, j'en suis aussi. » Dit Naruto d'un ton un peu plus élevé en se retournant.
« Naruto, tu veux exercer une vengeance sur ce que tu ne contrôle pas : La nature. Ne te méprends pas, je n'ai pas volé le cœur de Sakura, elle me l'a donné de son plein gré. En revanche, ma famille ne t'a pas offerte leurs vies, tu leurs a lâchement prit et tu m'as bannis, pour quoi ? Pour le pouvoir, et l'amour d'une seule et unique femme, que tu n'as au final, jamais su conquérir. »
« En mon sens, Sasuke, tu m'as autant pris que moi je ne t'ai volé... »
« On n'applique pas la vengeance sur de l'amour, par contre l'on applique une justice contre le meurtre. Combien de tes amis son mort pour sécurité, parce que tu craignais de n'être un jour plus au pouvoir. Combien de gens innocent as-tu tué parce que tu voyais Sakura poser les yeux sur eux ? Combien de gamins as-tu enlisé dans tes mensonges afin de m'éviter ? Combien de fois t'es-tu regardé dans un miroir ? " Enuméra Sasuke d'une voix claire, tournant autour du jeune blond.
« Alors réjouis-toi Sasuke, parce que tu ne seras pas le premier que je tuerais pour une histoire de cœur ou de pouvoir, ne t'inquiètes pas je ferais ca bien. » Répondit Naruto d'un ton hautain.
« Et que feras-tu si jamais Sakura venait à me voir ? » Demanda le jeune homme caressant du bout des doigts les rideaux blancs qui séparaient la pièce ou dormait la jeune femme et le balcon.

Naruto se figea, tandis que Sasuke souleva les rideaux et entra dans la pièce. Sakura dormait sur le ventre. Le drap noir recouvrait ses jambes, tandis que la peau de son dos était balayée par les ombres des rideaux. Naruto entra à son tour, s'arrêta au côté de Sasuke, et regarda la jeune femme, inquiet. Le fugitif posa une main sur l'épaule de Naruto, qui tourna la tête.

« Ne t'en fait pas, quand tu mourras, ton cœur ne sentira pas la blessure. » Dit-il avant de partir.


○○○Shikamaru Nara était seul sur sa terrasse protégé par un toit en bois qui recouvrait toute la surface de la petite parcelle. Seuls ses pieds étaient embrassés par le soleil chaud du midi. Parfois un léger alizé soufflait et le faisait frissonner. D'habitude, Shikamaru, qui avait fait abstraction du bruit des passants, était dans le silence et la quiétude le plus total. Mais aujourd'hui un léger tintement l'avait dérangé. Il avait dû ouvrir les yeux, et quand ils furent ouverts, et habitués à la lumière, il reconnut la jolie princesse des sables, qui avait sans gêne apparente, sauté le mur en pierre grise avant d'atterrir avec grâce sur la pelouse verte du ninja. Il cligna des yeux plusieurs fois, se redressa jusqu'à s'asseoir sur les lattes en bois de sa terrasse. Temari s'avança, faisait teinter les différentes clochettes qui clôturaient son habit de danse qu'elle n'avait toujours pas changé. Elle se baissa un peu, et doucement s'excusa. Shikamaru ne réalisa pas tout de suite l'insolence du geste de la princesse, il n'avait vu que la spontanéité de la jeune fille. Ce n'était qu'une jolie princesse perdue dans un village inconnu à ses sens. Cette princesse, c'était chez lui qu'elle venait chercher refuge, c'était un peu comme un petit oiseau tombé du nid. Il se releva totalement, et il lui demanda ce qu'elle faisait ici.

« Je n'ai pas quitté Suna, et son horrible par terre de sable, pour ne pas voir un lopin d'herbe à Konoha, le village de la feuille » Répondit-elle avec dédain.

Shikamaru sourit. L'oiseau savait en fait se débrouiller. Shikamaru lui demanda d'un ton plus assuré si elle voulait boire ou manger quelque chose.

« Oui ! Je crève la dalle ! » S'exclama la jeune fille.

Shikamaru élargit son sourire et s'enfuit dans l'ombre de sa maison. Il partit dans sa minuscule cuisine destinée uniquement au célibataire qu'il est. Il coupa rapidement un citron avant de le presser dans un grand verre transparent rempli d'eau fraiche. Sans regret, il coupa une part du gâteau en chocolat que lui avait préparé Ino en honneur de leur longue amitié. Il détestait tout ce qui était sucré, tout ce qui était enfantin, futile... Il se dit que même si lui était sérieux à souhait, une fille telle que Temari devait adorer ce genre de truc, après tout un gâteau au chocolat, riche et dégoulinant, c'était aussi spontané que la jeune fille qui était en ce moment dans son jardin. Il jeta un bref coup d'œil à la fenêtre qui donnait sur son jardin, Temari s'était allongée sur la pelouse sur le ventre. Tout en continuant à préparer l'assiette pour le gâteau, Shikamaru essaya de s'imaginer en train de s'émerveiller des grains de sable de Suna. Sans succès. Son assiette était finie : Le gros bout de moelleux au chocolat trônait dans l'assiette, couché sur son flanc. Le regard du jeune homme se reporta sur le verre, et soudain il fut en proie à un cruel dilemme intérieur : Fallait-il laisser de la citronnade, ou plutôt la remplacer par un verre de lait. Son esprit aguerri pensa rapidement que les citrons pourraient combler un côté amer, du genre « Tu m'as dit de manger des citrons parce que j'étais si amère... ». Or Temari n'était pas du tout amère, c'était plutôt une saveur opaque, lisse, comme un sirop très léger qui vous soigne d'un fort mal de gorge. Quant au verre de lait, il avait peur que la jolie princesse ne trouve cela trop enfantin, trop assuré, quoique vu son naturel, elle l'aurait bu de bon cœur, sans chipoter sur les traces que le liquide aurait laisser sur le haut de ses lèvres. Il se décida de ne pas toucher à sa préparation, et sortit de sa maison d'un pas peu assurer mais convaincant. Sur le court chemin, il se prit à rêver de Temari et lui, ensemble sur la pelouse, lui l'embrassant sur ses lèvres gorgées de citronnade. Il s'arrêta face à elle, et elle ne leva pas tête. Il s'assit près d'elle posa l'assiette et le verre sur l'herbe. Elle attrapa le gâteau de sa main bronzée, le coupa, en en mangea un bout, avant de proposer l'autre à Shikamaru. Il réfléchit, puis n'ayant pas le cœur de lui refuser quoique ce soit, il le prit et le mangea. Elle se saisit ensuite du verre, et le but d'une traite. Elle se déplaça légèrement, s'appuyant sur ses mains, et déposa un baiser calculé sur la commissure des lèvres du jeune homme, avant de se relever. Shikamaru se releva immédiatement, tentant d'oublier le pseudo-baiser afin d'agir avec assurance. Temari se dirigea vers le mur, tendit les mains vers le haut du muret. Shikamaru, se baissa, posa sa main en dessous du pied nu de la jeune femme, et la souleva avec force et galanterie. Puis le petit oiseau était repartit comme il était venu, à l'échappée belle. Shikamaru s'éloigna du mur, et s'étendit juste sur la place de la jeune, le visage tourner vers le soleil. Il n'avait plus peur du soleil, aujourd'hui il l'avait regardé dans les yeux, et il l'avait pratiquement embrassé. Demain, pour sûr, il le tiendrait enlacé.

Le fond de tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant