Chapitre 1

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                         La main de la jeune femme passa sur les blés encore verts. Elle en attrapait parfois quelques-uns pour en sentir la tendresse sur sa main blanche. Les doux embruns caressaient la plaine révélant ainsi les milles teintes du blé encore frais. Le soleil embrassa le plateau et le ciel s'obscurcit. La jeune femme s'arrêta, baissa son regard, et dans une infinie lenteur gracieuse, elle s'agenouilla, et s'allongea sur la terre encore chaude du soleil d'après-midi. Le jeune homme, aux cheveux d'or, la prit dans ses bras et lui baisa le front. Naruto avait réussi, il était devenu Hokage, et même le plus jeune, depuis son père, il avait une femme aimante, la plus belle qu'il soit à Konoha. Son royaume gagnait dans la prospérité, une nouvelle puissance. Mais Konoha, pays prospère, vivait dans le secret. Car il n'eut pas longtemps, une grande personne, Sasuke Uchiwa, trahit son plus grand ami, et le laissa, seul. Mais l'affaire était plus que trouble, puisque à la disparition du plus jeune des fils des Uchiwa, le seul membre restant, Fugaku, disparut lui aussi, dans les plus brefs délais suivants. L'on n'avait pas oublié non plus le temps, où Sakura eut deux amants. La peur qu'exerçait Naruto, avait engendré un silence commun terrifiant.Mais sans soucis, les deux amants restèrent ainsi, l'un contre l'autre, pendant quelques heures, jusqu'à que l'ombre du soir n'embrase la plaine. Une personne vint à leur rencontre, et leur conseilla de rentrer. On les mena jusqu'à chez eux, ils mangèrent, se regardant l'un l'autre, scrutant chacun le fond des yeux de l'autre.

                            Il faisait froid dans leur chambre. Les draps, qui n'avaient pas été remis, n'avaient gardé aucune chaleur des ébats de la veille. Naruto s'assit sur son lit, et tendit la main vers son amante. Elle posa sa main blanche sur l'épaule de son mari, tandis qu'il étreignit ses hanches en l'entrainant vers lui. Il bascula en arrière, s'étendant un peu plus sur les draps de soie noirs. Ils s'aimèrent dans les draps froids ténébreux, avec force, peinés par l'habitude de s'aimer chaque soir dans des draps aussi froids que la mort.

L'aurore vint embrasser le lit des deux amants. Naruto posa sa tête sur la fine poitrine de sa femme et entoura sa taille de son bras.

« Ne repenses-tu pas aux jours d'avant ? Ceux où il n'y avait que toi, Sasuke et moi ? » Lui demanda-t-il dans un murmure, fatigué de la nuit passée.

Sakura le regarda, inerte, maintenue au lit par le poids de Naruto.
« Parfois. » Lui répondit-elle à voix basse.
« Il te manque ? »
« Pas plus qu'à toi, je suppose »
Dit-elle en relevant un peu la tête, tandis que Naruto se releva pour s'assoir.
« Et s'il revenait, tu m'aimerais toujours ? » Questionna-t-il, incertain.

Sakura le regarda, l'étreignit, en embrassant le haut de sa tête avant de s'en aller, emportant avec elle l'un des draps de soie.


○○○



                           En amont, derrière les frontières du pays du feu, la masculine silhouette d'une personne se releva. L'homme s'était baissé pour arracher quelques brins d'herbes. Il les frotta dans sa main gantée de noir, et les lâcha. La femme derrière lui, le regarda silencieusement avant d'aller à ses côtés. Elle posa sa main blanche sur son épaule, et jeta ses yeux de panthère dans ceux de velours du jeune homme. Il ne lui offrit aucun regard en retour et lui demanda simplement de le laisser seul un moment. La jeune femme se retira respectueusement, tête baissée, et rejoignit ses compagnons plus loin dans la vallée. Sasuke prit peine à écouter sa coéquipière s'en aller, et quand il estima qu'elle fût assez éloignée, il descendit vers son ancien village : Konoha.




○○○                                   La vie des rois de Konoha était façonnée de dorée. Leurs vies respiraient avec exaltation toutes les passions, pour la plupart interdites tant elles sont exubérantes. Chaque soir, avant de s'enlacer dans des draps de soie, Naruto oubliait les malheurs qu'ont tous les dirigeants quand il s'agit de maitriser l'économie de leur pays branlant. Naruto avaient toutes les peines du monde à s'égayer devant l'audacieux spectacle qui prenait vie sous ses yeux. Les coupes en argent débordaient de vin fort, plutôt noir que rouge. La table était si chargée de mets délicieux, qu'ils ravissaient l'éclat de la vaisselle d'argent. Le pays du feu était, durant l'été, écrasé par la force solaire. Le village, durant ses mois les plus chauds se plaisait à engager les filles divines du village voisin. Le village du Sable, avec qui Konoha partageait certaines frontières, possédait les plus belles et envoûtantes danseuses. Leurs corps dorés se mouvaient et ondulaient, s'enroulant tels des serpents autour des gardes qui se laissaient approcher. Naruto gardait les yeux baissés, clos où rivé sur Sakura. Aujourd'hui, où le soleil avait été encore plus haut, et ou la chaleur avait été si intense, la danse des divines princesses de Suna avait été particulièrement regardée.

                              En effet, seul Shikamaru Nara n'avait pas crié le scandale quand la princesse Temari fit son entrée, seule, en enchaînant quelques pirouettes avec souplesses dans la grande salle. Il était trop occupé à regarder le corps baigné de lumière de la jeune femme onduler. Il ne demanda rien de plus que regarder la jeune femme danser, perchée au bout de ses interminables jambes couleur soleil. D'autres danseuses la rejoignirent en un mouvement uniforme, mais la princesse, bien que les autres soient de pareilles beautés, demeurait la plus belle de toutes. Et enfin quand le spectacle toucha à sa fin, une nuée de sable fin vint agrémenter le ballet, afin de lui donner une certaine esthétique sûrement venue du pays des Sables lui-même : Gaara. Shikamaru se leva, applaudit, et s'inclina bien bas face à la princesse qui ne bougea pas sous les insultes dites à voix basses dans les rangs des dirigeants du village caché. Naruto se leva, ouvrit ses bras, et s'avança vers son jeune ami. Celui-ci eut du mal à répondre à ce geste purement affectif, et se contenta de passer sa main dans le dos du blond.

La lourde porte qui gardait la salle close s'ouvrit et laissa apparaitre une jeune femme. Ses yeux étaient noirs, presque scintillants. Ses doigts, ainsi que ses ongles avaient été blanchis par la poussière de la terre. Ses cheveux marrons lui donnaient une allure presque féline, et son regard assurait que son sang était celui d'une louve. Elle portait fièrement une lance à la pointe d'or au creux d'une de ses mains. Son arme claqua sur le plancher avant de s'abaisser. Naruto quitta son ami, et rejoignit la jeune femme.

« Tenten ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » Lui demanda t'il en la guidant hors de la pièce une main dans le dos.
« Je suis certaine qu'un intrus est à Konoha, et Kiba affirme qu'une odeur étrangère s'est infiltrée dans le village. » Répondit-elle, d'un ton élevé.
« C'est sûrement celle de nos invités, rappelle-toi qu'il vienne du pays du sable, ils nous sont forcément étrangers. Cependant je ne peux pas me permettre un relâchement au niveau de la sécurité de ces personnes, ainsi que de la mienne, alors continuer de traquer la moindre chose suspecte. Et surtout fait cela dans le plus grand des secrets, je ne tiens pas à ce que l'on sache que mes éclaireurs font la justice eux-mêmes. » Répondit autoritairement le blond avant de laisser partir sa jeune pisteuse.




○○○« Ils nous ont trouvé Sasuke. »Lui affirma la rousse.

Sasuke se retourna la regarda. Il n'avait pas pensé à masquer son odeur. C'était flagrant, Ils puaient l'étranger, et leur marque n'était pas celles des habitués du pays du vent. Sasuke avait laissé la rousse l'accompagner dans son ancien village, car il connaissait les compétences des éclaireurs de ce pays. Il priait seulement pour que le pouvoir de son équipière dépasse celui de ses anciens amis. Ils étaient sur le chemin du retour, quand Sasuke expliqua à Karin qui étaient Kiba Inuzuka et Tenten.

« Ecoute moi bien, Karin, Tu ne surpasseras jamais ces deux personnes. Tu n'es pas forcément du même domaine qu'eux. Ce sont des sauvages des pisteurs, plus proches des loups que des hommes. Kiba est capable de te flairer alors que tu es à une distance inimaginable. Quant à Tenten, ne la sous-estime surtout pas, elle est bien plus tranchante que les pattes d'un félin, et c'est une bien meilleure chasseuse que n'importe lequel d'entre nous. C'est un duo, Kiba flaire, sent notre présence, Tenten nous débusque. Ton rôle sera de nous donner une certaine longueur d'avance. Tu dois sentir le moment où ils sont proches de nous, afin que nous nous donnions le temps de nous enfuir. Si tu ne le fais pas, sois certaine, que nous serons tous morts. » Dit Sasuke, en élevant la voix afin de couvrir le hurlement du vent.

Karin acquiesça en silence et suivit son partenaire vers leur camp de fortune.


○○○



Kiba héla sa partenaire d'un signe de tête. Elle vint vers lui se balançant sur ses deux jambes, fièrement.

« L'odeur, celle que je sens depuis quelques heures, m'est familière » Lui chuchota-t-il à l'oreille.

Tenten le regarda de ses yeux fardés de noirs, se sépara de lui, et d'un geste silencieux mais autoritaire leva sa lance, afin de guider le reste des soldats en direction de l'extérieur du village. Elle s'arrêta, resta en retrait, s'abaissa, et ramassa une poignée de terre. Elle la serra dans sa main, jusqu'à ce que la poussière ne tombe au sol, là où elle était avant. Une fois ceci effectué, elle partit avec ses soldats.

Le fond de tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant